La télévision me donne mal à la tête, j'ai comme l'impression de lire dans les pensées de chacun des présentateurs sur lesquels je tombe en zappant comme une novice en la matière. Ce soir encore, je pensais à ma vie, ce qu'elle est... ce qu'elle a été... ce que je souhaite en faire dans un avenir plus ou moins proche mais je peine à penser à l'avenir depuis cette triste nouvelle. J'étais promise à un vampire du nom de Warlow... mon ancêtre aurait pu me promettre à un quelqu'un dont le début du prénom ne signifiait pas << guerre >>. Ceci étant, mes pensées se mélangeait avec ce fantasme presque vicérale de se marier avec l'homme de ses rêves, un homme doux, affectueux, compréhensif et surtout protecteur... Warlow aurait pu être cet homme seulement son côté vampire donne à cette équation un goût plus que amer ! En y pensant, c'était comme si je devenais avec ce maudit contrat, une sorte de marchandise sur patte destinée à satisfaire les envies d'un vieux vampire plutôt laid pour avoir été dans sa tête grâce ou à cause de mes amis Faés ! Merci du cadeau arrière je ne sais plus combien de fois GRAND-PÈRE !!!!! C'est dans ces moments là que je regrettais d'avoir conservé ma lumière au lieu de m'en débarasser. Jason avait pourtant raison, je ne pouvais pas renier ma véritable nature et c'est grâce à elle que j'ai pu sauver la vie de nombreux concitoyen de Bon Temps. Pourtant, cette lumière m'attirait pas mal d'ennuis surtout chez la communauté vampirique. Ce coté aphrodisiaque que je leur procure me donne un formidable avantage... Quoi de plus simple que la proximité pour frapper vite et au bon endroit... Qui a dis que les faés son bêtes ?? Bon d'accord, j'ai surement tenu ce discours à propos de Claudine une dizaine de fois après mon retour de Fairy-Land, j'ai le droit d'être énervée après elle justement parce qu'elle m'a confondue avec un légume du potager qu'on récolte après la floraison !!!

Serait-ce ma bonté ou l'affection que je ressens pour elle... Je ne parvenais pas à lui en vouloir et sa mort me bouleverse aujourd'hui encore... Maudit Eric ! Bill et lui méritait toute ma rancoeur, je ne pouvais plus me les voir en peinture et surtout pas en 3D ! Je vis encore dans sa maison mais je vous rappelle que cette maison m'appartiendrai encore si le temps ne s'écoulait pas aussi vite sur terre quand on quitte cette dimension... le monde est mal fait parfois. Mon cœur se serrait à l'idée de penser aux deux amours de ma vie. Je les détestaient et les aimaient en même temps, comment une telle prouesse était possible dans un seul être. A cet instant, j'aimerai être vampire pour tout simplement brider mes émotions et ressentir le froid qui les caractérise. Néanmoins, je ne parviendrai jamais à franchir cette étape, une vie est éphémère et j'ai bien envie de mourir dignement quand l'heure sera venue. Pourtant, j'avais offert à Tara ce choix, enfin plutôt, imposé ce choix... Mon instinct m'avait commandé de la garder auprès de moi comme si son heure n'était pas encore venue mais qu'elle devait mourir pour mieux renaître... Était-ce mes pouvoirs, était-ce autre chose, je ne peux vous l'expliquer aujourd'hui ni même demain d'ailleurs. Devant ma télévision, je faisais le point sur la vie affalée sur le canapé tel une adolescente attardée qui vient de se faire plaquer pour la première fois. Je regrettait le jour ou j'avais annoncé à Alcide mon intention de continuer ma route avec Bill... l'homme de ma vie... La mort à l'intérieure de la vie OUAIS ! Ce loup-garou avait ce petit quelque chose qu'aucun de mes prétendants n'avaient.... le don de la vie. Ses pensées n'étaient pas très claires pour moi et je parvenais à déceler son amour même enfouit sous un tas de sentiments contradictoires.... Son image en tête, je me sentais transportée, comme connectée à sa virilité au plus profond de mon être.... est-ce de l'amour ou une attirance physique... un peu des deux.... je rêve de le chevaucher toute la nuit sans me faire prier et laisser tout le bonheur m'envahir dans ses bras musclés et protecteurs tout en.... Ok j'arrête sinon ma petite culotte ne le supportera pas bien longtemps !

