Sujet: Home alone...Not so much [Alana] Ven 13 Déc - 20:49
« Home alone...Not so much »
« Jack et Alana »
Ca l’énervait, sérieusement.
Non, Jack n’était pas franchement dans la meilleure des prédispositions pour rencontrer Alana. Bon, en soi, Alana était plutôt quelqu’un de sympathique hein…Un peu bizarre sur les bords mais qui ne l’était pas ces derniers temps ? Bon sang, même lui n’était pas un exemple de normalité en ce moment ! D’accord, sa vie n’a jamais été ce qu’un américain lambda pourrait qualifier de normal, mais même par rapport à cette version très libertaire et libérée de la vie il en était loin. Il avait pris l’habitude des courses de voitures, voire des bagarres provoquées en vue de lui apporter sa dose d’adrénaline requise pour qu’il soit bien ; pris l’habitude d’aller voir Eden chaque jour presque ; pris l’habitude d’être seul et de ne devoir veiller que sur sa propre carcasse, devoir faire ce qu’il fallait pour garder en vie une seule et unique personne, lui-même. En somme, il s’était habitué à l’égoïsme et ça lui réussissait plutôt bien jusqu’à maintenant. Pas de soucis, pas de tracas, pas besoin de se soucier de ce que voudrait les autres. Il avait des amis de passages qui comprenaient bien vite qu’il n’était pas une bonne idée de s’attacher à lui, quoi qu’on puisse penser sur le besoin de connections solides entre certains êtres humains. Or, maintenant, tout avait changé.
Ça avait commencé doucement, vicieusement, sans vraiment que Jack n’en prenne conscience car c’était les autres qui s’attachaient à lui en premier, comme d’habitude - grand mal leur en fasse. Elyane tout d’abord, qui tentait de lui faire se sentir mieux dans son statut de métamorphe, ce qui valait à cette dernière des piques sacrément déplaisantes et vicieuses de la part du blond. Puis ce fut LE changement. Amalia. Franchement, il ne se passait rien entre eux malgré ce que certains de ses collègues de boulot pouvaient penser. Ils étaient amis. Très bon amis. Il gardait de temps à autres Lorenzo, se disait que rendre service parfois n’était pas non plus ce qui allait le tuer. Petit à petit les deux se sont intégrés de plus en plus dans sa vie sans même qu’il s’en rende compte, formant tous les trois un genre de famille très dysfonctionnelle mais qui tenait la route malgré tout – Dieu seul sait par quel miracle d’ailleurs – sans pour autant qu’ils se considèrent comme tel. Puis le drame arriva et Amalia perdit la vie aux mains de vampires assoiffés de sang. Jack, pour sa part, a recueilli le petit garçon, le gardant avec lui. Il a tout de suite senti que c’était ce qu’il devait faire. Ce fut là que la réalisation de la place qu’avaient pris les deux métamorphes dans sa vie au fil du temps s’imprima concrètement dans son cerveau.
Jusqu’à maintenant il n’en parlait pas, il n’avait pas encore craqué par rapport à la mort d’Amalia. Il se devait de tenir bon, pour le petit. Il s’était assagi, oubliant pour le moment les courses de voitures, allant voir Eden maximum une fois par semaine et encore, cherchant à rentrer le moins tard possible pour ne pas laisser Lorenzo seul la nuit. En fait, il avait déjà tellement à s’occuper que lui rajouter une nana curieuse de ce qu’il était à tout cela était bien la dernière chose dont Jack avait besoin. Cependant, il a accepté ce rendez-vous. Pourquoi ? Pour qu’il lui dise une bonne fois pour toute d’aller se faire foutre. Il n’aimait pas, à l’origine, parler de sa nature de toute façon, alors pourquoi ça changerait maintenant ? D’autant plus que si elle continuait il risquait de vraiment s’énerver au téléphone et de finir par effrayer Lorenzo. C’était bien la dernière chose qu’il voulait. Alors il avait accepté de la rencontrer dans un parc, un endroit neutre, ce qui lui permettait d’offrir une sortie tranquille avec Lorenzo. Il l’avait d’ailleurs laissé aller jouer avec les autres enfants aux jeux un peu plus loin, sans pour autant le lâcher des yeux. Il vit quelqu’un s’asseoir à côté de lui du coin de l’œil, pas l’odeur habituelle d’un méta ou d’un loup, donc…
"Si vous attendiez des informations, vous pouvez toujours courir".
Sujet: Re: Home alone...Not so much [Alana] Mar 17 Déc - 17:33
Home alone... Not so much"
"Jack T. Carpenter & Alana Lafay-Huntingdon"
Je n'étais pas comme qui dirait une amie de Jack. Seulement, j'avais quand même cette espèce de cœur de guimauve, qui me disait de m'inquiéter. Il avait perdu une grande amie – une des rares- durant la soirée d'Halloween, et s'était désigné pour prendre avec lui le petit Lorenzo. Je l'avais appelé pour que l'on se voit, et dans sa voix, même s'il avait accepté, j'avais bien sentit une certaine hostilité, et une sorte de ras-le -bol non dissimulé. En raccrochant le téléphone, j'avais ouvert de grands yeux en soupirant :
« Oh mais quel ours celui là ! »
Niveau contradiction avec l'objet de mon appel, on ne faisait guère mieux.
