Secret de polichinelle ♣ PV Sullivan & John

Elyane S. Mercier, Sullivan Moore & John Huntingdon

L

a journée est enfin terminée, j'ai la dale, je suis crevée et complètement lessivé de ma journée. Tous ce que je veux c'est prendre un long bain chaud pour oublier les frasques des humains. Oui, maintenant je ne me considère plus comme une humaine, je suis complètement dégoûtée par mes congénères normaux. Comment ont ils osés manifester devant ma clinique vétérinaire parce que je fréquente des vampires. Ce que je fais de ma vie privée ne regarde que moi! Si j'ai envie de m'envoyer en l'air avec mon mec aux long crocs ça me regarde! Quand je pense à Sullivan, le pauvre, il a du ressentir ma colère et ma rage j'espère que ça ne l'a pas réveillé. Les gens sont en train de virer complètement fous! Vouloir exterminer des vampires parce qu'ils peuvent nous tuer c'est complètement absurde et stupide. Ils y a des gens qui se sont fait attaquer par des bêtes sauvages, est-ce que on a tué toutes les bêtes sauvages de la planète pour des cas isolés? Bien sûr que non! C'est dans ces états d'esprits que je monte dans ma voiture pour rentrer chez moi, je décide de mettre de la musique pour me calmer les nerfs choses qui fonctionnent très bien! Je chantonne les paroles d'une vieille chanson retro quand je décide de changer mon itinéraire. Ce soir j'ai envie de me blottir dans les bras de Sullivan et d'écouter mes émissions ringardes à la télévision. Je doute qu'il accepte, mais je connais bien des trucs pour le faire changer d'avis. Il m'a donné un double des clés autant en profiter.

Le soleil se cache à l'horizon dans environ 15 minutes, la nuit nous enveloppera, je stationne ma petite voiture à l'abri derrière l'immeuble ou habite Sully. Je remets un peu d'ordre dans mes cheveux, enlève mes grosses lunettes noires que j'adore et prends ma mallette avant de sortir de l'habitacle. J'ai malheureusement quelques dossiers à terminer pour demain avec les conneries qui se sont passées aujourd'hui j'ai pris un peu de retard. Je monte les escaliers 4 à 4 tout en sortant les clés de ma poche. Je marque un temps avant de tourner la clé dans la serrure, c'est la première fois que je l'utilise, est-ce qu'il risque d'être fâcher? Je voudrais pas paraître trop collante, ah pis merde! Si il n'est pas content c'était à lui de ne pas me donner un double! Du courage ma fille du courage! J'ouvre la porte et je fais comme chez moi. J'envoie valser mes escarpins dans un coin de l'entrée. Je me défais de mon tailleur et de ma jupe pour me retrouver en sous-vêtement. Je convoite la salle de bain, je veux prendre un bain!!! Tout mon être réclame un bain!!!

J'arrive dans la cuisine et farfouille dans les armoires pour me trouver quelque chose à me mettre sous la dent. Oh! Il y a des fruits, c'est toujours mieux que des barres chocolatées. Sans vraiment faire attention à ce qu'il m'entoure je prends la direction du salon tout en me libérant d'une main de mon soutien-gorge qui termine sa course à mes pieds. C'est à ce moment, que je découvre la présente d'un vampire dans la pièce et ce n'est pas Sully. C'est John qui a quitté les yeux son ordinateur pour les poser sur moi. Je croque dans ma pomme et fais comme si de rien n'était, la situation est plutôt banale à mes yeux. Il fallait s'attendre à ce que je me retrouve à poil devant lui nous partageons le même amant après tout. Autant faire comme si de rien n'était.

- Salut John! Comment ça va?

J'aime bien John, il est sympathique et j'aime bien son côté "so british". Je m'installe sur une chaise juste à ces côtés et pose mon regard sur l'écran. Il bosse visiblement.

- Tu es en congé et tu en profites pour travailler, tu es zarbi!

Je tente d'être le plus naturelle possible, de faire comme si de rien n'était après tout. Ce n'est pas la fin du monde et j'ai aucun problème avec ma nudité. Une particularité que les métas partagent en général. Voyant l'expression de John, je crois qu'il n'est pas du même avis que moi.

- Fais pas la tête! Comme si tu n'avais jamais vu une fille! Tu caches plutôt bien ton jeu, j'ai eu que de bon commentaire sur tes habilités à faire grimper une femme dans les rideaux. C'est toute une coïncidence que tu connaisses Amalia.

Je lui fais un petit sourire quand je perçois la présence de Sullivan tout près, je retrouve ma bonne humeur presque immédiatement. Je quitte mon siège pour venir me blottir contre lui. Quand je me souviens qu'il m'a déjà dit être jaloux, pour contrer de possible dégât.

- Ne soit pas fâcher, je croyais que John bossait ce soir et je voulais désespérément prendre un bain, j'ai laisser mes vêtements un peu partout comme preuve. Sinon tu savais que John a mordu Amalia ma meilleure amie?

Moi et ma grande gueule.....

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Secret de polichinelle

▽ Elyane & Sullivan & John

John aurait pu se reposer et s'amuser pour s'occuper de son dossier le lendemain... Mais c'était John. Il n'avait pas encore osé demander un rencard à Eleanora ce qui devenait particulièrement gênant au final, sachant qu'elle n'attendait surement que ca. Alors au lieu de tourner dans l'appartement comme un lion en cage... Et commencer à compter le reste de bouteilles de True Blood qu'il restait en se forçant à ne pas en vider une ou deux. Parce que oui, les bouteilles devenaient une chose rare et John s'était donc restreint dans sa consommation personnelle afin de tenir sur la longueur... A des doses affolantes vous allez bientôt le constater.

Il avait finit par sortir une bouteille de True Blood qu'il avait ouverte et avec un bec verseur qui lui indiquait les litres, il commença à compter sa consommation personnelle de la journée. Avec un demi litre par nuit, il pouvait tenir un long mois avec la réserve qu'il avait, dans l'espoir fou qu'une usine de secours allait être créer... C'était bien assez. Imaginez donc John en train de verser la moitié de sa bouteille d'un litre dans ce bec verseur, en comptant au millilitre près, avant de reboucher la bouteille encore à moitié pleine pour la mettre au frigo. Il mit ensuite le contenant et le contenu dans le micro-onde pour le faire réchauffer avant de prendre un verre. Comme un junkie en manque et remarquant qu'il avait laisser tomber une goutte du précieux liquide sur la table de cuisine, il s'empressa de passer un doigt dessus pour le récupérer et le lécher.

Un peu pathétique vous allez me dire, mais John, malgré une petite erreur de parcours qu'il se gardait bien de le dire, continuait dans ses préceptes, malgré tout. Une fois assez tiède, il prit son bec verseur qu'il allait utiliser comme carafe avant de se chopper un mug qu'il emportant jusque dans le salon. Il s'installa confortablement et sorti son ordinateur de travail. Il consulta ses derniers mails et entreprit d'écrire plusieurs lettres de demande de don d'organe pour tenter de récupérer un rein pour une de ses patientes de l'hôpital. Il se versa ensuite la moitié de son mug et regarda la texture du True Blood avant de commencer à boire doucement. Il n'avait qu'une envie: de vider ce bec verseur et d'aller finir la bouteille même encore froide mais il devait se retenir. Il but quand même le trois-quart de ce qu'il venait de verser avant de le reposer sur la table. Il commença à pianoter sur son ordinateur, préférant se concentrer sur ce qu'il devait dire plutôt que sur sa faim.

John fut d'ailleurs surpris d'être surpris par une présence dans son appartement... Enfin la surprise fut surtout de voir Elyane nue devant lui, mangeant une pomme comme si de rien n'était. Il fit de grands yeux avant de froncer les sourcils d'un air maussade tout en répondant à sa première salutation.

« Bonsoir Elyane. Ca irait peut être mieux si tu pouvais... te mettre quelque chose sur le dos... Merci... »

Il tenta de se replonger sur son écran d'ordinateur mais avec Elyane nue dans la même pièce c'était assez difficile. Même avec tout le respect qu'il avait pour Sullivan, il restait un homme et son cerveau était indéniablement attiré par le présence de la jeune femme. Il soupira longuement en se redressant, et en attrapant son mug de True Blood. Elle s'installa juste à côté de lui, John ne put s'empêcher de faire un léger mouvement sur le côté pour s'éloigner d'elle. Elle le faisait exprès ou quoi ? S'en rendait-elle compte ? Et ce n'est pas comme si John pouvait la toucher, parce que Sullivan lui tomberait immanquablement dessus. Enfin, si il ne leur tombait pas dessus en voyant cette scène. A cette idée et alors qu'elle lui fit remarquer son amour pour le travail plutôt que pour le plaisir. John recula son ordinateur et sa chaise pour prendre de la distance avec elle. Il tapait du pied d'un air agacé mais aussi un peu comme un junkie qui était en manque de sa drogue.

« Oui, il y a des gens qui bossent. Je ne m'amuse pas, une vie à sauver n'attend pas le lendemain. Je dois écrire un mail urgent... Alors si tu pouvais... Je ne sais pas... Faire autre chose que d'être dans mes pattes ca serait sympa... »

Sous l'impulsion, il se versa un mug entier qu'il commença à s'enfiler de moitié. C'est alors qu'elle continua la conversation sur un sujet que John aurait voulu cacher à la terre entière. Son coeur se serra ou façon de parler... quand elle parla d'Amalia et de leur petite aventure de la nuit dernière. Elle capta alors toute l'attention de la métamorphe. Il releva le nez de son écran alors qu'il le regarda avec de grands yeux paniqués. Oui le hasard fait bien les choses... ou pour le cas de John, il le foutait dans une merde monstre. Son regard resta bloqué alors qu'Amalia, voyant que Sullivan était rentré, se leva pour aller se blottir contre lui.

Et là ce fut le drame. John resta figé totalement avant que ses mains quittent le clavier pour aller enfouir sa tête entre elles d'un air piteux et consterné. Bosser ce soir, ne serait pas une mince affaire et là Elyane venait de l'accabler au plus haut possible. Sur les nerfs de sa ration hebdomadaire, John restait quand même un peu à fleur de pot. De là où il était, il ne put s'empêcher de lancer et au diable ce que Sullivan lui dirait:

« Mais elle ne peut pas fermer sa gueule des fois ? C'est trop demandé ? Et en quoi est-ce si compliqué de mettre des fringues bordel ? J'ai l'impression d'être dans une maison close ! »

Il se tourna vers Elyane, un air menaçant, à la limite du carnassier. Il était affamé et ce n'était clairement pas le moment de jouer à ca avec lui. Conscient de son regard, il baissa les yeux honteux pour finir le reste de son mug et entamer la fin du pichet d'une main tremblante. Il ne pouvait s'empêcher de passer son doigt sur les parois pour boire les gouttes qui y étaient restés accrochés. Ironique vu ce qu'Elyane venait de balancer.

(c) AMIANTE

Secret de Polichinelle.

Quand Sullivan se réveilla de sa longue journée, il était particulièrement ravi. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas aussi bien dormi et cela lui avait terriblement manqué. Le sexe, décidément, ça remet assez facilement les choses à sa place. A moins qu'il ne s'agisse de quelque-chose de plus fort ? Mais le vampire ne chercha pas plus loin et sauta de son lit pour aller à la salle de bain. John était déjà debout et encore une fois sur son ordinateur portable à tapoter, il ne savait quoi. So boring. Sullivan ne le dérangea même pas, il avait beaucoup envie d'une douche à ce moment-là. Puis il lui ferait la surprise en sortant tout nu de la douche tiens, juste pour l'embêter et le surprendre. Le vampire était d'humeur taquine. Une fois dans la salle de bain, il passa bien 30min sous la douche profitant de la chaleur et de la douceur de l'eau qui coulait. Dans le même moment, il sentait une certaine contrariété. Celle d'Elyane, il s'en faisait aucun doute. Peut-être avait-elle passé une mauvaise journée, il soupire, il saurait bien assez tôt. Son ouïe développé de vampire attira son attention sur un bruit de porte qui claque en se fermant. Tiens, quelqu'un venait d'entrer dans leur appartement. Il ne connaissait qu'une seule personne possédant un double des clés, il entreprit donc de sortir rapidement de la douche pour la retrouver. La serviette mauve qu'il tenait le sécha rapidement, il sauta dans un jean et une chemise noire, il embêterait John plus tard.

