Je m'appelle Rikki Naylor, mais dans la meute, c'était juste « Rik ». Enfin « c'est ».
Mes parents avaient toujours vécu au sein de la meute de Shreveport. Puis je suis arrivée. Petite boule de poil blanc, j'ai grandit avec les autres enfants de la meute, apprenant comment me comporter à l'intérieur et en dehors de la meute. Je connaissais tout le monde, et tout le monde me connaissait. La meute, c'est une grande famille, la plupart n'avait aucun lien de sang mais les liens qui nous unissaient étaient plus solides que n'importe quel lien d'une famille humaine lambda. La meute avait son quartier général, mais nous n'y vivions pas. Mes parents avaient une maison dans la banlieue de Shreveport, à la lisère de la forêt.

Tout allait pour le mieux, avec quelques embrouilles dans la meute, comme il y en a dans toutes les familles. Jusqu'à ce qu'une nuit, en rentrant d'une soirée au restaurant, notre petite vie tranquille a basculé.

Au début, je n'ai pas tout à fait compris pourquoi papa restait quelques pas en arrière. Et maman me tenait fort par la main, marchant d'un pas inhabituellement rapide.

Soudain, tout à dérapé.

Je me souviens d'un hurlement, d'avoir été poussée en avant, de ma mère me hurlant de courir le plus vite possible. Et de grondements de bêtes, de couinements de douleur. La panique prit le dessus et me fis perdre mes moyens... Et mon contrôle.
Mes jambes rétrécirent, mon dos se courba, mon nez s'allongea, et mon corps tout entier se couvrit de longs poils grisonnant. bondit de mes vêtements désormais trop grands pour un louveteau de 7 mois. Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir ce qu'il se passait dans mon dos.
J'ai galopé sur le goudron aussi vite que j'ai pu, sans me retourner, de peur de ce que j'allais voir, peur que ça me ralentisse et que nos agresseurs me rattrapent.
De longues minutes plus tard, j'osais ralentir. Un point de coté me transperçait les côtes flottantes. Je devais être loin car je ne sentais plus que la mousse et le bois humide. De fatigue, je me laissais tombée sur le flanc, le souffle court.

La nuit passa, et les rayons du soleil à travers les feuilles me réveillèrent. Aveuglée par la lumière, je clignais des paupières en grognant, avant de me souvenir de ce qui m'avait amenée ici. Mon corps avait gardé sa forme lupinne, sans doute pour se protéger du froid de la nuit en ce début d'automne.
Mon estomac grogna alors que je me relevais, et grogna plus fort quand ma truffe sentit la trace d'un rongeur. Mais autre chose me préoccupait bien plus : mes parents. Il n'y avait aucune trace d'eux nul part. Je sentais la panique me prendre la gorge, et une boule me pesa soudainement à l'estomac.
La meute. Il fallait que je rejoigne la meute. Mais comment ? Nous étions en pleine journée, les humains allaient voir un loup traverser leurs quartiers et aussitôt ouvrir une chasse. Quant à traverser la ville sous forme humaine... sans mes vêtements, c'était hors de question.
Je n'avais plus qu'à rentrer à la maison. Heureusement qu'elle est à coté de la forêt. Quelqu'un de la meute allait sûrement passer. Peut-être le chef même...

J'ai marché pendant longtemps. Trop longtemps pour un jeune comme moi. En arrivant enfin en vue de la maison, je passais par un trou du grillage du jardin arrière. La baie vitrée de la terrasse, elle n'était jamais fermée à clé. Mais sous cette forme, comment allais-je atteindre la poignée ? Je devais me changer, entrer dans la maison, m'habiller et appeler la meute.
Maman et papa m'avaient appris. Il fallait que je me calme et que je me concentre. En respirant profondément, je me focalisais sur les dernières vacances. Maman et papa m'avaient emmené à la foire. On avait fait du carrousel et mangé de la barbe à papa.

