Etrangement en sortant de chez lui, l’homme centenaire était envahi d’un calme qui selon lui serait de courte durée au vu de la date particulière de cette soirée. La fête des morts communément célébré non une certaine joie notamment par les enfants ne se privant pas de réclamer des bonbons, de la nourriture gratuite. Les commerces étaient ouverts tard misant sur le fait que les retardaires s’approvisionneraient en friandises de toutes sortes afin de faire leur BA de la soirée. Il aurait pu lui aussi entrer dans une de ces épiceries afin d’observer le manège des êtres quel que soit leur race mais cela n’avait pas grand intérêt, en tout cas pas pour le moment. Sans savoir réellement pourquoi il avait un mauvais pressentiment peut-être était-ce dû à la pâleur étrange de la lune, peut-être encore était-il resté seul bien trop longtemps. Le ciel semblait être nappé d’une nappe noir en soie, peu d’étoiles étaient visibles, dans son errance il croisait moult personnes s’étant prêtés au jeu du costume. Certains jeunes arboraient fièrement des fausses canines, les montrant à tous les passants afin de susciter une peur minime. Même Cormag eut droit à cet honneur, comme si des dents en plastiques pouvaient avoir un effet, la pénombre dissimulant son identité les adolescents n’avaient aucunement conscience qu’il était l’ « ambassadeur » si connu.  Il n’y a qu’en ces lieux de festivités que l’on est amené à croiser une population si hétéroclites et il n’y a qu’en cette époque où un banal déguisement suscite une peur si vive qu’elle peut amener à ce que vous receviez une balle en bois en plein cœur, méfiez-vous donc de ne pas être un comédien hors-pair ou en tout cas si talentueux que vous dupiez l’armée qui rôde.

Il regardait autour de lui, le nom de la rue lui était étrangement familier, il ne lui fallut pas longtemps avant de comprendre pourquoi. Comment était-il arrivé là ? Pourquoi ici ? Un sourire naquit sur le visage de l’écrivain, il se languissait de revoir un viel ami. C’est ici que vivait Eleanora, cette femme que John avait mentionné. Il pouvait se rendre devant son portail et sonner la saluer, convaincu de trouver aussi ce cher John à ses côtés. Sonnant et observant les lanternes de la maison d’en face afin d’écourter l’attente, il ne voulait pas faire preuve d’impudence en se présentant sans s’annoncer mais même si il est homme  ne pas croire au destin, il pensait que sa présence ici n’était pas dû au hasard. Il avait pour volonté de convier le couple dans un lieu discret après tout il ne pouvait point s’imposer ainsi.

Spoiler:

 

Sourire respectueux aux lèvres, le vampire acceptait la proposition de la jeune femme. Bien que ressentant un léger malaise vis-à-vis de John, il faut comprendre que malgré les mœurs du XXI siècle Cormag MAcallister a connu une toute autre époque où la Femme ne devait se trouver en présence d’un homme seul qui plus est si celle-ci est promise à un autre. Il est loin d’être fan de cette époque car en son fond c’est un homme qui ne supporte absolument pas les différences de traitement, les inégalités et ceux quel que soit la raison justifiant un traitement particulier. Toutefois, l’homme ne voulait pas que John s’imagine certaines choses certes pas qu’il était genre à la séduire mais peut-être penserait-il qu’il jaugeait la demoiselle. Mister MacAllister est une personne très protectrice et surtout envers celui qui est bien plus qu’un simple créateur, celui qui a assumé le rôle de père alors qu’il ouvrait largement se passer de ce désagrément. Il se peut que le philosophe veuille s’assurer du bien-être de son ami. Lui habituellement si prolixe était resté silencieux, ne pipant mot, il se rendait avec la brune dans ce petit café à quelques pas de son habitation.  Pénétrant dans le petit commerce, ils prirent place, il préféra ne pas commander du Tru Blood en ce moment cette simple action était vu par la plupart des humains comme une provocation. Quand vint son tour de commander, il fit un simple signe négatif de la tête. Pour le moment le son de a voix ne fut pas perçu par son accompagnatrice qui pourtant tenté tant bien que mal d’engager un semblant de conversation. Qui sait en réalité, le fait qu’il ne prononce aucune parole était peut-être dû au fait que l’odeur de la jeune femme était exquise. Il était apte à se contrôler, il n’a jamais fait partie de ses vampires hautement sanguinaires après tout il a eu un bon professeur. Se passant la main à l’arrière du crâne et secouant sa chevelure, il s’empressa d’enfin entamer lui aussi la conversation. En effet, ne rendant pas cela plus bizarre que ça ne l’est