Les cheveux encore mouillés, il arriva donc dans le salon, pour se retrouver avec une Elyane, illico dans les bras. Et étrangement, il aima ça tout de suite, surtout que la demoiselle ne portait qu'une culotte, que pouvait-il demander de mieux ? Le vampire souriait à plein dent comme un petit enfant qui retrouvait son doudou, s'il se regardait il se trouverait pathétique.

« Ne soit pas fâché, je croyais que John bossait ce soir et je voulais désespérément prendre un bain, j'ai laisser mes vêtements un peu partout comme preuve. Sinon tu savais que John a mordu Amalia ma meilleure amie ? »

Il n'était aucunement fâché, bien au contraire, mais la suite de ses paroles gâtèrent la suite. What ? Juste QUOI ? Il leva alors immédiatement le regard vers John. Sa progéniture avait pris soin de lui cacher cette information. Alors, Sully se sentit bizarre, un mélange explosif de sentiment s'entre-mêlaient lui : de la colère, un peu de tristesse, mais beaucoup de jubilation finalement. Haha ! L'anglais avait alors fini par craqué, c'était pour cela qu'il avait plutôt bien pris les poches de sang après la bagarre au fangtasia. Sullivan allait ouvrir pour lui jeter une bonne remarque sarcastique quand John se leva, furibond, pour hurler sa frustration et sa colère. L'irlandais en avait les yeux ronds. De une, il confirmait tout mais surtout, cela faisait beaucoup pour Sully.

Le vampire avait toujours sa belle dans les bras et la nuit avait bien commencé, il finit pas froncer les sourcils mais ne bougea pas d'un cil :

« Euh John ? C'est pas un peu too much ta réaction là ? Déjà, tu lui parles autrement, de toutes façons, je l'aurai bien su un jour ou l'autre. C'est bien dommage que tu ne me l'ai pas dis ... »

Sullivan lâcha alors Elyane pour se rapprocher très près de sa progéniture pour pencher la tête vers lui, en signe de confidence, il lui chuchota :

« Et c'était bien ? Je veux dire, elle était bonne au moins ? »

Un sourire en coin poussa sur ses lèvres, et il reprit :

« Tu vois que j'avais raison, tu ne peux déjà plus t'en passer, t'as déjà repris le comportement exécrable que tu te coltines, depuis 4 ans. Je te préférais comme tu étais l'autre soir, on s'est nettement plus amusé, si on ne compte pas ces abrutis armés bien sûr... Le sang humain te va tellement bien ! »

Finalement, la jubilation surpassa tous ses autres sentiments, et il prit le pas, il se tourna alors de nouveau vers la métamorphe, qu'il prit dans ses bras et fit tournoyer, sur-excité :

« Il a fini par craquéééééé, Hallulujah, Lilith existe peut-être finalement ! »

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Elyane S. Mercier, Sullivan Moore & John Huntingdon

M

oi qui croyait que les anglais avait de la classe et un certain flegme avec ce que John venait de me balancer à la figure il vient de casser le mythe. Les muscles de mon corps se tendent comme une corde et un feulement agressif me prends à la gorge. Je suis sur le point de me transformer en tigresse pour lui signifier ma façon de pensée à monsieur coincé du cul, mais Sullivan intervient juste au bon moment. J'ai la fâcheuse impression de voir un père de famille qui réprimande ses enfants qui se taquinent sur un sujet qui fâche. Mes bras se referment sur ma poitrine pour les cacher aux yeux de John, me faire traiter de putain j'aime pas ça du tout, car je n'en suis pas une. La preuve je n'ai qu'un seul homme dans ma vie. Je finis par comprendre l'effet de ma révélation sur Sullivan. Il devient surexcité à l'idée que sa progéniture a enfin triché sur son régime alimentaire. Pourtant John ne semble pas d'être son avis, je pousse un soupire en voilà un autre qui ne s'accepte pas comme il est. Pourquoi toujours renier ce que l'on est? À quoi sa sert? On ne peut pas plaire à tous le monde alors autant se plaire à soit même. Sullivan me soulève de terre et me fais tourner dans les airs, je ressens sa joie et son rire est communicatif. Il me dépose enfin, je lance un dernier regard sur John avant de murmurer tout bas.

- C'est un moment plutôt "ackward", je vous laisse régler vos différents entres vous et moi je vais prendre une douche. Je vais te piquer des fringues Sullivan pour ne pas offusquer monsieur sainte-nitouche ici présent!

Impossible pour moi de ne pas lui envoyer une pique au blondinet, pour aller plus vite je retire ma culotte et me transforme en renarde, pour aller piquer des fringues à Sullivan et ensuite gagner la salle de bain. Je retrouve forme humaine quand la porte de la salle de bain est fermer. Je viens d'en faire une belle! Fâcher un vampire n'est jamais une bonne idée surtout quand tu tiens à la vie. Devrais-je m'excuser auprès de John de mon indiscrétion? Mon envie est de beaucoup diminuer à la façon qu'il c'est adresser à moi. Comment va-t-il réagir quand il va apprendre que Sullivan et moi nous nous sommes lier par le sang? Est-ce que nous avons fais une bêtise? Un problème à la fois! J'accueille l'eau chaude sur ma peau avec plaisir, après une journée aussi emmerdante ça me détends et me rends de meilleur humeur. C'est au bout de 15 minutes que je daigne me montrer le bout du nez. J'enfile un chandail un peu trop long qui cache suffisamment de peau pour John. Je retrouve les deux tourtereaux dans le salon, silencieuse je récupère ma mallette pour en extirper mon ordinateur portable. Je ne vais pas bosser toute la soirée moi non plus, mais juste pour faire retomber la poussière. j'ouvre ma boîte e-mail et je manque de m'étouffer en voyant le nombres de messages qui apparaissent.

Je vais devoir changer d'adresse mail pour ma clinique, car les e-mails que j'ouvre ne sont pas pour prendre des rendez-vous. Je suis maintenant identifiée comme une fille de mauvaise vie, il y a beaucoup de menaces de mort et de mot pas très jolies. Je fais une grimace et referme mon ordinateur rapidement, pas besoin d'accabler les deux zigotos encore plus que nécessaires. Je ne risque rien, enfin je crois....

- Vous vous êtes réconcilié? On forme à nouveau une belle grande famille? On se fait un gros câlin collectif de réconciliation?

Visiblement l'humour c'est pas trop son fort, vais-je devoir piller sur mon orgueil pour m'excuser auprès de lui? Bon allons-y!

- Je suis désolée John, je ne pensais pas que c'était un secret de polichinelle ton aventure avec Amalia. Ne t'en veut pas après tout tu ne peux pas renier ce que tu es, sinon tu risques d'être malheureux pour l'éternité et c'est pas peu dire.

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Secret de polichinelle

▽ Elyane & Sullivan & John

Il avait peut être été un peu fort avec Elyane et en avait parfaitement conscience. Mais il y avait des choses qui ne se disaient pas... Et John, d'ordinaire si pragmatique, se sentait sous pression à l'instant présent. Il n'arrivait pas bien à gérer ce nouveau manque. Car au final, quand il buvait du True Blood, il se permettait de boire quelques litres de plus que si il se nourrissait d'humain. Il n'était pas vraiment au meilleur de sa forme et certains instincts revenaient malgré lui, bien qu'il savait encore les contrôler, mais combien de temps celà durera ? Il devait en plus aller bosser demain... Il craignait le pire.

Il s'attendait au retour en force de Sullivan. Elyane non plus n'apprécia pas le ton de John. Comment leur en vouloir ? Mais John avait les nerfs à vif et il n'apprécia pas la façon dont la métamorphe venait de répliquer. John se retint de sortir ses crocs pour commencer un affrontement. Sullivan ne lui pardonnerait jamais et il craignait du résultat. Car au fond de lui, il appréciait quand même Elyane et il était heureux que Sullivan soit un peu plus rangé pour le coup.

Il vit son créateur s'approcher de lui. Il s'attendait clairement à une réprimande de sa part mais il sauta littéralement de joie en apprenant que John avait craqué. L'anglais ne put s'empêcher un rictus agacé mais ne répondit rien. Il jeta un regard à Elyane du coup de l'oeil en fronçant les sourcils légèrement. Il ne voulait pas parler devant elle, et surtout pas de ce qu'il va suivre... Enfin pour lui il considérait ses prochains propos comme concernant les vampires et vu qu'elle n'était pas des leurs... John se disait qu'elle ne pouvait pas le comprendre. Elle lui lança une pique néanmoins avant de se diriger vers la salle de bain. John préféra regarder le plafond en se contenant. Quand elle disparut, il lança à son créateur:

« Je savais que tu me balancerai des arguments pour me faire de nouveau craquer, si je te l'avais dit avant... Tu le sais Sullivan... Et en ce qui concerne l'amie à Elyane. Il a des choses que je ne t'ai pas dites. C'est toute une histoire. J'ai secouru son petit garçon qu'un autre vampire voulait kidnapper pour lui faire je ne sais quelles horreurs... Mais les vigiles m'ont pris pour la cible à abattre... Malentendu... Ils avaient des balles en bois et argent... J'ai été touché en m'enfuyant. Elle m'a trouvé et après... Elle m'a proposé d'une façon qu'aucun vampire n'aurait pu dire non... Du coup, la soirée a rapidement... tourné court... Mais je suis décidé à ne plus craquer... Mais, tu me connais je suis une tête de lard, je ne lâche pas si facilement le morceau. »

Il se leva et s'approcha de son créateur. Les sués froides qu'il avait et cette douleur qu'était la faim qui persistait dans son ventre ne présageait rien de bon et il le savait. Mais il avait sa fierté et comme il venait de le dire à Sullivan, il était buté.

« Cette histoire de pénurie... me fait peur. Et je sens que je suis capable de m'obstiner dans ma bêtise. Alors s'il te plait, promet moi de ne pas me laisser faire de grosses bêtises. Parce que j'ai un mauvais pressentiment quant au futur et... il suffit de me regarder. J'ai faim Sullivan et je deviens de plus en plus acariâtre... Ca ne me ressemble pas de tenir des propos comme ca et encore moins d'être méchant. Je suppose qu'une demi-bouteille de True Blood par nuit permet de survivre mais ne permet pas de combler ma faim. »

Il eut un sourire forcé et ferma les yeux un instant en se croisant les bras.

« Saches qu'en plus je viens de boire ma ration hebdomadaire pour la nuit et qu'il n'est que 10h du soir... En quatre jours je me suis enfilé deux bouteilles et demi de True Blood et demain... je suis de garde à l'hôpital et tu sais que je vais quand même y aller... »

John prit alors Sullivan dans ses bras pour se réconforter de sa présence et peut être chercher de l'aide à son mal être actuel. Non la situation n'était pas la meilleure pour lui actuellement. Il était de ceux qui subissaient le manque de True Blood. Il ferma les yeux, tentant de se concentrer sur la présence de son créateur pour éteindre la douleur qui le frappait dans son ventre. Il lui dit alors doucement et en gaélique:

« Je ne t'en voudrai pas si tu prends un instant le contrôle de ma vie mais ne me laisse pas seul dans cette situation que j'ai du mal à gérer. Et je sais mon accent en gaélique est toujours aussi horrible. »

Au même moment, Elyane revint dans la pièce. John essuya rapidement une larme de sang qui avait coulé sur sa joue et se recula de son créateur. Il porta son regard sur Elyane dans un sourire ironique. Il ne put s'empêcher de lui répondre d'une manière légèrement sarcastique.

