Café ou Latte? [Garrett]

Sujet: Café ou Latte? [Garrett] Mar 11 Fév - 22:04

Un mail de l'autre abruti de Garrett devenait chose notable à partir du moment où entre deux menaces de mort et vannes pas drôle, se trouvait une invitation à prendre un café. Invitation souvent agrémentée d'un petit astérisque précisant bien que ce serait à Vadim de payer... Avec l'homme de loi, on apprenait facilement à lire les petits caractères. Connard.

D'un point de vue extérieur, on pouvait facilement croire que Vadim le très placide et charismatique ne supportait pas Garrett l'obsédé abruti. Pourtant, dans leur propre échelle de valeur, cela allait. Ils avaient sûrement déjà essayé de s'étriper des centaines de fois... enfin étriper pour Vadim et rouler une pelle pour Garrett, mais dans un cas comme dans l'autre, cela n'avait mené à rien. Il n'est pas toujours simple de trouver comment considérer un gars qui se tape les mêmes filles que vous. Les mêmes, pas dans le sens critère de beauté, tranche d'âge et compagnie mais plutôt « Lulu la Nantaise, toute une époque » «t'as connu ? ». Finalement, en décidant qu'il était bien meilleur amant que ce vermisseau à voile et à vapeur, Vadim parvenait à le supporter. Bien sûr, la ritournelle « pauvre type, pauvre type, pauvre type... » tournait en boucle dans sa tête quand il était en sa présence... mais en fait l'homme pensait ça d'énormément de mondes donc bon. En réalité, Vadim ne respectait personne

Cela ne l'empêchait pas de boire des cafés avec les autres, surtout lorsque cela était demandé aussi poliment que dans le mail de Garrett. Apparemment, l'autre voulait discuter ésotérisme et autre tartines de ce genre, bah pourquoi pas ? En espérant que les mots de trois syllabes minimum soient à sa portée. Et puis au café il y aurait des filles en short et en jupes, sans parler des décolletés, bref une excellente raison de sortir de chez soi pour un jour de congé. Vadim confirma donc via son smartphone le lieu et l'heure du rendez-vous, et éteignit le reportage de la télé sur l'importance des plants d'aubergine dans la culture occidentale. Bien, ça c'est fait....

Un rapide passage par la salle de bain lu apprit qu'il avait toujours forme humaine, malgré la barbe de clochard. Un jour sans rasoir et il ressemblait déjà à un alcoolique dépressif largué par sa femme et sur lequel un chien vient juste d'uriner. Oui, c'est quand même avoir forme humaine tout ça, tout à fait. Un peu d'eau froide sur la figure, un rapide coup de peigne et hop, il pouvait prendre dignement place dans sa voiture et retrouver ce macaque lépreux dont même la mère ne voulait plus, qu'était Garrett.

Premier sur le lieu de rendez-vous, Vadim s'installa en terrasse. Il avait bien prit soin d'emporter dans sa besace quelques ouvrages et articles spécialisés sur l'histoire de la sorcellerie, puisque ce sujet semblait passionner depuis peu son « ami ». Il était serviable hein ? Non en fait pas du tout, l'homme considérait surtout que cela mettait Garrett en dettes envers lui et ne se gênerait donc pas pour le rappeler au moment opportun en appuyant bien là où cela faisait le plus mal. Quoique, ce con serait capable d'apprécier.... Enfin, heureux les simples d'esprits ?

« Magne toi le derche, abruti.... tu m'emmerdes et rien que l'idée de te voir me fait vomir et débander. Allez à toutes... »

Ca, c'était un message laissé sur le répondeur de Garrett par Vadim. Un message plein d'amour, de petits cœurs et de chiots à la truffe humide et aux trous de balles nauséabonds. Cela vous donne une idée de la voix du prof ? Non ? Hé bien tant pis pour vous.....
Café devant lui, jambes croisées dans son costume impeccable et bien taillé (selon ses étudiantes, il pourrait très bien jouer dans un film de James Bond), l'homme attendait (im)patiemment son compagnon. Mine de rien, Garrett se rapprochait assez de la notion d'ami dans son monde à lui, et sous ses attitudes agressives, Vadim appréciait la conversation assumée et sans hypocrisie de l'autre homme. Il se foutait bien que cela soit réciproque entre eux et refusait toujours un plan à trois avec une de leur maîtresse commune, mais voilà... Lui qui n'avait presque plus aucun contact en Louisiane excepté des coups d'un soir, hé bien Garrett l'empêchait d'être seul.

