Course poursuite à Londres

Katherine & Sullivan

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Les règles étaient pourtant simples : en tant que vampire, il ne fallait pas révéler son existence au grand jour. C’était la règle la plus importante, et elle n’était pas compliquée à respecter. Lorsque Katherine venait de se faire transformée, elle avait trouvé cela logique et n’avait jamais pensé à transgresser le règlement. Mais tous les vampires n’étaient pas comme elle, et c’est bien pour cela que l’Autorité existait. C’était aussi pour cette raison qu’elle avait décidé de la rejoindre.

Cela faisait plusieurs heures que la belle brunette était penchée sur le même cas. Des vampires qui s’étaient attaqués à des humains en détresse et qui avait menacé, par cet acte, de révéler l’existence de leur race. Ils étaient rusés et avaient le don de réussir à s’enfuir. Mais la jeune femme n’avait pas dit son dernier mot. Elle était du genre tenace et elle ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement. Lorsque Katherine se lançait dans une mission, c’était pour aller jusqu’au bout. C’était cette persévérance que l’Autorité avait aimé chez elle, et l’un des traits qui l’avait aidé à se faire engager. Même s’ils étaient partis, elle avait réussi à les prendre en chasse. Cependant, ils commençaient sérieusement à la distancer et si elle ne mettait pas un coup d’accélérateur, ils quitteraient le sol britannique sans qu’elle ait pu les punir de leur faute.

Depuis un moment déjà, elle avait compris qu’ils avaient pris la route de l’aéroport. Et même si elle pouvait toujours communiquer avec l’Autorité des autres pays, cela ne l’intéressait pas. Elle voulait les arrêter elle-même. Katherine ne tarda d’ailleurs pas à arriver à bon port alors qu’elle courait à une vitesse humaine dans les allées du bâtiment. A cette heure-ci, beaucoup d’humains étaient présents et elle ne pouvait pas utiliser sa vitesse surdéveloppée pour les rattraper. Katherine courrait à toute hâte, bousculant les personnes se trouvant sur son chemin, ne prenant pas la peine de s’excuser, ne voulant pas perdre sa cible de vue. Arrivée dans le hall principal, Katherine s’arrêta un instant. Il y avait deux vols de nuits de programmer. Un pour Paris, un pour les Etats-Unis. Une chance sur deux. Se mordillant la lèvre, tique qu’elle avait gardé de sa vie humaine, Katherine choisit de prendre celui pour la Nouvelle-Orléans.

Elle courut à toute vitesse, pas essoufflée puisque cela ne nécessitait aucun effort pour elle. Au contraire, il était presque difficile de devoir courir à une vitesse humaine. Un sourire immense illumina son visage lorsqu’elle comprit qu’elle avait choisi le bon vol. Les deux vampires étaient face à elle. La belle brune s’arrêta net. S’ils la voyaient, c’était fichu. Ils passeraient la sécurité et elle ne pourrait plus rien faire. Katherine se mit donc à l’écart et réfléchit à toute vitesse à un plan. Puis, elle se dirigea vers un douanier et lui indiqua un homme en lui expliquant qu’il faisait parti d’un programme de protection de témoins et qu’il risquait sa vie en prenant cet avion. Elle lui montra sa faussa carte des autorités anglaises avant que le douanier ne la fasse patienter dans une salle à l’écart, lui disant qu’il lui apportait l’homme qu’elle cherchait.

Katherine observa la scène par une petit fenêtre qui menait sur les douaniers. Elle ne doutait pas que son plan fonctionne. Par contre, elle était prête à intervenir si le vampire venait à comprendre ce qu’il se passait. Ainsi, elle aurait peut-être le temps de le rattraper avant qu’il ne fuis à nouveau.

