Open the horizon (PV Henry)

Encore une nuit qui s'élève sur cet endroit étrange. Il faut dire que depuis mon arrivée, il s'en est passé des choses. J'ai rencontré quelqu'un que jamais je n'aurais cru revoir.. Ou du moins, pas avant un siècle ou deux. Parlé avec un humain sympathique mais bizarre. Me saoulant avec toutes les règles et obligations de l'endroit. Si nous étions dans les livres d'Anne Rice, j'aurais envie qu'Akasha revienne, simplement pour terroriser un peu ces humains et remettre de l'ordre dans les rangs. Ne vous y méprenez pas, je les aime nos amis mortels, ils me passionnent même. Mais, le fait de devoir me cacher, que je devrais avoir un couvre feu, toutes ces choses, elles me donneraient de l'urticaire si j'étais ''normale''.
Je n'en savais pas encore assez sur cette nouvelle ville, ces contraintes exigées aux vampires et autres créatures surnaturelles. Je n'avais pas encore assez exploré l'endroit non plus. Trop occupée à m'enfermer dans ma chambre d'hôtel et penser, trop prise par l'ouverture d'un théâtre, d'une soeur changée, bref, la vie en général.
Mais ce soir, je n'allais pas me laisser faire, je ne peux laisser cela continuer. Telle que je suis, ce n'est pas dans ma nature de m'incliner, pas dans ma nature non plus de ne pas bouger.

Ce soir, oui oui, il n'est que 21 heures, c'est le soir non? C'était le moment idéal pour une petite sortie nocturne, question de remettre ces idées en place. Sur ma table de chevet, je pris le mp3, empli de musique me faisant vibrer, chansons passant par du Jonny Cash à du Black Sabath à du Iced Earth et du Keen'V.
J'ai évolué au fil du temps, m'associant des musiques de chaque époque. Cependant, je ne suis pas assez à la technologie pour posséder un ipod. Non non, un bon vieux mp3 fait bien l'affaire.
Puis je sortis, vêtue seulement d'un pantalon de yoga noir et d'une camisole à petites bretelles fushia. Cheveux remontés en queue de cheval, la simplicité même... mais l'excellence idéale pour le genre de marche que j'avais envie. Toutefois, je pris tout de même le temps de me mettre du parfum. Un petit truc pour enfants, qui sent les bonbons, je suis gaga de ce truc.
Allez, revenons au sujet maintenant, je suis tout de même en Louisiane, contrée où, en 300 ans, je n'ai jamais mis le pied. Honte à moi d'ailleurs!! Sauf que cet endroit, est réputé pour ces marécages, animaux et reptiles puissants et imposants. Quoi de mieux que d'aller voir de mes propres yeux. Et qui sait, peut-être confronter un alligator. Ce serait marrant il me semble. Il ne faut pas oublier le fait que les bayoux regorgent de souches en tout genre, idéales pour créer des décors enchanteurs. Je pourrais surement en rapporter quelques unes. D'accord, je suis zéro manuelle et très incompétante pour travailler de mes mains et inventer des objets, même si cela me fascine ce que les gens peuvent faire. Mais ma soeur justement, elle le fera elle.... Je fais quand même le transport!

Tout en me promenant dans la ville tranquillement à le recherche de la sortie qui me mènerait droit à cet endroit, je voyais les derniers rayons de soleil s'éteindre. Je suis un vampire, je ne peux sortir le jour, je ne peux regarder cette boule dans les yeux, cependant je peux me permettre de sortir à son coucher, faire attention pour ne pas croiser de rayons et rester dans l'ombre.
Puis finalement, je vis le début d'un marécage, quelques arbres se dressaient autour, l'on pouvait presque penser qu'ils me parlent. Me disant de m'approcher, d'entrer dans les bois. Mon mp3 sur les oreilles, je me plongeai dans ce monde.
Plus j'avançais, plus les arbres devenaient étranges, formes bizarres, données par l'eau bouetteuse et les insectes de l'endroit. On entendant le ''smough'' de chacun de mes pas. (Le bruit que font mes chaussures de sport marchant dans la boue) Tout autour de moi il y a de la verdure, et si je me concentre bien, malgré mes écouteurs, je peux entendre les animaux au loin. Chacun œuvrant ce ce monde que l'on croirait perdu. Malgré le fait que je ne suis pas bien loin des lignes de la ville, je me sentais tout de même ailleurs. Ça fait du bien de simplement écouter la musique, de ne penser à rien si ce n'est que de fredonner les paroles.
Malgré le fait aussi que je sais très bien l'heure, que je serais supposée penser au couvre feu, je n'en faisais rien. Ce soir, cette nuit, c'est MON moment! Et personne ne pourra me le gâcher. J'ai envie de me battre contre un alligator baon! Cependant, ça ne doit pas courrir partout ces petites... Grosses? Bêtes là. Peu importe, quand on veut quelque chose, on peut l'avoir... Normalement... Si dieu? Le veut... Est-ce qu'il existe lui au fait? Je sais pas, je n'ai pas encore connu la mort, peut donc pas dire. Par contre, je sais que pendant ma transformation, je ne l'ai pas aperçu le moindrement. Donc si il existe, j'aurai le droit de lui en vouloir pour m'avoir abandonnée.
Oui oui, vous voyez bien, quand je suis dans mon monde, seule, mes pensées dérivent vers des conneries toutes plus insensées les unes que les autres.

Mais ce n'est pas parce que je suis mentalement absente en ce moment que je ne peux pas entendre un humain marcher! Non, quand même!! Je suis une vampire faut pas l'oublier!
Puis, bien beau être encore près de la ville, il fait sombre aussi. J'espère vraiment pour lui qu'il a apporté une lampe torche. Autant pour sa sécurité que par instinct.
Il faut néanmoins l'avouer, j'ai une folle envie de jouer. Il a tout de même ''osé'' je mets cela entre guillemets car il ne doit pas s'attendre à croiser une femme de ma race en dehors du couvre feu, déranger MON moment magique.
Mes longs doigts enlevèrent avec douceur mes gros écouteurs et les posèrent sur mon coup. Mon nez se mit à remuer tandis que je sentais son odeur, essayant de découvrir où il se balade. Puis, ma tête se tourna vers la droite, un petit sourire apparut sur mes lèvres. Je sais où il est. Avançant rapidement, sans bruits, comme seule ma race sait le faire, je me retrouvai vite fait devant lui.
Un immense sourire, des yeux pétillants, je lui sortis une réplique à la con.

Bouh

Et mon non verbal enfantin montrait clairement ma joie d'avoir accompli cette petite niaiserie futile. Par mes écouteurs, l'on pouvait entendre '' Engel'' de Ramstein.
Je n'irai pas lui faire part de son dérangement tout de suite, malgré ce que les gens peuvent penser, j'ai un minimum de tact.