Un bruit m'arrêta dans mon élan. Quelqu'un venait. Plongeant aussitôt derrière une jardinière, je tentais d'apercevoir entre les pompons de géraniums qui pouvait s'être introduit chez nous. Les pas se rapprochaient rapidement, et je n'arrivais pas à sentir son odeur.
Quand l'intrus apparu à l'angle de la maison, je l'ai reconnu immédiatement, et lui ai sauté dessus :
« Woowou!
-Eh ! Mais ? Rik ? Qu'est-ce que tu fais sous cette forme ? »

Ne pouvant lui répondre autrement que part des aboiements et autres grognements, je me mis à gratter au bas de la baie vitrée, usant du langage de n'importe quel autre canidé domestique. JD ouvrit la baie vitrée et je filais dans ma chambre. C'était là que mes parents m'apprenaient à changer de forme, je me changerai probablement plus facilement à l'intérieur que dehors.
Cela prit tout de même quelques minutes. Une fois ma forme humaine reprise, je m'habillais en vitesse, et retournais dans le salon, où JD m'attendait. JD c'était un des jeunes adultes de la meute. Et occasionnellement mon baby-sitter.
« Ton père est dans le coin ? Eh dis ? Tu faisais quoi dehors transformée en plein jour ?
-J... JD... Papa et maman... je... je sais pas où ils sont. On a eut des problèmes hier soir et maman m'a dit de courir loin et... »
Et  j'ai éclaté en sanglots. Si JD ne savait pas où était mes parents, qui le saurait ? Papa et maman aurait déjà prévenus la meute s'ils avaient du fuir quelque chose. Et ils ne m'auraient pas abandonnés.

Et voilà comment j'ai grandit, après presque un an de deuil. Orpheline, élevée par la meute qui a malgré tout réussi à me donner de bons souvenirs. A ma majorité, je suis retournée vivre dans la maison de mes parents. C'était un peu étrange les premiers temps, des souvenirs remontaient à la surface. J'ai versé quelques larmes, mais j'étais convaincue que ce serait moins douloureux que tout faire pour m'en éloigner.
Puis il y a eut cette espèce de guerre des Alphas. JD était censé reprendre les rênes de la meute, mais il les a laissé à Marcus. Je ne l'aimais pas Marcus. Pour moi il ne valait guère mieux que les assassins de mes parents. Ce crétin s'est fait tué, par un autre loup étranger à la meute, mais vivant aussi à Shreveport. Normalement, son assassin aurait du prendre la place de l'alpha, hors, il n'en fit rien. Il était assez solitaire pour un loup-garou. Il n'appartenait à aucune meute. Je dois avouer qu'il m'intrigue, sans compter le fait qu'il était plutôt bien foutu. Mais il a repris sa vie de solitaire, à mon grand regret je dois dire.

Alors JD repris la place qui lui revenait de droit, mais il avait changé. Je l'avais remarqué depuis un moment, mais il refusait de m'approuver. Mais j'étais plus entêtée qu'un pitbull accroché à son os.
Si bien que nous nous sommes accrochés plusieurs fois.

Jusqu'à ce que je trouve ce qui clochait chez lui.

Je rentrais d'une séance de cinéma, passant par les petites ruelles sombres que l'on déconseille à tout le monde une fois le soleil couché. Cachée derrière un angle d'immeuble, j'observais la scène de loin.
L'avantage du gène lupin, c'est que la nuit parait toujours plus claire, même sans lune. Il était avec un autre gars, peut-être un de la meute, mais je ne les côtoyais plus tellement. La scène était bien trop louche pour être légale. Sitôt la silhouette inconnue partie, JD prit la direction du quartier général de la meute, où il habitait. Que faire ? Le suivre ou rentrer et faire comme si on n'avait rien vu ?
Cela dit, un gars, la cinquantaine passée, qui traine dans des ruelles peu fréquentables la nuit en effectuant une transaction douteuse... Bon, je ne devais pas avoir l'air plus encouragrant, mais je n'échangeais rien de suspect.
JD était en plus notre chef, le chef d'une grande famille... S'il faisait quoi que ce soit mettant en danger les membres de la meute... Non... Il n'oserait pas...

Je devais en avoir le cœur net, aussi, j'empruntais le même chemin que lui.
Quelques minutes plus tard, je me trouvais dans les couloirs de l'immeuble. Approchant de l'immeuble, je croisais plusieurs membres de la meute. Leurs comportements étaient étrange. L'un d'eux, avec qui je ne m'entendais pas particulièrement (il faut dire qu'ils étaient nombreux dans ce cas) me provoqua même, allant jusqu'au contact physique. Plaquée contre un mur, tenue par la gorge, je ne bougeais pas le petit doigt, trop surprise par son geste.
« Qu'est-ce... »

Il ne répondit rien, mais son regard parlait plus. Ses bras aussi. Griffant tant que je pouvais, mes coups de pieds n'avaient quasiment pas plus d'effet sur lui qu'une piqure de moustique.
Heureusement, il finit par me lâcher, avant que je rende l'âme. Sans plus de manière il reprit sa route, me laissant là, comme s'il ne s'était rien passé.