« Et devoir vous considérer comme de la bouffe, tu crois que c'est moralement enviable ? Non parce que si je ne vous bouffe pas, au final, je me comporte comme un gros con désespéré de la vie et si je vous bouffe, et bien je me considère comme un putain de cannibale fou furieux. Alors que ca soit l'un ou l'autre... J'ai des fois l'impression que mon existence est particulièrement ironique d'un coup. Et Sullivan je t'arrête, je ne te fais pas de reproches... Ca fait plus de 300 ans que j'ai passé l'éponge mais je ne suis moralement pas apte à être vampire. C'est tout ce que je constate. Et tu ne sais pas ce que c'est d'être vampire. On ne peut clairement pas comparer nos vies ma chère petite métamorphe. »

Il s'approcha d'elle et ajouta simplement:

« Je m'excuse aussi, je ne suis pas dans mon état normal et ce n'est pas prêt de s'arranger. Alors c'est un conseil: il serait préférable de prendre des distances avec moi pendant un temps et ce n'est absolument pas contre toi Elyane. »

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A peine le vampire avait déposé sa métamorphe sur le sol que la demoiselle lui fila entre les doigts pour aller prendre sa douche. Il sentait qu'elle avait l'air à bout ou même fatiguée, il décida donc de ne pas intervenir. Puis, cela ne faisait absolument rien qu'elle lui pique des affaires, au contraire il adorait ça. Un petit sentiment narcissique refoulé ? Pas si refoulé que ça quand on connaissait le personnage. Une fois que la demoiselle fut partie dans la salle de bain et que les deux vampires furent enfin seul, Sullivan se rapprocha de John pour avoir plus de détail, sentant bien que sa progéniture ne voulait pas parler de ce genre de choses en publique. Même s'il ne comprenait pas -pour lui c'était tout à fait naturel, surtout en présence d'Elyane- il respecta sa décision.

Bien, maintenant qu'ils étaient seuls, Sullivan se concentra sur les dires de John. Les débuts le firent sourire. C'était bien John ça, à jouer tout le temps les héros pour respecter sa soit-disante morale. Quoiqu'aux vues des résultats, sa méthode avait été sacrément efficace, les femmes aimaient encore et toujours l'archétype du chevalier en armure, un bien étrange concept humain encore. Mais le reste de la petite aventure le fit carrément déchanter. Ses yeux s’agrandirent et il manqua de s'étouffer plusieurs fois :

« Tu es sérieux John ? Tu ne voulais rien me dire ? Non, mais tu imagines un peu qu'il m'arrive la même chose et que je ne te dises rien ? Il te manque une case sérieusement ! »

Dieu qu'il avait horreur de ça ! Qu'on lui cache des choses, lui était insupportable, même si ces mêmes choses étaient déjà passées depuis belle lurette. Surtout quand cela concernait John et sa santé, protecteur et envahisseur comme il était, ça lui était inconcevable d'être en dehors de la confidence. Surtout qu'il semblait le seul à ne pas être au courant ... Il allait alors répliquer encore avec colère quand il vit la détresse de son ami. John n'avait vraiment pas l'air bien et encore une fois, Sullivan maudit le True Blood dans sa tête. Les choses étaient tellement plus simple avant son invention. Le médecin semblait avoir des sueurs froides et se rapprocha de lui. Quand il ne fut qu'à quelques centimètres, toute la colère du vampire millénaire s'évanouit comme par enchantement. Dans cet état là, il ne pouvait pas en vouloir à John. Il l'écouta parler de sa peur, de ses doutes, de toutes les inquiétudes qu'il avait depuis plusieurs semaines. Sullivan s'approcha d'autant plus, avant de lui répondre d'une voix radoucie :

« La pénurie n'est pas un problème John ... Il faut le voir comme ça, on a vécu plus de 350 ans sans -et moi encore d'avantage- on peut très bien y survivre. Tu sais, comme juste avant que le True Blood n'arrive : ta vieille routine, je ne touche l'humain que du bout des doigts et je prendre juste de quoi survivre. Ça te nourrira déjà mieux et t'empêchera de délirer et de hurler sur ma ... »

Le vampire eut un léger moment d'hésitation avant de tourner la tête vers la salle de bain. Il voulait dire "petite-amie" mais le mot ne sortait pas de lui-même. En même temps, en près de mille ans de vie, il ne l'avait encore jamais utilisé. Ne parlons même pas du mot "compagne" cela faisait tellement kitch ! Il reprit néanmoins :

« Sur Elyane. Les choses partent en vrille depuis que tu t'es mis à boire cette merde et non pas l'inverse. Tu pourrais faire comme moi, sinon ... »

L'idée était étrange, et puis bon, le pacte de sang était comme une sorte d'exclusivité, cela pouvait coller aux principes de John. Mais à coup sûr, celui-ci allait lui trouver un autre précepte qui contre le précédent et démolir son argument. C'est alors qu'il prit sa progéniture dans les bras. Qu'il détestait le voir comme ça. Et pourtant, c'était un peu le lot régulier, comme un cycle qui revenait tous les 100 ou 150 ans. A la faim, Sullivan s'y était habitué, même si cela lui faisait toujours autant mal. John reprit alors en gaélique :

« Je ne t'en voudrai pas si tu prends un instant le contrôle de ma vie mais ne me laisse pas seul dans cette situation que j'ai du mal à gérer. Et je sais mon accent en gaélique est toujours aussi horrible. »

« Oui, ça ne fait aucun doute qu'il est toujours aussi pourri, va vraiment falloir qu'on s'y remette ... Je ne te laisserai jamais seul, John. Jamais. »

Alors que Sullivan effaça une autre larme de sang qui perlait sur la joue de sa progéniture, la jolie métamorphe ré-apparut, toute habillée cette fois-ci. Oh, dommage pour le spectacle. Il ne dit absolument rien quand les deux personnes auxquelles il tenait le plus enterrait la hache de guerre. Prudent le petit père ! L'irlandais préférait ne vraiment pas s'en mêler. Même quand John parla de lui, ou du moins lui demanda de ne pas répliquer. Il n'en avait même pas l'intention. Et puis, tout ceci commençait à l'ennuyer un peu. Le vampire alla donc s'affaler dans le canapé, l'air las :

« Vous êtes mignons. Bon. Sinon, on fait quoi ce soir ? John lâche un peu ton ordi. Va falloir te trouver un truc à avaler, tu peux toujours aller fouiller ma glacière, je crois qu'il me reste des choses. Le code du cadenas, tu le trouveras tout seul comme un grand. »

Il tourna alors la tête pour regarder Elyane, et tendit le bras dans sa direction pour l'inviter à s'assoir ou du moins s'allonger avec lui.

« Je vais éviter de proposer le Fangtasia, notre dernière visite n'était pas très joyeuse. Sinon, y'a toujours des séances de ciné' le soir ... »

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J'

écoute attentivement John me débiter ce qu'il ressent, comment il se perçoit. Je retiens un soupir pour ne pas le vexer, ses raisons son noble je dois l'admettre, mais je trouve qu'elles ne tiennent pas forcément la route. On considère bien les animaux comme de la bouffe et cela nous empêche pas de nous en nourrir! John est un vampire qui n'accepte pas sa condition et me fait bien sentir que je ne suis pas comme lui en me rappelant que je ne suis pas vampire moi-même. Ce n'est pas parce que je ne suce pas de sang que je ne peux pas être empathique face à sa douleur. On ne peut pas comparer nos vies selon lui, pourtant elles sont semblables sous certains angles, ils pourraient être surpris. Mon regard se pose sur mon ordinateur et je ressens une petite douleur au cœur . Les messages haineux que j'ai reçu me reviennent vaguement à l'esprit. Si ces gens savaient ce que je suis réellement, je serais littéralement lyncher sur la place publique au même titre que les vampires en ce moment. La seule différence est que c'est dernier on fait leur "coming out" et pas les métamorphes. Je dois me mettre la main sur la bouche pour ne pas éclater de rire quand le vampire anglais me conseil de me tenir loin de lui au risque de me faire sauter à la gorge.

- Ça risque d'être difficile....

Mon regard se pose un moment sur Sullivan, je ne vais pas m'éloigner de lui, car sa progéniture a un peu de mal avec la vie. Ce que John ne semble pas savoir c'est le lien de sang qui nous lie son créateur et moi. J'ai réussis a faire une bêtise ce soir alors autant ne pas en faire une autre. Je pose à nouveau les yeux sur John et lui souris.

- Tu devrais savoir que les métamorphes faut ce qu'ils veuillent? Je ne vais pas m'éloigner de toi, parce que tu as peur de commettre l'irréparable. Je te promet par contre de moins t'embêter. Je n'ai pas peur de toi.

Je n'ai pas peur de grand chose en faite, est-ce que c'est de l'inconscience? Non, pas vraiment je suis en paix avec la vie c'est tout. Si elle décide de me reprendre ce qu'elle m'a donner je vais l'accepter. John et moi sommes enfin réconciliés et Sullivan trouve que c'est le moment idéal pour intervenir dans la conversation. Nous sommes mignons? Vraiment? Il est clair que l'Irlandais s'ennuie ferme et il veut s'amuser. Quand on roupille toute la journée aussi, parfois j'aimerais bien être à sa place tandis que moi je dois bosser! Il tends un bras dans ma direction m'invitant à me blottir contre lui. Je ne me fais pas priée et me glisse doucement dans ses bras. J'enfouis doucement ma tête dans son cou et retrouve une certaine sérénité. Je lui mordille l'oreille avec douceur juste pour le taquiner un peu.

« Je vais éviter de proposer le Fangtasia, notre dernière visite n'était pas très joyeuse. Sinon, y'a toujours des séances de ciné' le soir ... »

Le Fangtasia, en effet, je n'avais pas très envie de me retrouver à cet endroit. Le cinéma par contre pourquoi pas ! J'attrape mon ordinateur portable et l'ouvre aussitôt pour savoir ce que les cinémas ont de bon à nous présenter. Je ferme rapidement la fenêtre de mes e-mails haineux pour en ouvrir une autre.

- Tout dépends ce qui vous intéresse, films d'action, comédie ou dessins animés...

J'ai plutôt des doutes sur le dernier choix, je ne crois pas que les deux vampires sont du genre à regarder des dessins animés.

- Oh! Il y a le film "The World End" (Le Dernier Pub avant la fin du monde) qui joue ça pourrait être drôle? Par contre, je veux que l'on prennent ma voiture pour ce rendre au cinéma.

C'est mon petit caprice de la soirée en espérant que John ne soit pas grognon et refuse de nous accompagner. Si il refuse sa risque de faire bizarre, le cinéma c'est la première marche dans les sorties de couples officiels. Est-ce que je peux vraiment considérer Sullivan comme mon petit ami? Juste l'évoquer dans mon esprit j'ai l'impression que cela sonne faux. Je fais un sourire à mon amant avant de lui donner un rapide baiser sur les lèvres. On verra bien plus tard.

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Secret de polichinelle

▽ Elyane & Sullivan & John

Il aurait du dire à Sullivan ce qu'il s'est passé mais il en avait été incapable. Il fallait être clair. Il ne voulait pas que son créateur se fasse du soucis pour rien... Sachant qu'au final cette histoire s'est finalement bien terminé. Bon l'autre vampire court toujours mais au final, il n'y a pas eu de gros dégâts. Son intention n'était pas de mettre Sully en colère. Il leva une main et lui répondit:

« Cette histoire n'avait plus aucune importance. Je vais bien donc est-ce si important pour toi là tout de suite ? Tout s'était bien terminé et tu te serai fait du soucis pour rien. Et je pense que je peux être capable de me débrouiller seul aussi. Mais pardonne moi, j'aurai quand même dû t'en parler. »

La discussion se porta sur la pénurie de True Blood. Certes, il avait vécu sans pendant des années mais John était buté. Il avait trouvé le moyens d'allier sa nature sans pour autant se sentir comme un prédateur. John avait trouvé la solution à ses problèmes et pensait que leur condition allait s'améliorer et non se détériorer. L'anglais voulait s'accrocher à cette utopie jusqu'au bout et comme il l'avait dit à Sullivan, il était une vraie tête de lard. John alla contre son créateur pour trouver de l'apaisement, pour tenter de se calmer... Puis Sullivan lui parla de se trouver quelqu'un d'exclusif pour se nourrir. John releva la tête et fit un signe négatif de la tête avec un léger sourire tendu.