Sujet: Re: Café ou Latte? [Garrett] Dim 23 Fév - 22:05

Un léger craquement le fit se retourner brusquement. Au travers de la buée qui envahissait désormais la salle de bain, une silhouette se dessinait peu à peu. Grande, bien bâtie, nue. Comme lui. Il fronça les sourcils devant l’inconnu et s'en approcha silencieusement, le cœur battant. Deux yeux sombres s'ancrèrent dans les siens et sa main tâtonna sur le bord de l'évier pour attraper son portable qui était avec les années devenue une vraie extension de son bras.
La sonnerie retentit une fois, deux fois puis une voix monotone décrocha.

- Allo 991? Oui il y a un intrus vraiment très séduisant dans ma salle de bain et ... OH. Pardon. Ce n'était que moi.

Avec un petit sourire satisfait et tout à fait inconscient du fait que son interlocutrice roula des yeux - c'était la deuxième fois ce mois ci qu'il faisait le coup-, il raccrocha. Visiblement très satisfait, le métrosexuel assumé qu'il était se prépara consciencieusement. Si certains comme Vadim prêtaient juste assez d'attention à leur hygiène corporelle pour qu'on ne les chasse pas du premier pub venu en croyant qu'ils faisaient la manche, tel n'était pas son cas. Ça non monsieur. Le physique et l'apparence au sens large avait une importance quasi primordiale dans sa vie et il ne s'en cachait pas. Difficile d'ailleurs de s'en cacher lorsque chacun de vos costumes coûtent au moins une année ou deux de SMIC.

Pas un cheveux ne dépassait, ni un poil non rasé ou épilé, il était prêt. Il avait beau savoir qu'il n'avait aucune chose avec l'autre clochard des temps modernes, il était simplement dans sa nature de s'acharner. Dans sa nature de vouloir plaire. A tel point que c'en était maladif même si au fond, il le faisait plus par jeu qu'autre chose. Et au pire, s'il n'avait pas ses regards, il aurait tous ceux des gamines de la terrasse où ils avaient rendez vous qu'il avait pris soin de fixer dans un lieu plutôt riche en jupes courtes.

Les petites de nos jours, ça sniffait les billets verts avec plus d'application que des chiens d'une brigade anti-drogue sniffaient les sachets de cocaïne. Tant que leur odorat amenait leur museau entre ses cuisses plutôt que dans son porte monnaie, il n'y voyait pas d'inconvénient.

Un coup d’œil à sa montre lui assura qu'il était bien en retard. Parfait. Lui qui était d'une ponctualité exemplaire - voir quasiment pathologique- lorsqu'il avait une audience prenait en revanche un malin plaisir à toujours se pointer au minimum une trentaine de minutes en retard le reste du temps, avec ses Ray Ban de pimp et la bouche en cœur. Pourquoi? Pour se faire désirer évidemment et surtout pour.... *Bip Bip* Pour ça. Pile ce qu'il attendait. Le message d'une délicatesse rare retentit à l'arrière de la voiture chauffeur, lui arrachant un sourire.

-Magne toi le derche, abruti.... tu m'emmerdes et rien que l'idée de te voir me fait vomir et débander. Allez à toutes...

Pour lui au contraire, la froide colère qu'il sentait pointer sous le ton détaché de l'homme, c'était bandant. D'autant plus qu'il avait bien conscience que malgré son cynisme, son attitude -et son eau de cologne- puantes, l'autre braillard de service l'appréciait au moins un peu. Sa compagnie lui donnait l'occasion d'avoir l'air un peu moins pathétiquement seul aux terrasses des cafés malgré son gout pour la solitude pseudo-assumé.

Sortant de sa grosse berline avec la grâce de Grace Kelly, il reboutonna élégamment sa veste, Vadim déjà dans le viseur. Sans même prendre la peine de refermer la portière, il enfonça l'air de rien une main dans sa poche et s'installa nonchalamment sur la chaise à ses côtés. Celle là même qui lui offrit une vue imprenable sur un groupe de jeunes femmes graphiquement optimisées qui lui fit un instant oublier que la raison même de sa venue poireautait gentiment depuis 5 bonnes minutes à sa droite.

Avec un bon sourire que n'importe qui se serait fait un plaisir de parsemer de trou avec une bonne droite, il se retourna vers lui.

- Comment va ton impuissance passagère ? Bien sur, il faisait allusion à son charmant message vocal. Mais il ne prit pas le temps d'attendre la réponse et poursuivit sur sa lancée Tu as ce que je t'ai demandé? Ou t'as passé ton temps à te palucher en m'attendant?