Mais inutile, j'avais compris le manège.

Arrivée devant la porte de l'appartement, j'ouvris la porte sans frapper et me retrouvais dans le salon, JD rangeant prestement un genre de fiole dans une malette.
« Alors c'est ça ? Ton petit trafic.
-De quoi parles-tu ?
-Arrête de te payer ma tronche, riais-je nerveusement. Je ne veux plus vous voir. »

Blessée, j'ai tourné des talons aussi sec. Depuis combien de temps ? Pourquoi ? J'étais plus énervée du fait qu'il ne m'ait rien dit, que de l'acte. Bien entendu l'acte en lui même me répugnait.
Mais venant de cette personne, il me répugnait encore plus.

J'avais besoin de courir, de me défouler, de passer mes nerfs d'une façon ou d'une autre.
A peine rentrée chez moi, je verrouillais la porte d'entrée, traversais la maison, sortais dans le jardin et sautais la clôture avant de transformer en m'enfonçant dans les bois. A force d'entraînements, courir, c'était devenu un échappatoire.
La forêts n'était un terrain plat que sur quelques mètres  avant que l'on rencontre un mur de roche. Connaissant le terrain par cœur, je me faufilais entre les arêtes rocheuses et continuais mon ascension en pente douce. Arrivée au sommet, la vue était bouchée par les arbres, mais ce n'était pas la vue qui m'importait ici. C'était le calme, la solitude. J'avais besoin de cette solitude. Depuis la mort de mes parents, c'était seule que je me sentais le mieux. Les autres me rappelait les liens, la confiance en autrui, l'attachement dont on pouvait faire preuve.
J'avais tellement mis de temps à me remettre de leur perte, j'étais tellement attachée... Plu jamais je ne voulais revivre pareille tragédie.
Voilà pourquoi j'étais tellement en colère contre JD. Malgré le fait que je m'en sois éloignée, je restais attachée à la meute, et les membres restaient comme des frères et sœurs, des oncles et des tantes. Et lui, il allait tout bousiller, tout foutre en l'air.
Assise, je regardais parmi les troncs une biche mâchouillant de l'herbe. La proie était facile. Mais je n'étais pas venue pour ça. De toute façon, ça allait être trop facile : mon pelage noir et blanc était bien trop voyant sur le vert.

Le lendemain devant mon ordinateur, j'avais la tête complètement ailleurs. La devanture du site des « Lutins de la chaussures » n'avancerait pas significativement aujourd'hui.
Durant les jours qui suivirent, je n'ai pas mis le nez dehors, pas même pour courir, la seule exception était pour le courrier, et encore. J'attendais le soir, à l'heure ou les gens du quartier étaient devant leur télévision Je ne voulais croiser personne, ne voir personne, et encore moins quelqu'un de la meute.

Trois semaines plus tard, on frappa à la porte. J'attendis en silence que l'inopportun s'en aille, ce qui eut l'air de fonctionner puisque des bruits de pas s'éloignèrent. Après une ou deux minutes, j'entrebâillais la porte. Une lettre avec mon nom dessus avait été posée sur le paillasson de l'entrée.
Une convocation au QG. Comme si j'avais envie d'y aller. Je ne pris même pas la peine de l'ouvrir qu'elle alla rejoindre les paquets vides de biscuits fourrés à la crème de marron engloutis la veille. D'ailleurs en parlant de biscuits, une sortie ravitaillement allait être nécessaire si je ne voulais pas aller chasser la biche ou le mouton des voisins.
Et plutôt ce serait fait, plutôt ce serait fini.

Prenant mon courage à deux mains, armée de mon sac à main, je sortis faire les courses.

Arrivée au supermarché, les files d'attentes aux caisses me firent immédiatement regretter ma sortie.
« Bon allé. T'y es, tu vas vite faire ton tour, et rentrer chez toi, murmurais-je à moi même pour m'encourager. »
Farfouillant dans les rayons à la recherche de produits comestibles et au goût pas trop répugnant, une voix dans mon dos me fit sursauter :
« Bonjour »

Qui ose ? J'espère pour toi que t'es pas un drogué de la meute sinon j... Oh. Nan pas du tout...
« Tiens ! Bonjour. Ça va ?
-ça va bien. Ehm... Al... Alcide, c'est ça ?
-Oui oui. Vous venez au quartier général de la meute ce soir ?
-C... Comment vous....
-C'est moi qui l'ais commandée. Avec l'accord de l'alpha.
-Si je m'attendais à ça, marmonnais-je plus pour moi même.
-A ce soir alors ?
-Euh oui... sûrement. »

Oh la poisse ! En même temps, qu'est ce qui m'oblige à y aller ? Bon j'avoue, le fait qu'il y aille, et qu'il ait lui même demandé une réunion de la meute, m'intriguait au plus haut point, et allait sûrement être l'unique raison de ma présence au QG.