- Charmante, Intelligente et Tolérante … je comprends que son choix se porte sur vous.

Il ne put rien ajouter, les deux furent interrompus par une sublime rousse qui n’avait pas quitté ses souvenirs. Sourire béat, Cormag semblait être un adolescent devant se justifier. Il venait de se remémorer qu’il lui devait un diner, il est homme de parole et pourtant il ne l’avait jamais recontacté. Une rencontre fortuite où il avait offert une protection (vestimentaire) à la jeune femme et étonnamment il se sentait coupable. Lui qui se plaignait mentalement de sa solitude, lui qui pourtant avait plusieurs fois pensait à la femme à la chevelure de feu, cela ne lui avait donc pas traversé l’esprit d’aller à sa rencontre réalisant ainsi ses deux souhaits. Parfois les hommes pouvaient être de parfaits imbéciles !  Grand sourire enfantin dessinait sur le visage, le vampire parlait dans un débit trahissant son angoisse

- « Aaaastrid ! » rien que l’insistance sur le prénom en était une preuve évidente « ce monde est petit », l’attitude de cette dernière le destabilisait. Cette façon qu’elle avait de s’imposer face à la brune le mettait en porte info pourtant il n’y avait pas lieu d’être. Et dire que c’était un vampire centenaire qui avait connu la guerre ! « Il s’agit … de …. », le pauvre avait certainement besoin que la femme se présente elle-même, à vrai dire il ne savait que dire pourtant c’était aisé ** la fiancé d’un ami proche, nous l’attendons, veux-tu te joindre à nous ?!**

L’atmosphère changea de façon si soudaine à l’entente de coups de feu venant de l’extérieur, la plupart des gens ayant eu le réflexe de se coucher à même le sol. Cela n’avait rien de lâche et était même très malin, la question de survie primait et se protéger du danger était la seule chose à faire. Le vampire usa de sa rapidité pour mettre les deux jeunes femmes avec lui sous une table et loin de la baie vitrée. Les balles n’étaient certes pas si proches mais un fusil sniper pourrait atteindre n’importe qui d’ici.

 

Il fut chanceux, la fée fit un joli petit tour en assumant ce qu’il n’avait pu faire. Il en venait même à se demander si celle-ci n’avait pas lu ses pensées, tant elle avait traduit oralement ce qu’il avait voulu dire mais cela ne pouvait être le cas. Cormag avait omis que les femmes possédaient un sixième sens, en tout cas on avait cessé de le lui répéter et Eleanora en était la preuve vivante. Ou bien était-elle si intégrée qu’elle était en mesure d’assurer en société. Quoique ce soit, cette femme était vraiment intéressante.

Comme tous et toutes présents en ce lieu, les éclats de verre virevoltant pour s’écraser au sol stoppa toute réflexion. Il se tramait une chose, une chose horrible et il se devait d’agir. La panique envahissait la pièce, il le sentait et il savait que la panique n’était pas bonne conseillère. Les gens allaient créer un chaos, leur chaos et le vampire avait conscience de ne pas pouvoir tout empêcher. Il ne sentit pas la main d’Astrid l’étreindre et le lâcher de façon furtive, il était bien trop préoccupé. Il analysait à vrai dire il tenait de trouver un moyen de faire en sorte que la brune et la rousse soient en sureté. Et seulement elles, cela l’affligeait mais il ne pouvait pas se soucier du sort des autres innocents. En tout cas pas tant que ces deux-là courraient un certain risque.