« Ouais... Vachement facile... J'imagine la tête d'Eleanora si je lui annonce: Ok, on se met ensemble mais le truc c'est que tu seras MON humaine... Donc du coup et bien, régulièrement je viendrai m'abreuver à toi. Sérieusement, elle nous porte déjà pas en grande estime et d'ailleurs il faudra à un moment donné que je lui annonce ce que je suis... Je crois que je vais surtout passer un sale quart d'heure alors si je lui demande ca en plus... Et hors de question que je trouve quelqu'un d'autre exprès pour ca. »

Il se mordit la lèvre inférieure. Il continua:

« J'ai fait tellement d'efforts. Je ne veux pas qu'Elea me voit comme un putain de monstre. Je n'ai pas vu ces dernières années comme une chute, mais comme quelque chose de nouveau pour moi. Comment peux tu me demander de régresser ? J'en suis incapable pour l'instant Sullivan et tu sais à quel point je peux être obstiné. »

Peut être avait il été blessant dans ses propos. Il s'en rendit compte, mais il ne parla pas de Sullivan et sa nature mais bel et bien de lui et de son ressenti. Bien que son créateur savait fort bien qu'il avait toujours eu du mal à être un vampire. John avait trop de précepte qui allait à l'encontre d'une vie comme celle qu'il avait. Un ange dans un enfers constant. Il ne regarda pas son créateur. Il ferma les yeux en refermant sa paume dans son dos.

« Je ne veux pas t'offusquer, mais je voulais juste que tu saches mes ressentis actuels. De toute manière, je pense que je te le rabâche assez souvent depuis près de 350 ans... Tu as engendré la plus lamentable des progénitures. Quel travail je dois te donner... Ca ne m'étonne pas que tu ne m'aies pas encore relâché après tout... »

Des promesses furent soufflées dans une langue ancienne et John savait qu'elles étaient bien plus que des mots. De toute manière et quoi qu'il arrive, ils seraient à jamais liés et ce... pour l'éternité... Au fond de lui, il ne pouvait s'empêcher de se dire quelle chance il pouvait avoir d'être près de cet homme et non un autre. Il se demanda ce que certains pouvaient être avec leur propre progéniture... Bien qu'entre Sullivan et lui, celà n'a pas toujours été tout rose. Surtout à ses débuts vampiriques.

« Tu peux faire ce que tu veux Sulleabhan. Je reste un sale colon après tout et moi, je semble destiné à garder cet accent pourri. »

Elyane revint et ils eurent une petite discussion. John tentait de mettre les choses au clair avec la métamorphe et la prévenir. Bien sûr qu'elle ne s'éloignerait pas de Sully. C'était clair, mais il voulait qu'elle fasse attention à ce qui pourrait arriver, vu la situation actuelle.

« J'ai déjà peur de moi-même jeune fille... Donc tu ne devrai pas prendre ca à la légère. Un vampire affamé n'est jamais bon quand il rentre en chasse... Les instincts de carnivore reprend le dessus et ils sont difficilement contrôlable. Tant que Sullivan est dans les parages, je pense que tu ne risques pas grand chose, vu qu'il a le contrôle sur moi, mais j'ai surtout peur d'un tête à tête qui pourrait tourner vinaigre. Mon intention n'est pas de te faire du mal, je voulais juste te prévenir... »

Il fallait qu'il trouve une solution à son problème. Clairement... Sullivan parla des poches de l'hôpital. C'était une idée... Mais combien pourrait il en embarquer par jour sans se faire prendre ? C'était risqué. Et puis celà restait du sang humain. Mais il avait si faim. Il lui restait une demi-bouteille de True Blood au frigo. Il l'avait mis en place comme le saint Graal. Mais si il la vidait, celà chamboulerait toutes ses statistiques. Sortir ? Celà lui ferait du bien et il éviterait de tourner comme un lion en cage. Même si en regardant les deux tourtereaux, il se sentait de trop. Et à l'instant, il broyait du noir, ce n'était pas bon pour lui. Il ne savait pas trop quoi faire et il les laissa débattre du film du soir. John s'en fichait, là, il était surtout concentré sur sa faim. Il finit par capituler pour aller voir ce qu'il restait dans la glacière de Sullivan.

« J'arrive... Dans le grenier c'est ca ? »

Il se traina jusqu'à la chambre de Sullivan et descendit l'escalier pour monter au grenier, il n'eut pas de mal à trouver la glacière cadenassée. Il souffla et roula des yeux. Il n'était pas d'humeur à chercher son code... Il tira un coup net dessus avec sa force vampirique, ce qui cassa net le métal. Et si Sully n'était pas content, et bien la prochaine fois il viendrait lui annoncer son code.

Il l'ouvrit et découvrit deux ou trois dernières poches. John les prit dans les mains comme si c'était le nirvana avant de redescendre jusqu'au salon. Il balança le cadenas défoncé sur la table basse en lançant un regard ironique à Sullivan. Il balança les deux autres poches dans le frigo avant d'ouvrir la dernière pour la porter à sa bouche. Pas le temps de faire des manières...

Mais il ne s'attendait pas à ca. L'acidité d'un fer trop élevé vint à lui piquer la langue alors qu'un haut le coeur le prit. Il se pencha au dessus de l'évier pour recracher ce qu'il venait d'avaler. Il se retint de ne pas vomir sa maigre première partie de repas, ce qui serait une catastrophe pour lui avant de porter son regard sur la poche de sang tout en hurlant:

« Sullivan !! »

Il était perplexe et pas autant que ca au final... Il inspecta la poche. Il attendit que son créateur se trouve dans la même pièce que lui avant de lui demander.

« Tu l'as depuis quand cette poche ? Elle est dégueulasse ! »

Il remarqua alors la date où le sang a été prélevé. Il comprit alors.

« Tu sais qu'il y a une date de péremption sur ces poches de sang ? Celle-là, elle date d'il y a 6 mois ! Glacière ou pas... »

Il jeta la poche à la poubelle, prit un essuie tout pour s'essuyer le menton avant d'attraper les deux autres au frigo. Pareil... C'était le fond du sac... Surement les plus vieilles qui trainaient là. John avait pu le reste lorsqu'il s'est fait blessé au Fangtasia. Sa solution de la soirée venait à disparaitre. Il devait aller chercher des poches de sang à l'hôpital mais ce soir... Ce n'était pas possible. Sortir dans cet état n'était pas le plus recommandable non plus. Il regarda Sullivan longuement avant de finir par ouvrir le frigo et attraper le reste de sa bouteille de True Blood. Il la regarda longuement.

« A croire que mes préceptes me poursuivent... Bon je vais me contenter de l'autre part. Ca me fait une nuit en moins sans sang synthétique. Il va falloir que je trouve une solution. »

Il hésitait pourtant à la boire. Celà risquait de foutre en l'air son petit menu strict, mais qui devenait de plus en plus dur à gérer. Même si il doutait qu'une bouteille entière le calme complètement, il aurait peut être moins l'air d'un Junkie en manque.

« Je veux bien venir, si tu me promets que je ne serai pas le type qui tiendra la chandelle... Sinon j'ai encore du travail à faire saches le. »

(c) AMIANTE

Secret de Polichinelle.

Il avait lancé cette proposition un peu par hasard sans vraiment y réfléchir. Les sorties avec des humains, ce n'était pas forcément dans les habitudes du vampire, il avait du donc improviser. La demoiselle répondit à son invitation et vint se blottir dans ses bras. Il se sentit déjà mieux. Pourtant, il sentait que quelque-chose tracassait la jeune femme et ce n'était vraisemblablement pas John, vu qu'ils venaient de s'expliquer tous les deux. Sullivan eut l'explication quand la demoiselle ouvrit son ordinateur pour regarder les horaires. Même si elle quitta la fenêtre très rapidement, il put voir qu'elle avait reçu une grande quantité d'e-mail, il arqua un sourcil. Les vampires avaient une vue plus développée que les humains, mais il n'eut pas le temps d'en voir plus. Tiens, tiens, il faudra creuser là-dessous. Il détestait ne pas être au courant des choses, il se sentait obligé de toujours fouiner.

John monta alors les escaliers pour aller chercher les fameuses poches. Il reporta son attention alors sur l'écran qui se trouvait devant lui. Tous ces noms de films ne lui disaient absolument rien, au fond, il n'allait jamais au cinéma et ne savait pas vraiment ce qui lui ferait envie. Pas dessins animés en tout cas, c'était certains. Alors qu'il réfléchissait à la proposition d'Elyane, il entendit un bruit sec provenir du grenier : John n'avait pas eu la patience ou la jugeotte de se pencher sur le code. Il devait vraiment être à bout et affamé. C'est alors que Sullivan se demanda depuis combien de temps, il n'était pas allé renouveler son stock de poche de sang. Balayant cette pensée de sa tête, il se pencha dans le cou de la métamorphe pour lui mordiller l'oreille avec un de ses crocs, pour lui rendre sa taquinerie :

« Pourquoi pas ? Tu choisis, mais évites les comédies romantiques quand même ... »

Les histoires à l'eau de roses non plus n'étaient pas son dada et puis cela renforcerait le déséquilibre qu'il y avait avec John. Même si Sullivan ne le sentait pas personnellement, il savait que John se sentait un peu à part. Le vieux vampire préférait se considérer comme un trio d'indestructibles plutôt qu'un couple et sa progéniture, dommage que son modèle ne soit pas partagé. John descendit alors les escaliers avec ses poches pour se diriger vers la cuisine, pour se mettre à hurler après son créateur. Qu'avait-il ENCORE fait ? Ah tiens, peut-être que les dates des poches n'étaient plus bonnes. Il ne les avait plus en tête et ne se souvenait même pas de la durée de péremption de ces machins là. Sully déposa alors un baiser sur la joue de sa belle avant de se lever en soupirant en direction de la cuisine.

Ses doutes se confirmèrent, enfin ils étaient confirmés par son ami médecin qui s'empressait de jeter la poche à la poubelle, le vampire feigna alors un : "Oups ... ?" faussement fautif avant de hausser les épaules. Il reprit alors :

« Calme-toi John, tu commences à me stresser à paniquer comme cela. On ira demain à l'hôpital, ou du moins, j'irai si tu ne veux pas griller ta couverture ridicule. Pour le moment, essaye de vivre le moment présent, même si a toujours été compliqué pour toi. »

Il reporta son attention sur le salon avant de regarder à nouveau son ami entrain de prendre sa dernière bouteille de True Blood. Finalement, Sullivan ne savait pas s'il s'agissait d'une bonne ou d'une mauvaise chose. Il avait longtemps pesté et maudit cette boisson synthétique mais voir tout l'attachement que John avait pour ce mode de vie étrange le faisait réfléchir. Et si John refusait toujours de se nourrir même sans True Blood ? Serait-il à nouveau obligé d'ordonner à sa progéniture de se nourrir ? L'irlandais avait un affreux souvenir de cette période, se sentant comme une copie de son propre créateur, Adam Moore. Autrefois, il avait été obligé par son créateur à se nourrir de force, jusqu'à la lie et la mort de ses victimes, il savait ce que cela faisait. John attira à nouveau son attention : il confirmait ses impression à propos du trio. Il lui répondit alors avec un petit rire :

« Quelle chandelle ? Ah, non, du tout. Je ne vois pas pourquoi il y aurait une chandelle, vois plutôt notre escapade comme celle d'un trio infernal et étrange. »

Sully se sentit alors mal à l'aise, il était vraie que la situation était vraiment étrange. C'était même la première fois en plus de 350 ans qu'ils se retrouvaient dans cette situation que se soit de son côté que du côté de John. Finalement, ils avaient toujours été que tous les deux, cela les changeait. Il reprit alors, un peu hésitant et parlant d'une voix plus basse :

« J'aimerai que tu t'entendes bien elle. Tu l'aimerais vraiment beaucoup, si tu essayais, on se ressemble un peu ... »

N'attendant pas de réponse de la part de sa progéniture, il repartit alors vers le salon, ramassant au passage les affaires et vêtements d'Elyane qui trônaient un peu partout dans l'appartement. Ce fut chose vraiment rapide à faire avec sa grand vitesse, il tendit alors son soutien-gorge à la jeune femme :

« Je pense que tu auras besoin de ça pour sortir, tes tétons pointent par dessous ma chemise. Chemise que tu peux garder d'ailleurs, elle te va vraiment bien depuis la nuit dernière ... »

Sa phrase ponctua d'un dernière sourire en coin. Les souvenirs de la nuit dernière remontèrent alors dans son esprit ...