La situation commença à déraper dans mon esprit et c'est justement dans des moments comme celui-ci que j'ai besoin de prendre l'air un moment. Je finis par éteindre la tv avant de me rendre sur le perron recouvert du châle de grand-mère fraichement lavé. Il sentait bon l'adoucissant et je percevais encore son odeur malgré ce traitement de choc... Les larmes commençaient à monter toute seule, seulement j'avais voulu baisser mes barrières mentales, j'aurai pu découvrir plus vite qu'il s'agissait de René et donc empêcher les meurtres... Parfois, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une culpabilité dévorante et peu après je me rappelais toujours des paroles qu'elle avait prononcées au cimetière la nuit du grand sabat où Marnie avait prit le contrôle du corps de Lafayette. Son heure était venue, je n'y pouvais rien et croire le contraire n'était qu'une insulte à l’œuvre de Dieu selon elle ! Pardonnez moi seigneur d'avoir une nouvelle fois pêché ! Mes yeux scrutait l"horizon, je n'attendais aucune visite et j'entendais le doux cri d'un hibou en train de chasser un mulot ou un hamster des bois... La nature continuait à vivre, il n'y a que mon esprit qui s'obstinait à croire que mes problèmes avaient le pouvoir de tout figer autours de moi. Une brise d'air frais vint prendre possession de mon cou et je persistais à vouloir rester assise sur le banc baigner par les rayons de la lune très haut dans le ciel cette nuit là....

Je me détendais confortablement sur le perron au grand air comme ma grand-mère & moi aimions le faire de son vivant. Elle me manquait vraiment et de nombreux souvenirs se bousculaient dans ma tête. Une aura de bien être m'entourait et je ressassée par mal de choses qui n'avaient, parfois, aucune connexion entre elles. Ma vie n'était en rien facile jusque là et je parvenais tout de même à être philosophe... Oui une serveuse peut être intelligente, ceux qui ne pensent pas cela peuvent quitter tout de suite cet auditoire ! J'avais sans doute l'air d'une idiote à certains moments, une pure stratégie de ma part, on se méfie rarement d'une fille à l'air nunuche non ? Mes ennemis l'avaient appris un peu trop tard... Quel dommage pour eux. Je me souvenais de mon combat contre Debbie, cette folle m'avait obligée à nettoyer ma cuisine du sol au plafond en pleine nuit et surtout à transformer ma meilleure amie qui était bien trop jeune pour mourir. Ceci étant, un bruit familier me fit sortir de mes pensées. Une voiture venait de s'engager dans mon allée rénovée par Eric.. ou du moins son argent. Il me devait bien se servir après les nombreux ennuis que j'avais eu par sa faute. D'ailleurs, pour rectifier un peu les choses, je devrais plutôt dire.. son allée. La maison lui appartenait officiellement et je compte bien la récupérer dans les plus brefs délais. Le modèle ne me disait rien au premier abord et la façon de conduire non plus. Le mystérieux visiteur avançait doucement comme s'il ne connaissait pas l'endroit. Il faisait nuit et je me doutais bien qu'un vampire n'allait pas venir en voiture sur de ce côté de la ville. Le club de Claude dégageait une odeur tellement agréable qu'il assurait une protection indirecte à ma demeure.

J'observais la scène en fixant à la vitre en face de moi qui reflétait parfaitement la scène non sans une certaine méfiance, celle d'une hybride faé qui ne veut pas finir en "chiche kebab". Lorsqu'il sortit de la voiture, il avait l'air plutôt banal. Son visage ne me disait rien du tout, vu la distance, et je l'observé à la loupe en baissant mes barrières mentales. Mon esprit se heurta aux siens puisque ce dernier faisait exactement la même chose que moi. Depuis que je connais l'existence des Faés, j'ai une sainte horreur qu'on viennent troubler mon intimité ainsi... même si je fais la même chose au quotidien, pour moi je continue à penser que ce n'est pas la même chose. Dès que j'aurais plus de poids dans ce monde, je ferais passer une loi pour lutter contre ses viols mentaux. Bref, ce Faé aussi charmant soit-il était en train de me sonder comme on sonde la première venue. N'étant pas de cette engeance, je renforça mes barrières mentales pour le contraindre à arrêter contre son gré. Malheureusement pour moi, cette opération est intervenue trop tard puisqu'il avait arrêté, plutôt rapide dans son genre cet imbécile.. je devrais le qualifié de goujat. Je comptais lui apprendre les bonnes manières. Je le laissa avancer jusqu'à la première marche avant de me retourner d'un trait le regard intensément braquer sur lui.