Il eut un regard attendri envers celle qui tenait au courant son homme, dans ces moments nos  pensées vont en direction de la personne que l’on chérit le plus et pour la fée, le symbole de cet amour est John. Sa réaction changea radicalement face au réflexe d’Astrid qui était légèrement différent. La riposte de la louve était plus bestiale, et les yeux ronds de Cormag démontraient sa stupéfaction. Le sarcasme n’était pas la chose à faire, le défenseur du vivre ensemble comprenait pourtant son attitude. Autour d’eux certains tentaient de fuir en vain, d’autres pleuraient, d’autres encore priaient … ce café s’est transformé en quelques minutes d’un lieu de détente en une place sinistre. Voilà que la remarque impudente a mené un groupe de vampire à s’intéresser à eux, l’homme savait que les mots ne pouvaient fonctionner alors pas la peine de se lancer dans une longue tirade pour apaiser les esprits. Ils n’étaient pas en mesure de faire marche arrière de toute façon.

- Les maux plutôt que les mots, c’est là votre choix ? le ton était d’une neutralité effrayante, rien ne laissait transparaitre ses émotions tel un robot.

Les vampires s’élançant vers Miss Andersson se rendirent vite compte de l’attrait olfactif particulier de Miss Winter, sortant donc à son tour les crocs le vampire lança la table sur eux. Pour le moment, il opta pour la stratégie offensive mais il est sûr que si l’un d’eux venait à effleurer l’une des deux demoiselles le vampire se vêtirait d’un rôle sanguinaire dont il se passerait bien.

 

Les humains ont pour eux une chose essentielle, celle de faire que leur survie prime sur tout le reste. Indépendamment de toute morale, abandonnant même leur conscience se fichant que leurs actes soient considérés comme inhumains. Cela est horrible à voir, un vrai champ de bataille, aucun jugement, les soi-disant sauveurs se font juges et bourreaux, la sentence est appliquée sur le champ, votre seule crime en ce soir et en cet endroit est d’être présumé non-humain. Les corps chutent, des pleurs raisonnent et se font l’écho d’une nuit qui sera à jamais gravée dans toutes les mémoires. Cormag était impuissant, impuissant face cette haine, impuissant face à ce clivage. Les différences ont toujours, sont et seront toujours la source de conflit. L’être qui n’est pas comme nous est un ennemi, l’ennemi idéal expliquant tous nos échecs. Il observait la brunette lui faisant un petit signe de la tête pour qu’elle profite de l’opportunité de suivre ces hommes, il aurait compris et n’aurait émis aucun jugement envers elle. Mais elle n’en fit rien, bien au contraire elle protesta et exprima son vif désagrément, pas peu fier d’elle le vampire se dit que le monde manquait de gens comme elle : Brave et prêt à se sacrifier pour une cause. D’ailleurs sur ce coup, c’est même elle qui a ouvert une porte de sortie au trio. Cela aurait pu être le début d’une histoire comique racontée au coin d’un bar par des humains radicaux #Un vampire, une fée et une louve sont dans un café encerclés par une escouade que font-ils ?…#  La réponse à cette énigme n’avait pas d’importance du moment que pour les êtres surnaturels ça correspondent à une mort définitive et cruelle si possible. Sauf qu’ici la louve dont les iris gardaient toujours cette teinte ambrée dégageant une lueur montrant qu’elle était parée à toute éventualité et avouons-le personne ne put louper, la fée elle se servit de ses paumes pour lancer des boules d’énergie et le vampire s’empressa d’emmener les deux guerrières dehors pouvant voir que d’autres personnes s’éloignant à tout hâte avaient eu la même idée qu’eux.