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Katherine & Sullivan

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Les choses se compliquaient. D'accord il avait totalement merdé ce soir-là mais les gens ne semblaient pas le comprendre. Cela faisait maintenant plusieurs semaines que John et Sully jouaient au chat et à la souris avec l'Autorité anglaise, sans pouvoir réellement s'expliquer. Expliquer les véritables circonstance du drame qui leur avait valu être catalogué chez Scotland Yard avec des étranges suspicions. Un simple accident de voiture où Sullivan avait totalement pété les plombs. Il avait voulu mettre John au défi de soigner et d'aider ses gens saignant à blanc pour lui prouver que l'anglais pouvait reprendre son métier de médecin. Une douce odeur flottait alors dans l'air, différente des autres, un des blessé n'étaient pas comme les autres humains et l'irlandais n'avait pas pu s'empêcher d'y goûter. Provocant une réaction en chaîne qu'il ne put contrôler il massacra tout ce qui pouvait être encore vivant dans la voiture. Ce fut seulement grâce à John qu'ils s'éloignèrent de là, Sullivan totalement délirant par le sang différent. Ils ont surtout été vus et depuis les Autorités humains et vampires sont à leur trousse. Ils auraient pu tout simplement se rendre et expliquer à leurs congénère mais Sully savait qu'ils seraient intransigants. La tactique avait alors été la plus simple : la Fuite.

Profitant de l'aide de Cormag qui retardait un peu les équipes de recherche et prévoyant les mouvements ennemis, John et Sully s'étaient planqué pour ensuite se faufiler jusqu'à l'aéroport de Londres. Une fois sur place, ils n'avaient guère le choix qu'entre 2 vols : Paris ou la Nouvelle-Orléans. Paris étaient beaucoup trop proche, ils décidèrent donc d'embarquer pour le vol de nuit et si le jour se pointait en vol, se planquer et hypnotiser quelques personnes serait chose aisée. C'est donc tout naturellement qu'ils prirent leurs billets et se dirigèrent vers la file d'attente pour passer la douane. Des formalités. Une attente plutôt tendue, aucun des deux amis ne prononçait un mot, cette douane représentait la dernière frontière à franchir. Quand des mouvements attirèrent l'attention de Sullivan tandis que John regardait pour la énième fois son billet. Un agent de la douane s'approchait d'eux et les regardait précisément, il ne faisait aucun doute qu'il allait les interpeler. Le vampire eut juste le temps de prendre son comparse par le bras en indiquant l'agent qui s'approchait dangereusement :

« Je fais diversion, on se retrouve ici dans 15 minutes ... »

Avant de le pousser au devant pour qu'il se mélange à un groupe de touriste juste devant eux. L'agent fut enfin à sa hauteur et cela ne manqua pas. Il l'aborda de façon sympathique néanmoins, le prenant pour un témoin en danger ce qui étonna l'irlandais. C'était une idée astucieuse de la part de ses poursuivants. En plein milieu de tout ce monde il n'avait pas le choix, l'hypnose semblait compromise, et cela ne les débarrasserait pas de leurs poursuivants assez longtemps pour prendre le vol. Il n'avait d'autre choix que de suivre l'homme débonnaire qui se trouvait juste devant lui et qui l’amena jusqu'à une petite salle adjacente. Personne d'autre dans la salle qu'une jeune femme qui semblait avoir un peu plus de la vingtaine. Semblait était le mot juste, car elle était comme lui, mais devant pas dépasser la centaine d'année, aucun doute là-dessus, avec l'âge, le vieux vampire pouvait le sentir à des kilomètre. Surtout, elle était seule, ce qui était très imprudent. Presque seule, l'homme semblait vouloir assister à la scène et la tranquillité de la salle autorisa donc Sullivan à se retourner pour planter son regard acier dans celui, vide, de son interlocuteur :

« Il n'y a pas besoin d'aide, je suis en sécurité maintenant, merci. Vous pouvez retourner à vos occupations. »

L'humain s'empressa alors de hocher la tête pour sortir de la salle. Bien, ils étaient dorénavant tranquille et l'irlandais toisa son assaillante du regard et lui fit un sourire ironique, tout en s'approcha tout doucement d'elle, comme un prédateur vers sa proie.