Toujours est-il que l'on s'est finalement retrouvé un après midi dans un parc, de jour évidemment. En arrivant je le repérais rapidement. Facile en même temps. Parmis les nourrices et les parents qui discutaient tout en observant les faits et gestes de leur bambins, Jack était assit seul sur un banc, veillant sur son petit protégé. Venant m'asseoir à coté de lui, son accueil s'accorda avec le ton qu'il avait employé en acceptant malgré tout ce rendez-vous. Frustrée par ce manque de respect je lui envoyais une légère salutation sur ce même ton :
« Bonjour à vous aussi, ravie de vous revoir. Levé du mauvais pied ? »
Ce n'était sans doute pas une meilleure façon que la sienne de saluer mais je n'étais pas une femme à que l'on saluait de cette manière. Un genre de « Agresse moi que je te détruise », ou appelez cela comme vous voudrez. J'avais horreur de ce genre de comportement, je trouvais cela puéril et totalement déplacé. Mon éducation de « vieille école »... très vieille même, m'avait appris le respect. A mon grand regret, c'était une notion dont je constatais de plus en plus souvent l'abandon. Et puis son ton froid, tout du moins hostile me mettait mal à l'aise, avouons-le. Aussi, je répondais presque involontairement d'une manière toute aussi « polie » et cordiale. Je m'étais un peu surprise par cette voix que j'avais moi-même employée. Si Père ou Mère m'avaient entendue, je me serais faite réprimander. Ce n'était pas ce que l'éducation que j'avais reçu préconisait. Mais après tout, les mœurs en ce monde avaient bien changé.
Passant brièvement sur les salutations frigides, je poursuivais la conversation :
« Comment vous en sortez-vous avec le petit garçon ? »
Pure formalité. Tout n'était que formalité avec Jack, ou presque. Ma question était celle que pouvait poser n'importe quelle amie à une jeune mère qu'elle n'aurait pas vu depuis longtemps. Mais je voulais détendre un peu l'atmosphère avant. Jack était bien le genre à partir au bout de deux phrases.
Sujet: Re: Home alone...Not so much [Alana] Mar 21 Jan - 10:55
« Home alone...Not so much »
« Jack et Alana »
S’il n’avait pas été si las de toute cette situation déjà, il aurait probablement craqué un sourire amusé face au répondant d’Alana. Il ne l’avait jamais pensé incapable de se défendre verbalement, loin de là, mais bizarrement, il n’a jamais imaginé avec un répondant qui puisse équivaloir son propre venin. Etrangement, il la voyait plus comme une jeune femme bien élevée, de bonne famille presque. Cherchez la logique. En tout cas c’était mieux qu’elle ait du répondant, surtout pour elle en fait. Nombreux ont été ceux qui pensaient Jack un simple type avec tout dans les muscles et rien dans la tête pu presque. Bien mal leur en a pris. Ceux qui n’avaient pas de quoi répondre se retrouver très vite écrasé par le venin que le blond pouvait insinuer dans chacun de ses mots. Il ne restait alors au métamorphe qu’à les achever tel le crocodile qui referme sa mâchoire sur la jambe du pauvre fou qui s’aventure dans le Bayou de Louisiane, sans appel, sans relâche. Cependant aucun sourire ne vint poindre sur son visage et son regard restait planté sur le petit garçon qui jouait à quelques mètres des deux adultes. Ca ne l’empêcha pas de répondre à la blonde.
"A votre avis ? Un coup de téléphone en réveil c’est moyen."
Il s’attendait à continuer cet échange acide pendant quelques minutes encore, avant que la jeune femme ne se décide à changer de tactique et à soit trouver un autres moyen de le faire parler soit à s’en aller par exaspération. Si Jack s’était calmé sur certains points, son mauvais caractère n’en faisait pas partie. Il avait besoin de cette carapace de venin et de violence pour s’en sortir dans sa vie. Il ne connaissait plus d’autres alternatives. Il les avait oubliées avec le temps passé sur la route à se défendre pour lui-même et à ne pas chercher à s’attacher parce que, comme dirait si bien sa sœur, il n’était qu’une erreur de la nature. Malgré ce qu'Amalia et Elyane avaient tenté de lui faire rentrer dans le crâne. Il était difficile d'effacer de la mémoire de quelqu'un presque dix ans de maltraitance verbale par un membre de sa famille puis plus de quinze ans de vie en solitaire avec pour seule objectif la survie, peut importait le moyen. Mais non. Alana ne fit rien de tout cela, elle lui posa simplement une question sur le petit. Enfin, sur Lorenzo et lui. Il ne répondit pas tout de suite, ne sachant pas trop quoi répondre pour être honnête. Enfin...Il savait quoi répondre, mais devait-il le dire? Quand on vous dit de ne pas chercher la logique chez Jack.
"Apparemment, ça va. Les services sociaux sont venus il y a deux jours et visiblement je suis convenable."
Jack s'était senti un peu perdu quand l'agent des services sociaux lui avait dit qu'il s'en sortait bien pour un parent célibataire. D'autant plus qu''il n'était pas le père du petit. Il avait marmonné un vague merci alors qu'il serrait la main de l'agent en question, ne sachant pas trop comment réagir à cela. Lui qui n'avait jamais crut pouvoir faire quelque chose de réellement constructif à cause de son tempérament trop emporté, colérique, fuyard surtout. On venait de lui dire qu'il arrivait à s'occuper correctement d'un gamin. Ou un truc du genre. Il avait mis du temps à comprendre que c'était une certaine forme de fierté qui grandissait dans sa poitrine. Il n'avait rien dit de cela à Lorenzo, s'était juste contenter de lui faire un dîner de pancakes, pour une fois.