Le soir venu, je me pointais au lieu de rendez vous, sous les regards un peu surpris pour quelques membres de la meute. Assise dans un coin, j'attendais en silence que la réunion débute. Ce qui ne tarda pas à arriver. JD arriva en compagnie d'Alcide. Tous les deux avaient la mine plutôt sombre et quelque chose me disait que ça n'allait pas s'arranger.

C'est complètement parti en vrille. Alcide accusait JD, à raison d'ailleurs, de prendre du V, une drogue avec un effet « très énergisant » sur nous autres loup-garous. Aussitôt, les membres de la meutes s'élevèrent, demandant des preuves, criant à l'absurdité de l'accusation. Bien entendu, les seuls au courant devaient être ceux à qui JD refilait une partie de ses fioles.

Quant à moi, je restais silencieuse, ayant un peu de peine à savoir comment prouver ce qu'Alcide avançait. Cependant je fus vite interrompue dans mes réflexions. Le ton était trop monté entre les deux mâles et le reste de la meute n'attendait qu'un geste de menace envers JD pour se jeter sur l'accusateur.

« ça suffit ! »

Mon intervention, pour le moins inattendue, fit taire tout le monde. Plantée devant JD, je repris :
« Peu importe comment nous le prouverons, mais ce que j'ai vu dans la ruelle et le manège de la dernière fois, tu ne peux pas le nier. »

Décidée, je tournais des talons et sortis, attrapant Alcide par l'arrière du col au passage. Une fois dehors, il se dégagea :
« Qu'est ce que tu fais ?
-Ce que je crois juste.
-Tu sais qu'il va prendre ça pour une rébellion de ta part ?
-Je connais JD depuis suffisamment longtemps pour savoir que quelque chose cloche chez lui depuis quelques temps. Seule je ne pouvais rien. Mais à deux...
-Il faut le descendre.
-Je sais. Mais s'il est sous l'empire du V, il faudra de l'entraînement. »

Et c'est ainsi que nous avons commencé à nous entraîner. Enfin je l'entraînais, lui servais d'adversaire pour le jour où il tuerait et deviendrais l'Alpha. Il n'avait pas le droit de refuser son rôle cette fois.
Tous les jours ou presque, nous passions une demi-journée au moins dans une grange, à enchaîner prises, coups de pied et coup de poing. Inévitablement nous nous sommes rapproché. Beaucoup rapproché. Mais nous étions implicitement d'accord pour une relation sans lendemain.

Le jour J arriva. Mais rien ne se passa comme prévu, et je dus ramener Alcide dans un sale état. Mais JD n'avait fait que repousser une échéance qui arriverait de toute façon...
Et tomba quelques mois plus tard. Un feu de camps avait été organisé et ils étaient entrain de saigner un vampire, certainement pour obtenir du V par eux même.
Ce fut vite terminé. Alcide fit tomber l'alpha à terre et le roua de coups avant de lui détruire la nuque. Aussitôt les autres loup-garous présents de la meute se prosternèrent.

Plus de V ne circulerait dans nos rangs. Mais les problèmes n'allaient pas s'arrêter là, ce serait trop beau pour être vrai.
Mais j'étais soulagée. La meute était propre, et je pourrais me consacrer à ce qui m'occupait entre deux gérance de site : chercher le vampire assassin de mes parents.



Hello ! Derrière mon personnage qui ressemble à deux goûtes d'eau à Kelly Overton, je suis en réalité une fille, j'ai 20 ans. Je m'appelle Amandine mais on me nomme aussi Dine ou Kiki sur la toile. Ma présence sur le forum sera de entre 5 et 7/7. Je fais environs euh... 10/15 lignes de traitement de texte, comme je peux en faire 30. J'ai connu le forum grâce à Facebook. Mon mot de la fin sera  « enfin finie cette *%ù$£ de fiche !