« Bien imprudent de venir nous chercher toute seule, très chère. Vous en oubliez même les politesses vu que vous savez qui je suis, pourrais-je avoir le plaisir de votre nom ? »

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Katherine & Sullivan

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De ses yeux verts pétillants, la belle vampire observait la scène qui se passait entre le douanier et le fugitif. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle vit que le vampire se dirigeait vers la petite salle où elle se trouvait. Katherine recula de quelques pas et prit une grande inspiration. Elle essayait déjà de penser à la suite des évènements. Elle l’arrêterait, il faudrait ensuite sortir de ce lieu public et le ramener à l’Autorité.

Adossée au mur de la salle, Katherine fixa les deux hommes qui entraient enfin. Elle ne prit pas la parole, restant tout d’abord silencieuse. Elle fronça légèrement les sourcils lorsqu’elle vit le vampire utiliser son pouvoir d’hypnose pour faire sortir le douanier. Elle ne protesta pas. Il était préférable pour l’humain de ne pas être pris en sandwich par deux vampires. Lorsque le fugitif toisa Katherine, la belle brune en fit de même, arborant un air de défi sur le visage, ne lui souriant pas du tout.

« Moins imprudent que de tuer un groupe d’humains et de risquer de nous révéler aux yeux des humains. Ils sont à vos trousses et nous aussi. »

Son ton était accusateur. Oui elle savait qui il était. Elle savait que c’était un vampire bien plus âgé qu’elle. Et c’était cela qu’elle ne comprenait pas. Les vampires âgés faisaient rarement ce genre de chose. Ils étaient responsables, comprenaient les enjeux de tenir secret leur existence. Mais ce vampire avait transgressé les règles. Il avait, avec son acolyte, des humains en pleine nuit, sans prendre la peine de prendre les dispositions nécessaires pour cacher les cadavres.

« Je me nomme Katherine Willington et je suis représentante de la grande Autorité. Vous avez transgressé les règles, ne comptez pas vous en sortir. Je suis peut-être seule dans cette pièce, mais j’ai réussi à vous y attirer »

Cette fois, ses lèvres s’étirèrent en un fin sourire où arborait la fierté d’avoir réussi sa ruse. Et, alors qu’il s’était approché d’elle, Katherine n’avait pas cessé de le quitter du regard. Puis, elle s’éloigna de quelques pas, le contournant, le fixant maintenant de côté. Il était sa proie et non l’inverse.

« Je vous croyais tout de même plus malin »

Finit-elle par ajouter, prenant le temps de savourer cette scène, le croyant pris au piège avec elle dans cette pièce. Katherine s’était donné beaucoup de mal pour les retrouver et si elle était déterminée à ne pas le laisser partir, il faudrait aussi qu’elle s’occupe de son acolyte. Mais malheureusement, elle ne pourrait pas le faire tout de suite.

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Katherine & Sullivan

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La demoiselle en face de lui arborait un visage et une attitude pleine d'assurance. Pas vraiment déroutant pour le vieux vampire, mais nettement étonnant. Quoique la jeunesse avait la mauvaise habitude de donner trop de confiance aux individus. La jeune femme le toisait avec un regard de défi qui plut tout de suite à Sullivan. Elle avait du chien, du mordant et en même temps elle n'en faisait pas des tonnes. Juste assez d'assurance pour faire sourire l'irlandais et lui plaire tout de suite. Finalement la partie n'est pas terminée, ils allaient peut-être pouvoir jouer un peu.

« Moins imprudent que de tuer un groupe d’humains et de risquer de nous révéler aux yeux des humains. Ils sont à vos trousses et nous aussi. »

Vraisemblablement, elle ne connaissait vraiment pas toutes l'histoire et Sully n'avait pas envie de débattre là-dessus avec elle, ni de prendre le temps de lui expliquer. A quoi bon ? Le résultat était le même et il serait jugé de la même façon. Néanmoins, elle marquait tout de même un point, John et lui se retrouvaient avec 2 autorités sur les talons et les esquiver n'était tout de même pas chose aisée. Il répliqua alors :

« Vous pouvez néanmoins nous accorder qu'avec 2 chiens de gardes à nos trousses, nous sommes sur le point de vous filer sous le nez. Comme quoi la compétence n'est ni l'adage des humains, ni celle de l'Autorité ... »