Malgré la situation désastreuse, Cormag ne put s’empêcher de sourire à la remarque de la jolie rousse, il appréciait la réflexion de celle-ci. Après tout, pourquoi pas ? Il fut un temps très lointain où Cormag ne croyait en rien, puis au vu de ce qu’il lui est advenu ses yeux se sont grands ouverts. Il observait le visage déterminé de celle qui leur proposa une solution de repli, un endroit où ils seraient en toute sécurité. En cette soirée, il semblerait que ce soit les femmes qui apportaient des solutions, l’homme quant à lui était trop obsédé par le pourquoi du comment. Cela ne pouvait être possible. Ce qui venait de se passer aller tout changer, il le savait et ça le travaillait car il était convaincu que tout ceci aurait de graves conséquences. Son ouïe était tout de même assez développée pour que les informations données soient entendues. Il avait toute confiance en la jeune femme, il s’assurerait aussi qu’il n’arrive rien à Eleanora.  L’homme était d’un silence bien pesant, à défaut d’être la meilleure solution c’était la moins pire. Il se fichait de ce qui pourrait lui arriver, mais il ne voulait pas que sa présence cause des problèmes aux deux jeunes femmes. Entendant du bruit, signifiant que les hommes étourdis revenaient à eux, il n’attendit pas une seconde de plus. Les saisissant, il les amena à quelques centimètres du QG mais n’avança pas plus, mettant ses mais sur les épaules la brune « Suis-là, je serais à portée juste au cas où … », il aurait voulu enlacer la louve en cet instant il se contenta de tendre sa main « Ecoute, il vaut mieux que je ne te mette pas dans l’embarras ou pire. Je ne veux pas être responsable d’un refus de leur part de nous mettre en sécurité ! Allez-y, je ne serais pas loin. »

C’était surement acte noble mais dénué de bon sens, si il pensait que le phénomène allait se restreindre au périmètre du café c’était qu’il était inconscient, or il ne possède pas ce défaut, il est peut-être trop enclin à s’inquiéter des autres quitte à faire des actes qui peuvent sembler absurdes d’un œil extérieur !

 

Le vampire aussi enserra son vieil ami, rassuré même ravi de le voir parmi eux. Seulement la culpabilité prit le pas sur le bonheur, en effet les propos de John le touchèrent particulièrement il se sentait fautif et regretté de décevoir l’homme qui était comme un père pour lui. Cormag n’avait aucunement l’intention de mettre Eleanora en danger loin de là, pour lui c’était la solution la plus judicieuse et il ne pouvait s’empêcher de penser que John lui en voudrait de ne pas avoir trouvé une autre solution. Après tout, c’est lui qui avait mené les deux filles juste devant le QG, c’est lui qui envisageait de laisser Eleanora seule avec la meute, son visage marqué par la tristesse le vampire pesait le pour et le contre, refaisant les événements dans sa petite tête, pensant au scénario idéal. Cette cadence cyclique de l’activité de son esprit prirent fin brutalement quand il en vient à l’évidence que non il n’y avait pas de dénouement parfait. Il pouvait comprendre la peur de John qui le poussa à proférer ces mots après tout l’amour se dispense de toute logique, et défie les lois régies en ce monde même ceux de la bienséance. Mais il n’était pas mauvais même Astrid sembla retenir ses ardeurs afin de ne pas répondre à une provocation involontaire de l’arrivant. La fée se rangeait même du côté de la louve, cela conforta surement Astrid que John était un homme ouvert à la discussion tempérant les ardeurs d’un homme ayant vu déjà bien trop de combats. Aujourd’hui encore, ils allaient devoir mener un combat, lutter et se résigner n’était pas à l’ordre du jour cependant l’écrivain se refusait d’alourdir le nombre de tués en cette folle nuit.