<< Quand vous arrêterez de faire les questions-réponses, je pourrais en placer une ! Enfin bon ! Oui je suis Sookie Stackhouse, la faé la plus célèbre de Bon Temps, que voulez-vous ? >>

Je n'avais pas l'habitude de voir des Faés intégrés débarquer chez moi. A l'image de Claude et ses sœurs, j'avais eu une première expérience aux côtés de Claudine assez surprenante. Cette dernière se contenté d'apparaître et disparaître d'un monde à l'autre. Jusque là, je me débrouillais très bien toute seule, pourquoi tout à coup, toutes ces créatures voulaient se mêler à ma vie. Claudine n'étant plus là, les autres faés avaient pris le relais pour m'assurer une protection et bien qu'étant nombreuses, ma vie était en perpétuel danger. Aujourd'hui, ce type se présentait comme mon sauveur et en plus se disait de ma famille, Brigant étant le nom d'un de mes ancêtres. Tout à coup, je sentais monter en moi comme une colère des plus normales et saines. Depuis ma naissance, je me posais des questions sur ce don qui me pourrissait la vie et maintenant que je parviens à mener ma barque comme je l'entend en m'acceptant comme je suis, voilà qu'il débarque tous comme un cheveux sur la soupe... MERCI DU CADEAU ! Trop c'est trop ! Et quand un trop plein se fait sentir chez moi... vous savez ce qui arrive. Je l'écoutais depuis deux minutes et il me tapait sur les nerfs à force de faire semblant de me connaître. Enragée à l'idée de devoir porter ce nouvel empêcheur de tourner en rond, je brandit ma main droite d'instinct et fit jaillir ma luminescence intensément en sa direction. Le pauvre fit un vol plané presque jusqu'à sa voiture... Aie aie aie !

Après coup, quelques remords aidant, je me suis précipitée vers lui pour vérifier s'il n'était pas blessé... enfin.. physiquement car son amour propre avait dû en prendre un sacré coup.. chuuut... gardez le secret. Je ne savais pas quoi dire même si je suis bavard d'ordinaire. Bon d'accord, comme protecteur il s'avérait être plus charismatique que efficace. Je devais briser ce silence à tout prix afin de paraître moins gênée qu'il n'y paraît.

<< Vous auriez mieux fait d'être un vampire tout compte fait parce que comme protecteur vous êtes vraiment nul !>>

Je lui présentais ma main pour l'aider à se relever tant bien que mal, que pouvait-il ressentir à ce moment précis, autant aller faire un tour dans sa tête pour le vérifier... a charge de revanche Mentaliste au rabais ! Apparemment, il m'avait mal jaugé, depuis quand on jauge une jeune femme qui se respecte ??? Quel goujat franchement, je suis déçue.... Ce dernier pensait que je savais me défendre mais qu'il ferait mieux d'apprendre à se méfier surtout des jeunes femmes séduisantes... belles pensées mais un peu incestueuses pour le coup !

<< Pour un oncle éloigné, vous avez de drôles de pensées ! Oui je vous écoute aussi puisque vous n'avez pas la délicatesse de me laisser mon intimité ! Vous auriez dû téléphoner ou apparaître au beau milieu du salon, c'est quoi cette mise en scène idiote... Vous débarquez chez moi en pleine nuit au volant d'une voiture et m'annoncez que vous êtes un oncle envoyé pour m'aider à combattre cette menace qui pèse sur ma tête ! Mais vous étiez vous quand j'avais besoin de comprendre mon don ? Vous étiez où quand Russell Edington m'a presque saingée à mort, vous étiez où quand je brulais vive aux milieux des flammes dans cette boutique miteuse et vous étiez où quand toutes les faés ont combattu ce monstre âge de 3000 ans ?>>

Des questions j'en avais un paquet comme celles-là. C'était un peu facile de m'en prendre à lui je vous l'accorde mais je relâchée juste cette énorme pression qui pesée sur ma conscience entre culpabilité et colère de ne pas être celle que j'aurais voulu. La lumière est censée vous ouvrir des portes, pas vous créer des obstacles... peut-être n'étais-je pas assez forte pour être Sookie Stackhouse.. Ou alors j'ignore encore des choses que je dois apprendre. Si ma grand-mère était encore de ce monde, elle m'en voudrait d'accueillir un membre de la famille de cette manière... Mais MERDE à la fin ! Je veux juste qu'on me laisse en paix pour une fois, ne suis-je pas libre de me croire humaine juste une seule nuit dans cette maudite année ? Je le regardais prête à lui bondir verbalement dessus... Le pauvre, il ne savait pas dans quelle affaire je ne suis qui l'avait envoyée fourrer son nez.