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Elyane S. Mercier, Sullivan Moore & John Huntingdon

J

e préfère garder le silence sur les dernières paroles de John. À quoi bon de repartir sur un débat? Nos opinions sont bien différentes et je ne suis pas du genre à lâcher prise facilement. Du peu que je connais de John je crois qu'il est aussi tête de mule que moi. Ce n'est que partie remise cependant! Je préfère me pencher sur le choix d'un film qui nous ferais plaisir à nous trois, Sullivan me fait comprendre de ne pas choisir une comédie-romantique. Les histoires à l'eau de rose ce n'est pas trop son truc. Le contraire m'aurait étonné venant de sa part et bon de toute façon je n'ai pas envie de regarder ce genre de film ce soir. Je sursaute quand John hurle le nom de Sullivan, il doit avoir un problème avec les poches de sang? Je sens les lèvres froides de mon compagnon sur ma joue tandis qu'il se lève pour rejoindre sa progéniture. John semble être de mauvaise humeur. Je préfère ne pas m'en mêler et continue mes petites recherches sur Internet. Je lève les yeux de mon écran quand je remarque que Sullivan me tends mon soutien-gorge en dentelle rouge. Je le regarde sans trop comprendre quand il m'informe que mes seins pointent un peu trop sous sa chemise, il fait une petite allusion coquine sur nos ébats de la nuit dernière. Je fais une petite moue boudeuse, j'aime jouer, il devrait commencer à le savoir.

- Tu en es sûr?

Je lui fais un petit sourire coquin avant de récupérer ce qu'il m'appartient, pour ne pas offusquer John, je délaisse mon ordinateur une nouvelle fois pour me rendre à la salle de bain. Si Sullivan veut jeter un coup d'œil sur la liste des films, il le peut sans problème. Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose à cacher. J'enfile mon soutien-gorge et remet la chemise de Sullivan et ma jupe. Il va falloir que je trouve mes escarpins pour aller au cinéma. Je ne vais certainement pas y aller nue pieds. Je m'arrête un instant, quand un drôle de sentiment commence à m'habiter. Est-ce que c'est de la colère? Je sors de la petite salle d'eau pour retourner au salon quand mon regard croise celui de mon amant. Il y a un truc qui ne va pas, je regarde mon ordinateur et comprends aussitôt. Les-emails haineux que j'ai reçue, je voulais lui en parler, mais avec John dans les parages ça m'est difficile. Surtout que ce dernier veut tellement être humain. Je fais une petite moue triste à l'irlandais, nous allons devoir parler plus tard lui et moi à ce sujet. Je fouille dans ma mallette pour récupérer mes clés de voitures et les sort triomphante.

- Allez dans la voiture les enfants et on ne rechigne pas parce que je conduis!

Je sors finalement de l'appartement avec les deux vampires sur les talons. J'utilise le démarreur à distance et ma voiture se met à ronronner comme un vieux chat. On entends la musique à l'intérieur de l'habitacle. Je crois avoir mis le son de la radio presque au maximum ce qui est très fort pour un être humain et cela doit être pire pour un vampire.

- T'inquiète John, je vais baisser le son, faite pas attention aux vêtements, au dossiers et à tous ce qui traîne dans ma voiture. C'est comme ma troisième maisons.

Je me glisse derrière le volant et baisse aussitôt le volume de ma radio. La voix de Frank Sinatra est pourtant tellement belle! Je chantonne doucement la chanson Fly me to the Moon. La musique des années 50-60 est pour moi la meilleure. Je prends la direction du plus gros cinéma de Shreveport puisque ce n'est pas un soir de première il ne risque pas d'avoir trop de monde.

Je souris à Sullivan tandis que je conduis vers le dit cinéma, je me fait un point d'honneur pour le rassurer. Je vais bien et je n'ai pas peur de ces illuminés qui m'ont identifiés comme étant une mauvaise personne. J'en ai rien à foutre ce que les autres peuvent penser et je peux aisément me défendre. Pour lui transmettre mieux ce que je ressens, je pose délicatement ma main sur la sienne et la sert doucement. Je regarde dans mon rétroviseur pour voir comment John se sent.

- Dis moi John quel genre de musique aimes-tu?

Autant faire la conversation le temps que nous arrivons à destination.

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Secret de polichinelle

▽ Elyane & Sullivan & John

Oui bon d'accord, John était un peu à cran en ce moment et il pétait un plomb pour rien, mais il avait l'impression que sa vie actuellement n'allait pas comme elle devrait aller et que tout prenait un goût aussi horrible que cette poche de sang qu'il avait bu. Il avait trop de choses en tête et son corps ne supportait pas le manque certain de True Blood. Peut être que sortir lui ferait le plus grand bien. Il fit un moue agacé face à Sullivan bien qu'il comprenait où il voulait en venir. Il fit un signe de la main à Sullivan qui voulait se proposer d'aller chercher les poches de sang à sa place.

« Laisse tomber... Je vais le faire, je serai surplace et je suis peut être moins repérable que toi. Un médecin reconnu qui va à la banque du sang est tout à fait normal au final. La prochaine fois, regarde les dates... »

Sullivan essayait de le détendre et lui assura qu'ils allaient être bien plus comme un trio qu'un duo avec la pièce rapporté. John n'en était pas si sûr mais si Sullivan le disait... Au pire, il s'éclipserait pour rentrer à la maison. Cette situation était tout a fait nouvelle pour lui. Jamais Sullivan n'avait fait de pacte de sang avec une mortelle... John ne pouvait que se sentir un peu à part dans cette nouvelle relation. Il n'était pas le genre à faire toute une esclandre mais c'était un ressenti qu'il ne pouvait nier.

« Ouais... Si tu le dis... »

Il entreprit de vider la bouteille de Tru:Blood à moitié entamé déjà. Il se sentait déjà mieux mais restait sur sa faim. Il tiendrait bien ce soir, il verrait la nuit suivante. Il retourna ensuite au salon, un air morose sur le visage. Il ne faisait la tête à personne, entendons-nous bien mais il n'était pas dans sa plus grande forme quand même. Il enfila sa veste et suivit les deux. Restant complètement silencieux. Il s'installa à l'arrière de la voiture d'Elyane. Il n'émit aucune protestation quant au fait que ca soit elle qui conduisait. La voiture démarra ainsi qu'une musique à en crever les tympans.

John grimaça, étant à l'arrière, il avait été frappé de pleins fouets. Quand le son vint à s'éteindre, il gardait un sifflement alors que son audition se remettait de cette agression sonore. John regardait la route défiler sous ses yeux. Elyane vint à lui demander son genre de musique. John leva un regard vers le rétroviseur. Elle voulait entamer une conversation des plus normales. Raté. Sullivan connaissait l'histoire. John lâcha:

« Mauvais choix. »

Il avait grandit aux sons des plus belles musiques de son temps, dans des bals organisés par des plus grosses têtes. Il avait été à la cours de Charles premier mais quand on lui parlait de ses goûts musicaux, Caitlyn refaisait surface dans sa mémoire. Sa défunte femme qui avait décrété que ces musiques là étaient faite pour endormir des nobles déjà bien grassouillets. Elle les comparait souvent à des porcs soporifiques qui pensaient que la grâce se situait dans la mélodie des chansons les plus prisés d'Europe.

« Ayant grandi au début du 18ème siècle dans une grande famille de sang noble, j'ai été bercé par la musique classique, mais à vrai dire je la déteste. La musique est arrogante en elle même et chaque note est un étal de toutes les stupidités mondaines de mon époque. Ma femme a réussi à me le mettre dans la tête et à me faire apprécier d'autres musiques bien plus simples mais aussi bien plus profonde, par les paroles et les rythmes. La musique des sauvages comme aimaient dire mes compatriotes, moi je la trouvais magnifique. Entrainante, vivante, elle n'avait rien à voir avec le clavecin déprimant des longues soirées d'hivers de Buckingham Palace. »

L'esprit de John fit un saut dans le passé. La lumière des chandelles de sa demeure, l'odeur du bois du lambri qui venait d'être verni. Les rires de sa filles. Sa femme. Il n'avait jamais oublié le doux visage de Caitlyn, son sourire magnifique, et ses yeux verts émeraudes. Ces soirées au sein des bas-fonds de Dublin. Ces gens qui n'avaient rien et qui étaient si heureux de vivre. Ils profitaient de chaque instant, malgré leur malheur quotidien alors que les nobles anglais passaient leur soirée à rire sur des choses futiles et idiotes, à se goinfrer sur les ressources de ce pays et à user des natifs comme de vulgaires esclaves.

John était anglais certes... A l'époque, il ne comprenait pas bien les choses. Il avait dans ses devoirs une loyauté entière pour son roi, mais il voyait bien que rien n'allait comme il fallait. Une larme de sang venait de couler sur sa joue. Il l'essuya rapidement, espérant que personne ne l'ait vu. Bon Dieu que Caitlyn lui manquait. Même après près de 377 ans, son amour ne l'avait jamais quitté. Aujourd'hui, il la retrouvait dans la présence d'Eleanora qui lui ressemblait comme jamais... Comme une lumière dans l'obscurité...

(c) AMIANTE

Secret de Polichinelle.

La demoiselle prit alors le soutien-gorge que Sullivan lui tendait. Hors de question que quelqu'un d'autre que John ou lui ne voit ne serait-ce qu'un centimètre carré de téton dehors. Ou alors il y allait y avoir des morts. Elyane se dirigea alors vers la salle de bain, dommage qu'elle ne soit pas restée dans le salon pour ce changer. Mais elle voulait probablement éviter un regard réprobateur de sa progéniture. Son regard se porta alors sur l'appareil qu'elle venait de poser sur la table basse : son ordinateur portable. La curiosité le prit alors au ventre. Ne tenant plus, et finalement il ne résista même pas, il s'assit sur le canapé et attrapa la machine qu'il ouvrit d'un geste fluide pour aller sur le navigateur internet encore ouvert. La belle avait quitté une page d'e-mail un peu trop rapidement au goût du vampire. Et il ne fut pas déçu de ce qu'il vit.

Une page entière d'e-mail plus haineux les uns que les autres. Sullivan serra les dents tout en lisant les pages d'insultes. Plus il lisait de lignes, plus une colère sombre lui prenait les entrailles. Une envie de meurtre grandissait, de quels droits ces abrutis se permettait-il de la juger ? De la prendre de si haut ? Il avait peur des vampires ? Et bien ils avaient raison, parce que tous ses fanatiques ignorants allaient avoir une visite qu'ils ne risquaient pas d'oublier. Au fur et à mesure, Sullivan nota les différents noms qu'il voyait dans un coin de sa tête. Les sourcils toujours froncé, il tourna alors la tête vers le jeune femme qui sortait de la salle de bain. Ce qui le rendait encore plus mauvais et en colère fut qu'elle essayait de le lui cacher. S'il avait bien horreur de quelque-chose, c'était que ses proches lui cachent ce genre de choses. Et décidément John et elle s'était passé le mot en ce moment.