« John !  » le ton était grave tout aussi que le visage, il ne pouvait pas argumenter plus que cela pointa son doigt en direction d’un groupe de vampire qui semblait guidée par autre chose qu’une simple soif. L’homme prolixe aurait voulu faire comprendre à son ami au combien pacifiste que « cette » louve se prénommait Astrid, que « cette » louve était venue en aide à « Ta » fée lui offrant un lieu où se restreindre, il voulait lui faire amener à prendre en considération que les règles du jeu avaient changés et au-delà de tout cela, il aurait voulu savoir pourquoi son ami pouvait envisager que Cormag aurait était amené à laisser seule sa fiance si il n’avait pas une confiance totale à la femme à la chevelure flamboyante. Le vampire comptait bien converser avec lui par la suite de son attitude non pas pour le réprimander mais pour comprendre, comprendre que le Juste s’éloigne de ce qu’il défendait. **Suis-je trop idéaliste ?** C’est sous cette pensée perturbante que Cormag prit la décision de tous les emmener dans le QG risquant à ce que son « père » voit cela comme une trahison vu qu’il est allé à l’encontre des volontés qu’il venait d’exprimer. Mais même si le prix à payer pour la sécurité des êtres qui lui étaient chers sa plus grande peur, il prendrait ce risque.

A présent les 4 se retrouvaient face à une meute craintive et peu accueillante, certains ayant dès lors prit leur forme animale et montrant les crocs, MacAllister ne pipa mot et attendait que celle qui jouerait le rôle de porte-parole plaide leur cause.

 
Un simple canapé voilà où ils se devaient de se terrer en silence, bien sûr cette condition ne dérangeait guère Cormag enfin pas pour les raisons qui pourraient fuser dans une telle situation. Cependant l’homme se disait que tous assis ils allaient manquer de place, il se retrouverait donc à dangereuse proximité de la louve et là ce serait le … fin ce n’était absolument pas le moment pour que le vampire soit déstabilisé par le parfum enivrant de la rousse et qu’il se questionne sur la provenance olfactive de son shampoing. Quitte à se retrouver ridicule, il opta pour la position verticale et se focalisa sur des détails anodins. C’est ainsi qu’il a pu noter de façon remarquable qu’un clou du planché était dévissé de quelques millimètres et rouillé pour couronner le tout, ce n’était pas comme si la menace se faisait attendre dans cette pièce en huis-clos lui permettant ce genre de frivolités. Cormag était dans une cocotte-minute dont le sifflement strident vous oblige à être alerte, annonciateur d’une effusion si personne ne vient s’occuper de retirer cette dernière du gaz. Astrid était cette donnée, Astrid était celle qui s’était occupée d’apaiser une situation ô combien tendue.

Il voulait intervenir mais ils étaient les étrangers, et il ne pouvait pas surpasser son droit par respect pour la louve. D’ailleurs cette dernière surpris grandement Cormag, était-ce un lapsus ? L’écrivain se mit à réfléchir, quel pouvait être le lapsus du mot romantique … à vrai dire il ne trouva pas ou alors c’était des idées farfelues, tel que « boutique »,  il devait se rendre à l’évidence : Astrid désirait plus avec lui qu’être une simple connaissance, les yeux clos il écoutait les battements de son cœur. ** Ainsi le rythme tambourin que je prêtais volontiers au stress de la soirée était en réalité l’expression de sentiments envers ma personne ?**

Il voulait intervenir quand il entendit les voix s’emportaient au out de la pièce, la situation dégénérait et tout d’un coup il se rendit compte d’une chose : l’amour pur pour son père entrait en conflit avec les sentiments naissants pour celle qui lui ressemblait tant. Peut-être aurait-il dû rester assis comme ces gens nous l’avaient ordonné se mit-il à penser de façon éhonté. Mais là ce n’était pas l’expression d’une fierté mal placée, ni même le jeu de celui qui avait la plus grosse, non ici John s’inquiétait de SA promise, une chose somme toute normale et les membres de cette meute auraient dû y voir la présence de sentiments communs à tout être doté de bonté et capable d’aimer. Et pourtant, ils y virent un autre moyen d’asseoir leur domination. Soudainement une vision vint frapper Cormag : une canine. John ne possédait plus qu’une canine ! Comment était-ce possible ? L’iris se mit à briller l’émotion vive du vampire était à son paroxysme car il saisissait le sens de ce qui avait provoqué cela. Là se trouvait le résultat d’une torture ! Une dent de vampire ne se casse pas, si elle se fait absente c’est qu’il y a eu violence virulente, barbarie, un flot d’images traversait son esprit ! La colère, la rage et même la haine vinrent noircirent le cœur de l’écrivain qui machinalement sorti aussi ses crocs mais pas pour agresser cette meute, non, il avait mal, il souffrait que son père ait eu à subir de telles atrocités ! Il aurait pu hurler son désespoir mais il n’en ferait rien pas ici, pas devant eux, pas devant LUI. Très observateur, il savait que la situation ne durerait pas, en tout cas celle de cette pièce ! Il avait vu ce grand blond, il se trompait rarement sur les gens mais si Ethan n’intervenait pas alors là …

