Un seul verdict : la vengeance !

« Une vengeance trop prompte n'est plus une vengeance ; c'est une rispote. » ► Henry de Montherland

La nuit venait de se lever depuis peu lorsque j'ai quitté l'appartement. Mon coeur se serre de rage au souvenir de mes tortures ! Et c'est nous après qu'on ose appeler ainsi ? C'est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité ! C'est comme à l'époque de Jules II, ça ose prêcher une vie d'austérité et d'abstinence alors que cela entretient enfants et mal italien ! M'enfin, c'est pas le sujet. De toutes façons, le moindre soupçon de piété que j'avais s'est envolé lorsqu'on m'a dans le lit de mon défunt mari.

Avec un geste vif, j'attrape une main baladeuse afin de plaquer l’inconvenant contre le mur. Les rares passants encore présent dans les rues malgré l'heure avancée se dépêche de passer leur chemin alors que je viens d'utiliser ma super vitesse.
-Refais encore ça à une femme, connard, et je peux te jurer que je me charge de venir te castrer moi-même ! Siffle-je en faisant sortir mes crocs pour lui faire comprendre que je ne suis plus humaine depuis longtemps.

C'est bien l'une des choses qui m'énervent par-dessus tout : les hommes incapables de concevoir qu'une femme n'est pas une marchandise simplement bonne à concevoir des rejetons. Je ne vous cache pas que lorsque je chasse, j'ai souvent tendance à tuer en priorité ce genre de type que les femmes. Non pas que je sache pas me contrôler depuis le temps mais des fois, comment expliquer ? Je me laisse dominer par mes bas instincts ?

Avec ma force, je l'envoie contre des poubelles non loin afin de l'assommer. Il a de la chance, je me suis déjà nourri et j'ai d'autres chats à fouetter.

Calmement, je pénètre dans un bar à moitié fréquentée. Non pas que je compte consommer (enfin si, c'est l'un des rares endroits qui me sert gratuitement du True Blood car je les ai sauvé de la banqueroute en devenant en partie actionnaire de l'endroit) mais je veux surtout écouter les conversations. D'après les dernières infos que j'ai, certains anciens captifs ont l'habitude de se trouver ici et sont assez informés de qui était à la tête de ses foutus camps. Je  retiens un sourire sadique d'apparaître sur mes lèvres alors que je mets dans mon dos mes longs cheveux roux. Si les rumeurs sont vrais, certains risquent de perdre la tête plus rapidement que prévu !

J'attrape négligemment le verre de True Blood qui va me permettre de me fondre dans la masse de clients en remerciant le serveur d'un signe de tête. Je suis en quelque sorte une habituée ici. Une habituée qu'il ne faut surtout pas déranger si tant est que les humains ont un instinct de survie !

un seul verdict : la vengeance

(Francis Bacon) ▽ La vengeance est une justice sauvage.

C'est un soir comme un autre, la nuit est encore jeune et je suis déjà rassasié. Trouver de quoi se nourrir dans cette ville n'est pas le plus difficile, essayer de passer inaperçu en revanche est un poil plus compliqué. A force, on s'y fait bien entendu, on trouve un moyen, on sait se faire discret. Enfin, on ne va pas épiloguer là-dessus bien entendu, je doute que ça intéresse qui que ce soit. Je marche juste dans les rues de la ville, sans aller précisément quelque part, sans même savoir pourquoi je suis sorti.

Des fois, ça me prend, je vais marcher sans raison sous les lumières électriques qui blêmissent et rendent les choses un peu irréel. Je les ai toujours trouvées étranges, ces lumières, froides. Mais il faut reconnaitre, ça donne des effets top, quand il n'y a qu'un lampadaire au coin d'une rue et qu'on fait peur à une petite humaine qui rentre chez elle tard le soir...Il ne faut pas rentrer tard le soir toute seule...C'est ce qu'a faire la jeune fille que j'ai trouvée ce soir. Oui bon, il n'était pas si tard que ça. Mais elle passait par des coins franchement moisis et je n'ai pas pu résister, elle était si jolie. Et elle sentait bon en plus, une odeur d'épices douce...Quand elles sentent bon, je ne peux pas m'en empêcher, j'ai besoin d'aller les sentir de plus près. Et j'ai même été tellement déboussolé par cette fille que, pour une fois, je l'ai tuée.

Et maintenant, je ne sais pas où aller. J'erre un peu au hasard, je cherche des gens à suivre. J'aime bien suivre les gens, les épier, regarder leurs vies insignifiantes...Mais il n'y a personne qui me tape dans l'oeil, j'ai encore l'odeur de cette femme dans les narines, je ne crois pas pouvoir trouver mieux pour ce soir...Et puis, il y a un bar, ce n'est pas si loin que ça de chez moi, c'est dans le même quartier en tout cas. Il n'y a pas tant de monde que ça, un peu de tout à première vue, je ne suis jamais venu ici. Je regarde un peu partout, je vais prendre un verre pour faire un peu comme tout le monde, ça passe plus partout un type qui boit dans un bar, c'est normal. Je regarde autour de moi : une touffe rousse attire mon attention, pas très loin, au bar. Je la connais cette petite rouquine, la dernière fois, ce n'était pas la joie, je ne sais pas si ça va mieux depuis. Je verrai bien. Je m'approche par derrière pour me pencher vers son oreille.

« Bouh...» Je lui susurre doucement...

(c) AMIANTE

Un seul verdict : la vengeance !

« Une vengeance trop prompte n'est plus une vengeance ; c'est une rispote. » ► Henry de Montherland

Je retiens un haussement de sourcil lorsque je perçois l'entrée d'un vampire dans le lieu avant de complètement m'en désintéresser pour retourner à mon verre. Après tout, chacun ses affaires et personne n'aura de mauvaises surprises !

-Bouh... Fais une voix familière à mon oreille.

Je me retiens de soupirer en réfléchissant à la manière de rembarrer la personne le plus rapidement possible. Toutefois mes plans sont changés lorsque je me rends compte qu'il s'agit de Seamus. Je ne retiens pas un sourire cynique à son encontre :

-Je suis morte de peur, Seamus ! Ricane-je parfaitement consciente que je suis physiquement morte depuis près de cinq siècles.

Je ne peux décidément pas l'envoyer balader au vu de quand remonte notre dernière rencontre. Je passe une main dans mes cheveux roux les rendant un peu plus ébouriffée qu'ils le sont déjà.

-Si t'as le temps, tu n'as qu'à t'asseoir et prendre un verre, c'est moi qui paye.

Je fais un signe de tête au barman afin de lui faire comprendre que Seamus est un ami "comme moi" et que pour la sécurité du bar, il vaudrait mieux qu'il ait à chaque fois la consommation gratuite.

Tandis qu'on attend la boisson, je me décide à engager la conversation sur un sujet léger, qui, bien que rare, sont possibles au vu de notre passé.

-Tu comptes jouer bientôt dans le coin ?

Je sais, la conversation est un peu bancale de ma part mais au moins, j'entame pas la conversation avec des idées de meurtres et de vengeance, même si elles sont légitimes !