Elle ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche et de réagir qu'elle était déjà dehors avec ses affaires pour prendre la voiture. Elle ne perdait rien pour attendre. Avec sa grande vitesse, il prit ses affaires, sa grande veste noire et descendit les escaliers jusqu'au parking. La soirée avait beau avoir pas trop mal commencé, Sullivan l'avait vraiment mauvaise, il entra dans la voiture sans se faire prier et ne fit même pas attention à la musique sur-élevée tellement il était énervé : il boudait comme un pauvre petit garçon. La voiture démarra et le petit trio se mit en route vers le cinéma de centre ville. Elyane tendit alors la main de Sully, qu'elle prit doucement avec un sourire rassurant. Le vampire avait toujours les sourcils froncé et soupira la regardant avec des reproches, mais néanmoins un peu d'inquiétude. Et quand Elyane demanda à John son type de musique préféré, il ne put retenir un petit rire ironique, il savait que le sujet était sensible et fut pas déçu de la réponse de sa progéniture.

Encore les violons, toujours les violons qui grinçaient, il ne manquait plus qu'eux pour accompagner John dans sa longue plainte. Toujours la même rengaine depuis des siècles ce qui continua d'agacer l'irlandais. C'était si difficile d'avoir un semblant de pensée positive dans cette voiture ? Mais Sullivan ne répondit rien à tout cela toujours plongé dans sa bouderie infantile. La voiture se gara alors sur le parking et il ne s'y fit pas prier pour en descendre et se diriger vers le cinéma sans attendre ses amis. Il n'y avait pas grand monde qui faisait la queue mais il n'en eut cure et dépassa tout le monde pour atteindre le guichet et demander les places. Celui derrière lui eut le culot d'essayer de le repousser et Sully ne put empêcher de lui répondre en sortant ses crocs :

« Plait-il ? Un problème peut-être ? »

L'humain s'arrêta alors, devenant blème et s'arrêtant alors devenant soudainement aimable. La caissière aussi d'ailleurs qui lui délivra les trois billets dans un temps quasiment record. Le vampire les prit d'un geste sec et retrouva John et Elyane à qui il tendit les billets :

« C'est quand vous voulez ... »

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Elyane S. Mercier, Sullivan Moore & John Huntingdon

D

ans quel merdier je me suis mise encore une fois, Sullivan boude comme un enfant et John est torturé par son passé. De plus j'ai eu l'idée de génie de questionner le vampire blond sur ces goûts musicaux. John est encore plus mélancolique, les sentiments de Sullivan raisonnent dans tout mon être comme un rythme de tambour. Je coche dans mon esprit le sujet de conversation musique, je décide par la même occasion de gommer tous ce qui touche à la culture. Je pousse un soupire de résignation et préfère me taire et ne pas relancer la conversation plus avant. C'est donc dans une ambiance un peu morose que je gagne le stationnement du cinéma. À peine ai-je le temps de tourner la clé dans le contact pour éteindre le moteur que Sullivan est déjà à l'extérieur. Je marmonne des bêtises en me glissant à mon tour à l'extérieur du véhicule. Mon regard résigné se pose sur John, il ressent aussi bien que moi les sentiments orageux de son créateur. Je sais que je suis responsable de son état d'âme, mais bon sang! Il pourrait faire un effort au lieu de faire la tête! Accompagné de John qui traîne un peu la patte, on rejoint l'Irlandais qui a déjà les tickets dans les mains. Ma tête glisse sur le côté pour voir les deux employés du cinéma qui sont blêmes comme des draps. Ils ont vu un fantôme ou quoi? Je plonge mon regard dans celui de Sullivan et hausse un sourcil, son caractère et ses enfantillages sont loin de me faire peur. Je lui prends un billet de ses mains tout en soutenant son regard.

- Allons-y alors!

Je le contourne et ouvre la porte du cinéma pour remettre mon billet au portier. Il m'explique rapidement à quel endroit ce trouve la salle. Je le remercie et attends John et Sullivan qui traîne en arrière. Il y a du monde, mais ce n'est pas un bain de foule ce qui est idéal pour John. Je repère le comptoir de friandises, j'ai bien l'intention de me prendre un pop-corn. Le cinéma sans pop-corn n'est pas un vrai cinéma. Quand les deux vampires me rejoignent, je prends le bras de Sullivan et sur un ton enfantin je dis à sa progéniture. Que j'ai besoin de l'irlandais pour choisir mes friandises de la soirée. Excuse bidon pour ne pas dire minable pour parler un peu seul à seul avec cette tête de mule. Je sais très bien qu'il pourrait se détacher de moi en un clin d’œil, mais je m'accroche à lui jusqu'à sentir mes ongles me rentrer dans la peau. Quand nous sommes proches du comptoir, je le pousse un peu à l'écart des regards. Dans un coin, je le jauge du regard.

- Je sais tu es fâché, tes émotions me parcourent le corps entier en ce moment et sa me rends dingue.

Sullivan me fait encore plus la gueule, mais c'est quoi ce gamin de 1000 ans et des poussières. Dire que je me suis entichée de lui, je me met à taper du pied d'énervement.

- Suileabhan! Regarde-moi!

Ma voix se veut autoritaire, mais au regard qu'il me lance, je me sens devenir minuscule. J'oublie qu'il peut être potentiellement dangereux, même si je sais qui n'oserais jamais lever la main sur moi. Mon regard se voile et je baisse la tête honteuse, je ne vais pas pleurer, il n'en ai pas question!

- Je suis désolée, je voulais t'en parler, je te le jure, mais pas devant John....il veut tellement croire que les humains vont finir par l'accepter que je n'ai pas osée....

Je me frotte les yeux pour effacer toute trace de larmes qui auraient pu me trahir, mais je n'en sens aucune sous mes doigts. Ma journée a été pénible et ressentir les émotions de deux personnes met encore difficile.

- J'ai eu une journée très difficile, je t'en pris, ne me fais pas la gueule, ça me rends triste et j'ai mal juste à l'idée que.....

Ne pas craquer, ne pas craquer, je pousse un soupire douloureux et je me sens me blottir contre le vampire. Mes yeux restent secs, mais une tempête fait rage en moi. Je pense peut-être fermer la clinique pour une semaine, le temps que les choses se tassent et se calme. J'ai pensé prendre des vacances dans le sud loin de tout ça, mais je me refuse de le faire, de toute façon il ne l'accepterait jamais. Je sais que la conversation n'est pas entièrement terminé, mais je veux pouvoir relaxer ce soir et oublier un peu tout ça.

- Quoique les gens disent, je serais toujours à toi, rien qu'à toi. Je ne m'éloignerais pas parce qu'un groupe d'illuminés ne vous aimes pas.

L'envie de manger du pop-corn ou des friandises me passent rapidement et je traîne Sullivan jusqu'à la salle. Je n'arrive pas repérer John, mes yeux ne sont pas assez bon comparativement à celui de mon ami vampire. On le trouve finalement, John a toujours ce petit air blasé au visage, Sullivan s'installe entre John et moi. Comme à chaque fois que je vais au cinéma je remonte mes jambes et pose ma tête sur mes genoux. Le film va commencer dans environ 20 minutes. On peut continuer à faire la conversation si je choisis bien mes sujets.

- Tu aimes travailler à l'hôpital John?

Bien quoi? Nous sommes tous les deux médecins après tout, sauf que moi je soigne les animaux et lui les êtres humains. Quoique je me demande souvent comment il peut faire, 80% d'entres eux détestent les vampires. Comment peux-tu penser sauver la vie d'une personne qui te déteste?

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Secret de polichinelle

▽ Elyane & Sullivan & John

La tension était au maximum dans la voiture. John déprimait. Sullivan semblait faire la gueule. Elyane en avait marre... C'était comme si elle se baladait deux adolescents en pleine crise existentielle. Enfin, c'était l'image qu'on pouvait se donner. John continuait de parler seul et pleurer sur son passé. Il n'était pas très ouvert à la discussion ce soir-là, peut être était-ce dû à sa faim et son inquiétude. Il ne capta même pas que Sullivan faisait la gueule à Elyane sur le coup. Il profita donc du silence tombé dans la voiture pour avoir un moment de paix. Ils arrivèrent sur le parking du cinéma. Sullivan quitta l'habitacle comme une flèche. Ce fut à ce moment précis que John comprit qu'il y avait quelque chose qui clochait. Il sortit de la voiture en soupirant. Il n'était pas possible quand il s'y mettait celui-là. D'ailleurs pourquoi faisait-il la gueule et surtout à qui ? Sullivan pouvait être une vraie mine à mystère quand il s'y mettait. Ho et si il pouvait arrêter de se mettre dans des états pareils ca serait bien... Il en avait déjà bien assez de son propre ressenti... John ne put s'empêcher d'en cumuler plus et il bloqua les sentiments émergeant de son créateur. Avec le temps, il avait apprit à les canaliser, sinon il serait devenu fou.

Il suivit Elyane, les mains fourrés dans ses poches, son éternel air blasé sur le visage. Quand Elyane le regarda, il haussa épaules et sourcils d'un air complètement exaspéré. Que pouvait-il faire ? Souvent il était mieux d'attendre que Sullivan lâche son sac ou qu'il décide de passer à autre chose. John sent une agitation en arrivant à l'entrée du cinéma. Il observe les gens qui s'y trouvent. Les rythmes cardiaques élevés attirent son attention. Il ne peut s'empêcher de regarder quelques jugulaires vives en passant. Il se secoua la tête et se concentra sur les deux autres. Okay, ils étaient sur le point de s'engueuler. Bien. John soupira.

Elyane lui dit qu'elle veut aller chercher des friandises avec Sullivan. Ouais... La soirée commençait bien pour lui. Il n'aimait clairement pas être mis à l'écart. Peut être aurait-il dû rester à la maison. Il prit son ticket et se dirigea seul vers l'entrée. Seul. C'est la sensation qu'il avait. Un garçon le bouscula en passant à côté de lui, sans s'excuser. John serra les poings, il détestait la grossièreté de certains mais de là à se mettre en colère comme ca ? Était-ce sa colère qu'il ressentait ou celle de Sullivan qui le foutait dans un état comme ca ? En tout cas, le mélange qui coulait dans ses veines était explosif. Ses yeux continuèrent de le suivre dans la salle et ne le quittait pas du regard. Son attention se concentra principalement sur lui, son rythme cardiaque et son odeur. Nourriture. Il alla s'asseoir près d'une fille en roulant des mécaniques et en riant. John avait continué dans la salle et s'était installé quelques rangs derrière lui. Il fallait le savoir mais les gestes de John se firent plus précis et plus lent quand il s'assit. Prenez l'exemple d'un guépard ayant trouvé sa proie et se mouvant de gestes habiles et posés afin de se faire le moins remarquer par le gibier. C'était un peu ce genre de comportement qu'avait John en ce moment précis.

Il sortit de sa contemplation quand Elyane et Sullivan passèrent devant lui. Il baissa les yeux, fronça les sourcils avant de se redresser sur son siège et souffler longuement. L'information quand Elyane lui balança une question arriva une ou deux secondes en retard à son cerveau. Il se tourna vers la metamorphe, fronçant les sourcils.