Toutefois nul besoin d’établir des scénarios catastrophes (enfin encore pires qu’ils ne le soient déjà) puisque le second vint poser une main sur celle de l’agresseur, il était d’un calme olympien. Ce simple geste suffit à faire reculer l’idiot qui s’amusait à vouloir faire sortir de ses gonds John.

Le porte-parole prononça sur un ton solennel  « Je suis un homme de paix mais je ne suis pas naïf, la guerre est inévitable.» les tensions se ravivèrent, la meute interprétant cela comme une menace déguisée « je ne parle pas de NOUS, je parle d’EUX, ceux qui vous ont fait cela!» montrant du doigt les blessés « je peux leur venir en aide en guise de bonne foi, je peux LES soigner. Il n’est plus question de RACE mais d’ENNEMIS, je suis sûr que VOUS êtes capables de saisir la différence!»

Il aurait pu parler encre longtemps, cet homme qui avait été silencieux jusque-là venait enfin de s’exprimer ! Il voulait une trêve, il voulait en finir et surtout il avait une soif de vengeance qu’il ne pouvait enfouir sous de faux semblants. Il devait se vider de ses sentiments néfastes, les laisser s’expulser toutefois il trouvera le fin mot de l’histoire : le pacifiste entrera en guerre contre les idiots qui oseront s’en prendre à quiconque lui tient à cœur en commençant par les coupables de l’amputation subite de l’ancien. Ce soir, le porte-parole prit un virage qui allait le changer, et d’instinct il posa son regard sur Astrid recherchant une marque d’approbation. Il avait beau être maître en l’art de la maitrise, parfois il vous arrive de glisser et si personne n’est à vos côtés pour vous rattraper vous ne cessez de glisser jusqu’à ne même plus être une esquisse de vous-même! Il ne veut pas être cette personne, il ne veut pas être traître à son identité ! Il ne veut pas perdre John, Astrid ni même Eleanora !

 

Cormag avait entendu distinctement les dernières paroles de la fée, elle semblait désemparée, ça en était trop pour elle, bien trop pour une jeune femme qui n’a jamais demandé à se trouver au milieu de tout cela. Le vampire ne s’en mêlerait point, il n’a pas à lui dire ce qu’elle peut ou ne pas faire, laissant son fiancé se charger de lui faire comprendre le côté délicat de la situation. Malheureusement sortir serait signer leur arrêt de mort, certes la meute était loin d’être accueillante et l’endroit à mille lieux du grand luxe, mais ils étaient ici car le choix ne leur appartenaient point réellement. Jamais, il n’aurait pas dû se permettre d’écouter mais il se souciait grandement de ce qui pourrait advenir. Il voulait maintenir la cohésion de groupe, il ne voulait pas que tout vole en éclat même si cela signifiait écouter ce qui se trame dans la salle d’eau. Il avait honte d’agir ainsi, espionner un être qui est tout pour lui alors qu’il est en droit de se retrouver en tête à tête avec la femme qu’il aime. Toutefois, il se mettait à penser que peut-être John préparait quelque chose, peut-être le couple allait agir de façon peu réfléchie et au vu des dires de la brune ce n’était pas tout à fait erroné. Mais après tout c’est une réaction tout à fait rationnelle, le fait de vouloir être chez soi, dans son cocon en sécurité. Cormag avait lui aussi ce désir commun seulement le vampire notait qu’aller chez soi signifiait passer au travers de la folie meurtrière, et voguer au travers de ce bain sanglant n’était nullement une sinécure. Des atrocités, les deux femmes en avaient assez vus pour cette soirée, pas la peine qu’elles contemplent une autre dimension du vice.