Il était vrai aussi qu'il n'était peut-être pas en position de force. Mais il n'avait pas encore les chaines d'argent autour des poignet, il était donc, théoriquement, encore libre de s'échapper. Étrangement, il avait tout de même envie de jouer encore un petit peu, de tester les limites de la brune qui se tenait devant lui. Elle lui donna alors son nom. Katherine. Même si habituellement, ce nom lui donnait des frisson à lui faire penser à sa sanguinaire soeur de sang, Sullivan trouvait qu'elle le portait plutôt bien. Par contre, un mot répétitif lui faisait lever les yeux au ciel. "Les Règles". Pourquoi les individus étaient-ils obligés de s'entraver de telles chaines ? Il eut alors un petit rire narquois :

« Les règles, suivre les règles, toujours les respecter, ne rien faire de travers... Blablahblah, vous êtes un peu psycho-rigide sur les bords non ? Le sel de la vie, ce n'est justement pas de les transgresser ses règles ? »

Il avait proclamé ses dernières paroles d'une voix douce, chaude, tout en s'approcha de nouveau d'elle, vu qu'elle s'était éloigné. Il n'était qu'à quelques centimètres d'elle. Même si leurs corps étaient aussi froids que de la glace, une chaleur palpable émanait d'eux. C'était électrisant. Elle pensait avoir le contrôle ?

« Plus malin ? Mais très chère, si je suis ici, c'est parfaitement de mon plein gré. Qui ne voudrait pas être dans une petite pièce, seuls, avec vous ? »

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Katherine & Sullivan

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La réplique du vampire fut cinglante. Effectivement, ils avaient deux sortes d’autorités à leur trousse et pourtant ils n’avaient pas été loin de réussir à s’échapper. Qu’ils filent entre les pattes des humains était une chose, mais qu’ils arrivent à semer cette des vampires était plus frustrant et quelque peu vexant. Mais Katherine reconnaissait volontiers qu’elle n’avait pas affaire avec n’importe quel vampire. Peut-être que l’Autorité les avait sous-estimé, mais c’était une erreur qui ne se répéterait plus. D’une part, parce qu’elle allait le coincer ce soir, et d’autre part, ce serait un enseignement à tirer de certaines erreurs.

Sans le quitter du regard, Katherine l’écoutait attentivement alors qu’il lui expliquait clairement qu’il se moquait bien des règles. Cette remarque eut le don de faire serrer la mâchoire de la belle brune. Ils n’avaient pas la même vision des choses. C’était presque une situation paradoxale. Le vieux vampire qui dérogeait aux règles contre la jeune vampire bien éduquée et carrée. Non, elle n’était pas psycho-rigide. Elle avait juste le goût des choses justes. Un peu maniaque. Rien ne devait aller de travers. Il fallait faire le ménage après les folies de certains vampires.

Katherine ne bougea pas d’un pouce lorsqu’il s’approcha d’elle, la dominant de sa hauteur. Le regard perçant, la belle brune leva la tête pour lui faire face.

« Un bon paquet de vampire souhaiterait être ailleurs que dans cette pièce avec moi. »

C’était un fait. Elle n’était pas redoutée mais reconnue pour son bon travail au sein de l’Autorité. Il essayait de la déstabiliser et elle en avait conscience. Elle sentait cette électricité, cette animosité entre eux. Elle aussi en joua et, se hissant sur la pointe des pieds, s’approcha de Sullivan pour murmurer à son oreille.

« Ne me sous-estimez pas, vous risqueriez d’être surpris. »

Elle aurait très bien pu murmurer à l’autre bout de la pièce qu’il aurait pu l’entendre. Mais puisqu’il voulait jouer un peu, pourquoi ne pas participer aussi ? Quoiqu’il arrive, les renforts ne tarderaient sûrement pas à arriver pour lui passer les chaines d’argents aux poignets. Mais pour le moment, ce n’était qu’eux deux, dans cette pièce. A nouveau, elle tourna autour de lui avant de faire quelques pas dans la pièce, sans jamais le quitter du regard. Tel un prédateur tournant autour de sa proie.

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