« Heu... Je... Oui... J'aime... Enfin... Tu sais après avoir prit tant de vies, les sauver est un moyen de se racheter. Mais pour un vampire qui n'est pas préparé c'est une vraie mine à retardement... »

Des images apparurent dans son esprit. Des blessures ouvertes avec toujours beaucoup de sang. Il ferma les yeux et ajouta :

« Le sang est notre quotidien. Je n'ai pas le droit à l'erreur... Par contre, je préférerai ne pas en parler maintenant s'il te plait. »

A croire que tous les éléments étaient créé pour... Et il y avait tellement de monde dans cette salle... Comment ne pas se concentrer sur un seul de ces cœurs battant et si vifs ? Il était entouré de dizaines de banque de sang. Les battements de cœur venaient à exploser ses tympans qu'il n'entendait que ca. Il posa sa main sur celle de Sullivan un instant en soufflant longuement. Il releva le menton vers son créateur et lui souffla :

« Je reviens, je vais juste prendre l'air cinq minutes. J'en ai pas pour longtemps. »

Il se leva et sortit de la salle pour se diriger vers une porte de secours. Il passa sa tête dehors et respira l'air de la nuit, tentant de se calmer. Maudit Sullivan et ses humeurs... Maudite faim... et Elyane et ses maudites questions... Il savait se maîtriser et il le ferait. Il se força à penser à Eleanora. Il le ferait au moins pour elle. Il ne devait pas craquer. Sullivan était là de toute manière. Il resterait près de lui autant qu'il fallait, il le collerait aux talons et au diable si il voulait être plus intime avec Elyane, ce soir n'était décidément pas un bon soir. Il prit deux bonnes minutes avant de rentrer de nouveau. Il regardait ses pieds, se concentrant sur la moquette qui défilait sous ses yeux. Quand son épaule se heurta à une personne. John releva les yeux.

Le même type que tout à l'heure. Il le cherchait ou quoi ? Le regard de John fixa d'abord devant lui longuement puis doucement il ferma les yeux. L'énervement le reprenait. Juste un peu de sang. Juste un peu... Son corps lui suppliait de céder à la tentation pour quelques gouttes. Pour se sentir mieux... Ses sens se décuplèrent de nouveau. boum boum Il sentait le type s'éloigner doucement derrière lui. boum boum Son odeur mais pas seulement. Boum boum. Tout ce sang à profusion. Boum boum. C'était cette musique qui le prenait, celle d'un cœur jeune et pleins de vie. Ses sens étaient tous focalisé sur sa proie.

Il ouvrit les yeux, et sa tête se tourna agilement d'un seul coup alors qu'il vit le type entrer dans les toilettes. Il suivit son odeur à la trace, et entra de façon incroyablement discrète et ferma la porte à clef derrière lui, pour éviter aux gens de rentrer. Ses yeux se fixèrent vers le type qui venait de quitter l'urinoir pour aller se laver les mains. L'odeur agressa les narines de John mais il s'en fichait. Il ne voyait que le sujet de sa délivrance juste là. Ces pulsations cardiaques. Cette odeur. Il fixait la jugulaire du type comme si c'était le plus beau des trésors. Ces battements. Cette veine qui l'appelait. Le gars releva la tête et le vit dans le miroir. Ils se regardèrent à travers celui-ci une seconde, avant que John ne décide de passer à l'action avant qu'il ne soit trop tard.

D'un geste irréel, il le plaqua contre le lavabo et l'empêcha de crier en lui plaquant sa main contre sa bouche. Ses canines ne mirent pas plus de temps à sortir. Le gars le regarda alors avec un air horrifié sachant très bien ce qui l'attendait. John lui cracha :

« Quand on bouscule les gens, on dit pardon ! Ta mère ne t'a jamais appris ca ? »

Il plongea dans son cou et planta ses crocs de manière brutale. Il ne put s'empêcher de laisser couler un soupir et un léger gémissement à la première gorgée. Il avait si faim... Et ce sang humain était si bon... Si chaud... Si parfait ! B positif ! Celui qu'il préférait en plus. Un frisson de bien être parcourut son corps et il enfonça ses crocs plus profondément pour en réclamer toujours plus. Chaque gorgée était d'une délectation... Il avait l'impression de revivre. Sa faim se calma mais il savourait tellement cet instant, qu'il voulait en réclamer encore plus... un peu plus... Il s'était privé pendant tellement de temps...

Mais le un petit peu devint beaucoup plus. John était tellement en transe qu'il ne faisait même plus attention au reste, jusqu'à ce que le cœur du garçon vint à ralentir à un point de non retour. Il ouvrit les yeux et releva la tête d'un seul coup. Il lâcha le gamin qui s’étala par terre, le cou sanguinolent. Le visage de John était couvert de sang.

« Ho mon Dieu, qu'est ce que j'ai fait ? »

La panique s'installa. Il se jeta à terre, verifiant le poul du garçon. John pesta. Il posa les deux plats de ses mains contre la cage thoracique du garçon pour commencer un massage cardiaque, et un bouche à bouche. Pourquoi faire ca ? Alors qu'il savait que ce n'était pas ca le problème ? La panique... John continua en geignant, puis en gémissant. Des larmes rouges de peur, de panique coulait sur son visage. Il finit par reculer du corps mort de sa victime en portant une main à sa bouche.

« Je suis un monstre... Je ne voulais pas ca... »

John regarda le visage du garçon, les yeux encore exorbités par la terreur. John fut terrassé par une culpabilité monumentale et une peur grandissante. Il se prit la tête dans les mains, regarda la porte des toilettes qu'il avait condamné. Il n'y avait pas de fenêtre ici... Il ne pourrait pas fuir si facilement. On le trouverait. On l'emmènerait et sa vie serait foutu ! Eleanora apprendrait l'horreur qu'il a commise et ca serait terminé pour lui. Et ce garçon... Sa copine allait sûrement l'attendre... Fuir par la porte ? Il était couvert de sang. Ce n'était clairement pas possible. Il se serra le crane entre les mains et lâcha dans un gémissement tout en appelant la seule personne qui pouvait l'aider dans cette situation là et sur qui reposait la confiance d'une existence entière.

« Suileabhan... Je t'en prie... Aide moi ! S'il te plait... J'ai besoin de toi... »

Il se plia en deux et envoya son message à Sullivan qui se trouvait dans le cinéma. C'était un appel à l'aide pur et simple et il devait sentir la panique, la peur et la culpabilité qui le rongeait.

(c) AMIANTE

Secret de Polichinelle.

L'humeur de Sullivan ne semblait pas s'améliorer, et la morosité de John ne l'aidait vraiment, l'agaçait d'autant plus même. Pourtant, une fois à l'intérieur du cinéma, il se sentit trainer dans un coin à part, vers la boutique de friandise par Elyane. Il sentait bien que ce n'était pas pour demander des bonbons que la demoiselle l'avait éloigné de John. Génial, le pauvre allait encore se plaindre d'être laissé à part. Les sourcils froncés il ne regardait même pas la jeune femmes continuant dans sa bouderie infantile. Elyane lui exprimait sa frustration et sa mauvaise humeur de le sentir comme ça. Pensant dans sa tête qu'elle le méritait bien pour lui avoir fait de telles cachotteries. Quand elle lui intima de la regarder, Sullivan ne se fit pas prier, lui lançant un regard assassin. Et le bougre se savait très doué pour cela. Il la vit se ratatiner sur elle-même et d'un coup se mit à regretter son attitude. Elle s'excusait tout en regardant le sol, il la sentit s'attrister davantage, il ressentait toute sa peine et sa colère contre cette sale journée qu'elle venait d'avoir. Et voilà, il commençait déjà à culpabiliser. Le vampire soupira en levant les yeux au ciel et prit la demoiselle maladroitement dans ses bras. La serra un peu plus pour la rassurer et lui proposa sans trop vraiment le penser :

« Si tu veux ... On pourra partir un weekend. Pas plus, John n'est pas au mieux de sa forme en ce moment. »

Et il pensait ce qu'il disait pour la dernière phrase. Son ami était dans un sale état depuis que les usines avaient explosées, il fallait qu'il le surveille de près.

« Quoique les gens disent, je serais toujours à toi, rien qu'à toi. Je ne m'éloignerais pas parce qu'un groupe d'illuminés ne vous aiment pas. »

Cette phrase eut le don de faire naître un petit sourire sur les lèvres du vampire. Entendre ces phrases lui faisait du bien. Il ne manquerait plus que ça, que ces abrutis aient une réelle influence sur sa vie. Leurs vies. Les deux amoureux quittèrent alors le stand de friandises pour se rendre dans la salle de cinéma qui n'était pas très pleine. John les y attendait et ils avaient encore plusieurs minutes avant le début du film. Elyane et lui discutèrent de l'hôpital. Sully ne fit pas vraiment attention à la conversation, les yeux dans le vague, il sentait la tension qui grandissait dans le ventre et l'esprit de sa progéniture. Quelque-chose ne semblait pas aller, il n'avait pas beaucoup mangé dernièrement, l'amener dans un endroit publique était-il une réelle bonne idée ? Ses doutes se confirmèrent quand John quitta la salle de cinéma pour aller prendre l'air. Sullivan fronça les sourcils mais laissa faire, il ne le suivit pas mais gardait à l'esprit les sentiments de sa progéniture.

Le temps s'écoulait inlassablement et John ne revenait pas. Le film démarra même alors que l'anglais n'était toujours pas revenu. Quelque-chose clochait. Vraiment. Sullivan ne tenait plus sur son fauteuil, anxieux, il attendait en scrutant d'un œil de lynx la porte de la salle de cinéma. Quelque-chose n'allait pas. Et l'appel de détresse de John fut comme un top-départ pour lui. Sans même prévenir Elyane, il bondit sur ses pieds et courut de sa grande vitesse jusqu'au lieu où était caché John, les toilettes du cinéma. Fermée à clefs. Le vampire ne prit même pas le temps de demander à ce qu'on lui ouvre, il donna un violent coup de pied dans la porte qui s'ouvrit à la volée. De toutes façons, si John était en danger, il n'allait pas attendre que ses agresseurs lui ouvrent gentiment. Entrant en trombe dans la grande salle carrelée de blanc, il découvrit un corps peu ensanglanté et un John totalement hagard et paniqué recouvert de sang. En d'autre lieux, Sullivan se serait réjoui de cette scène, mais là, absolument rien n'était préparé, ils étaient dans un lieux publique et tout le monde se méfiait des vampires. S'approchant du corps qu'il examina il rétorqua à sa progéniture en soupirant:

« Pire qu'un nouveau-née ... Me prévenir que tu ne tiendrais pas n'aurait pas été de trop je crois ... Lave toi la figure au lavabo, on va trouver une solution. Ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'on se retrouvait avec un corps sur les bras. »

Heureusement pour eux, les séances venaient de commencer et il n'y avait pas de retardataire, ils seraient peut-être tranquille un moment. Il fallait d'abord qu'ils s'occupent du corps. Impossible de le transporter dans le cinéma sans se faire repérer. Il fallait donc le cacher en attendant qu'ils sortent. Mais il avait montré ses crocs à la caissière, avec la chance qu'ils avaient, elle cracherait le morceau aux policiers. Il faudra l'hypnotiser avant de quitter les lieux. Prenant le corps, Sully le déposa dans la cabine de toilette la plus lointaine de la porte, cela leur laisserait un peu de temps pour filer, heureusement que John n'y était pas allé de main morte, le corps ne contenait presque plus de sang ce qui ne salissait pas beaucoup la pièce. Rien de pire qu'un corps à peine entamé qui dégoulinait de partout. Sullivan était d'un calme olympien par rapport à sa progéniture. La mort ne lui faisait plus peur depuis des centaines d'années, au final, cette situation n'était vraiment pas nouvelle pour lui. Froid, il paraissait si froid. Il fallait maintenant qu'ils camouflent les traces de sang au sol. Pour les diluer, Sullivan fit couler l'eau du robinet qu'il fit en sorte de faire couler par terre. Retirant sa veste, il se défit de sa chemise pour en faire une serpillière qu'il posa à terre pour éponger mais surtout faire couler les liquides mélangés dans les caniveaux de la salle au sol.