Le groupe déclina la proposition de Cormag, le vampire n’avait pas mûrement pesé le pour et le contre d’une telle proposition. Ne savait-il pas que le sang vampirique a entaché les gens les plus faibles, les rendant servile, et cet être ose leur proposer cela. Ils devaient s’imaginer que Cormag comptait abuser de la situation, tirer profit et briser les loups en les rendant accrocs par son ascendance. Toutefois, le vampire comprit qu’Ethan ne doutait pas de ses bonnes intentions mais il ne pouvait se permettre ce genre de risques surtout quand le remède fut cause de tant de souffrance.

Le visage du vampire s’éclaircit quelques secondes quand il vit son cher ami revenir avec sa femme, il pensait vraiment qu’il n’en ferait rien ou en tout cas que s’il revenait dans la pièce ce serait avec rage ce qui ne fut nullement le cas. Pourtant Cormag fut surpris de la révélation de son ami, peut-être que le vampire ne connaissait pas encore les affres d’une passion si puissante que peu vous importez la réelle stratégie, il fallait avant tout agir pour le bien de votre âme sœur non du groupe. Répondant un signe de tête pour lui signaler qu’il comprenait et que cela ne lui posait aucun problème, que le duo s’en aille en sécurité pourtant il ne le suivrait pas, la première réaction que le porte-parole eut quant à la proposition de les suivre fut de regarder Astrid.

« John va … tu as surement … besoin … » il était vraiment perdu, il avait remarqué cette unique dent et il comprenait aisément que John ne veuille pas s’éterniser ici, après tout cet état est arrivé depuis peu ! Si cela avait été fait avant, Cormag l’aurait remarqué, c’est peut-être aussi l’explication au fait que son « père » n’ait  pas la patience de gérer des loups en manque de virilité. D’ailleurs au vu de la situation, John faisait même preuve d’un sang-froid exemplaire. Cormag dévia totalement la conversation sentant qu’il arpentait un chemin pour le moment bien dangereux, ce n’était pas le lieu ni le moment d’en parler, de lui faire remarquer qu’il le savait. Il comptait refuser la proposition de son ami, les mots étaient ancrés dans son esprit à peine eut-il finit de poser la question, pour Cormag le refus était une évidence mais il fut pris de court par la rousse, qui avait l’esprit échauffé. De toute façon, peut-être ne le savait-elle pas, cette façon qu’elle a eu de répondre se sentant menacée si elle avait attendu, elle aurait su, elle aurait su qu’envers et contre tous l’écrivain resterai à ses côtés, elle aurait su que ce dernier aurait prononcé ses simples mots * On se retrouvera très vite … je ne peux pas partir sans Elle *. Après tout, les loups étaient tout de même prêts à les aider pas par amour, pas par gentillesse mais peu importait même les raison les plus vils ne changent pas le fait qu’ils leur sont venus en aide. De plus, en s’en allant ainsi ce serait comme abandonner la rousse, comme la rejeter il ne pouvait pas le faire surtout que la meute n’était déjà pas tendre avec elle. Qu’en sera-t-il si tous s’en allaient ? De plus, la meute représentait la famille de la femme qu'il aime après tout, on ne tourne pas le dos à sa famille. Il en connaissait l’importance, il ne rajouterait pas du grain à moudre contre elle au contraire. Il n’en avait pas conscience, mais il réagissait comme John, plaçant la rousse avant lui-même, Astrid était cet être qui était et serait le tumulte dans la vie du vampire.