Au moins, ils étaient paré, et avaient un peu de temps pour partir. Même s'il venait de gâcher une de ses chemises préférées, il pouvait remettre sa veste comme si de rien n'était. Sullivan se tourna alors vers John pour voir comme il allait, posant une main sur son épaule :

« On attrape Elyane et on file d'ici dare dare ... »

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Elyane S. Mercier, Sullivan Moore & John Huntingdon

L

e cinéma quelle mauvaise idée! Les quelques mots échangés sur l'hôpital n'aide en rien John à se détendre et il me le fait bien comprendre. Des fois, je me demande si je ne serais pas mieux de me faire couper la langue, sa m'empêcherais de dire des bêtises par-dessus bêtises. Je m'enfonce dans mon siège quand John s'excuse, il veut aller prendre l'air. Je le regarde s'éloigner sans rien dire, les émotions de Sullivan se mélangent aux miennes et je devient aussi tendue que lui. Le film commence, mais je ne me sens plus d'attaque à le regarder, quand soudain je sens que Sullivan quitte la salle aussi vite que possible sans me dire quoique se soit. Génial! John a encore fait des siennes c'est évident! Toute seule dans la salle de projection, je regarde d'un œil l'écran trop inquiète au sujet de John. Qu'est-ce qui prends autant de temps? Je fronce les sourcils et décide de quitter la salle en maugréant des excuses à tous ceux dont j'ai le malheur d'écraser la grosse orteil. Je pousse la porte pour me retrouver dans le hall quand j'aperçois Sullivan et John qui sortent de la salle de bain. Je m'approche d'eux et renifle l'odeur du sang, mon regard s'attarde sur John quelques instants, mais je ne dis rien. Je comprends aisément que nous devons filer le plus rapidement possible, ils n'ont certainement pas pu se débarrasser du corps. Juste à l'odeur je sais dans quel cabine, le corps se trouve. Suis-je horrifiée? Non, c'est un humain de moins, ils en meurent à tous les jours après tout. Cela fait un long moment que j'ai compris que l'humain n'est plus en tête de liste de la chaîne alimentaire!

- Allez on s'arrachent d'ici! Sully, tu n'oublies pas les deux de l'accueil?

Je ne suis pas stupide, je sais parfaitement que Sullivan a montré ses crocs pour faire peur et avoir ce qu'il veut plus rapidement. Ces gamineries pourraient lui coûter cher! Je fouille dans mon sac à main les clés de ma voiture et active tout de suite le démarreur à distance. Je sors du cinéma pour me retrouver à l'air libre. L'air c'est rafraîchis et ça me fait du bien. Je récupère John le temps que Sully fasse sont petit tour de passe-passe. J'ouvre la portière arrière de ma voiture pour que notre vampire torturé préféré puisse s'y installer confortablement. Je me glisse derrière le volant le pied bien en place sur l'accélérateur et la main sur le bras de transmission. J'attends que Sully daigne se glisser à l'intérieur de la voiture pour partir, ce qui ne tarde pas d'arriver, pas besoin de me dire mon loulou que je peux nous emmener loin de ce lieu, je le sais déjà. J'enfonce la pédale ma voiture réponds au quart de tour. Je décide de prendre un itinéraire différent quand je croise ma première voiture de police, pas besoin d'être devin pour comprendre à quel endroit se dirige ces charmants policier. Je ferme la radio pour ne pas importuner plus que nécessaire John. Je fais preuve d'un "self-control" qui m'étonne moi-même, qu'est-ce que je ferais pas par amour! Wowowo qu'est-ce que je viens de penser là moi!

Je gare ma voiture devant l'appartement de John et Sullivan. Quand on retrouve la quiétude de l'appartement, je regarde Sullivan un instant avant de me détourner et vaquer à d'autres occupations. John a besoin de lui je peux attendre sans problème. Je laisse les deux vampires entres eux tandis que je gagne la cuisine songeuse. Je me fais bouillir de l'eau pour me préparer un thé ou tisane dépendamment ce qui se trouve dans l'armoire. Si il m'aurait demander de faire disparaître le corps, je l'aurais fais volontiers. Ce n'est pas quelque chose qui m'effraie, les loups-garous sont capable de faire bien pire en terme d'atrocités. Mon frère est trop jeune pour avoir eu la chance de fréquenter la meute de ma mère. J'ai assisté à une sorte d’exécution et des tripes j'en ai vu! Finalement, je trouve des sachets de thé et des raisins comme accompagnement. La boisson chaude me calme et me détends, je ne suis pas ébranlée parce ce qui c'est passé, c'est qu'une erreur de parcours. On n'aurait pas du tout forcer John à venir avec nous, juste parce que l'on ne s'assument pas. Il nous fallait un quelqu'un pour tenir la chandelle et ce dernier à perdu les pédales. Je joue avec un raisin le faisant rouler sur ma langue quand Sullivan fait son apparition dans la cuisine.

- Comment va-t-il?

Je redoute que Sullivan me demande de partir, je ne fais pas partie de leur monde c'est vrai, mais il ne peut pas se débarrasser de moi comme bon lui semble. Je ne suis pas ce petit être fragile que l'on doit se garder de montrer les côtés sombres. Je pose ma main sur son bras, il est tout tendu.

- Tu veux que l'on en parle Sully?

Je remarque qu'il ne porte plus de chemise sous son long manteau. Je présume qu'il la bousillée en faisant je ne sais quoi! Je ne préfère pas savoir.

- Quelle soirée! Ce n'est pas notre meilleure celle-là!

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▽ Elyane & Sullivan & John

John avait fait une grosse connerie et il le savait. Il aurait dû en parler à Sullivan mais comme d'ordinaire, il s'était contenté de vouloir tout régler tout seul. Voilà le résultat, il venait d'avoir un nouveau mort sur la conscience. Et dieu seul sait qu'il n'avait pas besoin de ca. Il appelait Sullivan du plus profond de son être. A peine quelques secondes après, la porte des toilettes s'ouvrit avec violence. John leva un visage désespéré et désolé à son créateur. Il chouinait mais quand il lui donnait les directives, John s'activa. Avait-il le choix ?

Il alla vers le lavabo, ses mains étaient tremblantes. Il leva les yeux vers le miroir et vit son visage. Son état. Quelle horreur ! Il passa ses mains sous l'eau puis entreprit de se laver la figure. Le sang coulant dans le fond du lavabo, mélangé à l'eau, laissait une trace rosée derrière elle. Il alla ensuite s'essuyer le visage et les mains avec du papier. Il fut dans l'obligation de retenir ses larmes et se tourna vers la scène de crime que Sullivan venait de nettoyer du mieux qu'il pouvait.

John se sentit inutile et totalement honteux de laisser le sale boulot à son meilleur ami, qui d'ailleurs avait utilisé sa chemise pour effacer les traces. Il se retrouvait face à un Sullivan torse nu. Son créateur vint à vérifier son état. John secoua la tête. Il n'était pas prêt à en parler maintenant et ce n'était peut être pas le moment. Il lui annonça qu'il fallait partir.

Ils quittèrent les toilettes alors qu'Elyane venait les rejoindre. Par le regard qu'elle leur lança, John comprit qu'elle avait deviné ce qu'il venait de se passer. Il venait clairement de gâcher leur soirée. John suivit Elyane jusqu'à la voiture. Il se faufila rapidement sur la banquette arrière. John se faisait un sang d'encre, le temps que Sullivan ne revienne. Puis la voiture démarra. John était tendu comme jamais. Quand il entendit et vit les lumières des gyrophares de police, il se tassa au fond de son siège et ferma les yeux, attendant que les voitures ne passent et disparaissent.

Ils arrivèrent à la maison et John s'attendait à se prendre un savon de la part de son créateur. Il avait merdé ce soir. Il ne l'avait pas écouté. Il avait voulu faire son grand à vouloir régler son affaire seul. Il avait bousillé sa soirée simplement et purement. Il ne lui en voudrait pas si il l'engueulait.

Elyane le laissa en tête à tête avec Sullivan. John croisa les bras, les yeux baissés, honteux. Il avait l'air d'un petit garçon qui attendait les réprimandes de ses parents face à une bêtise qu'il avait commis. Le silence tomba et John n'aimait guère ca. Il laissa échapper faiblement:

« Je suis désolé ? Enfin... j'ai fait n'importe quoi et je viens de gâcher ta soirée... J'espère que tu ne seras pas fâché. Je ne voulais pas... ca. Ca fait si longtemps que je n'avais pas perdu le contrôle comme ca, je pensais que ca ne m'arriverait plus. »

Oui, ca faisait bien deux cents années qu'il n'avait pas disjoncté de la sorte, vidant entière un pauvre humain jusqu'à la dernière goutte. Il ne cessait de revoir le visage du garçon et il ne pouvait imaginer l'horreur de sa petite amie quand elle apprendrait ce qu'il s'est passé.

« Vais-je devoir refaire comme avant ? Je n'aime pas ca... Mais si ca m'évitera de refaire ce genre de conneries... Sullivan, je m'excuse. J'ai très mal commencé la nuit et je la continue de manière assez effroyable. Je devrai peut être simplement... vous laissez à deux ca serait mieux. »

Il essuya une larme qui avait coulé le long de sa joue.

« Ouais, un vampire dépressif dans les pattes c'est pas tous les jours facile. De toute manière, j'ai encore du travail à faire. Je crois que je vais m'y pencher dessus et te laisser avec Elyane. »

(c) AMIANTE

Secret de Polichinelle.

A peine venait-il d'essayer de réparer les dégats de John qu'ils furent rejoins par Elyane. Cela facilitait les choses, pas besoin de se pointer dans la salle de cinéma et d'attirer les regards. Sullivan enfila sa veste qu'il boutonna jusqu'en haut pour ne pas être vu torse nu. Il prit sa chemise souillée qu'il roula en boulle et la mit sous son bras, hors de question de laisser des indices ou des traces derrière lui. Au fond, il avait un peu plus de 1000 ans d'expérience dans ce genre d'affaire, ce n'était pas ce jour-là qu'il commettrait une erreur. Sortant enfin des toilettes, le vieux vampire laissa sa progéniture et son humaine partir vers la voiture de cette dernière. Lui, se dirigea immédiatement vers les caisses ou la pauvre guichetière se trouvait encore. Il se pencha encore vers elle, qui pâlit d'un coup en le voyant à nouveau. Sullivan lui fit un grand faux-sourire avec de se lancer dans son hypnose :

« Tu ne m'as jamais vu venir dans ce cinéma, de même que les deux personnes qui m'accompagnait. Tu as eu une soirée de travail tout à fait saine et normale, n'est-ce pas ? »

La demoiselle, le regard hagard, acquiesça d'un signe de tête et le vampire put enfin la laisser. A une autre époque et avec son créateur cette jeune femme n'aurait pas eu la chance de vivre. L'irlandais bondit dans la voiture qui démarra au quart de tour. L'ambiance dans l’habitacle était lourde, en même temps cela n'allait pas être la java après ce qu'il s'était passé. Sullivan s'en voulait un peu, il aurait du le prévoir et emporté dans son idée de faire accepter Elyane à John n'avait pas vu ou pas voulu voir ce qui leur pendait au nez. Il tourna alors la tête vers Elyane qui gardait un calme parfaitement olympien qui étonna beaucoup le vampire. Même s'il la connaissait, ce genre de situation pouvait être étrange voire carrément effrayante pour le commun des mortels. Et la jolie brune semblait presque commune à tout cela. Sullivan reporta alors son attention sur la route, ils en discuteraient en privée. Une voiture de police passa, mais Sullivan ne la remarqua pas, trop plongé dans ses réflexions.

Ils arrivèrent enfin au parking attendus et n'attendirent pas plus pour rentrer dans l'appartement. Elyane décida de les laisser pour qu'ils puissent parler plus librement et Sullivan lui en était reconnaissant. Il ne savait pas vraiment quel comportement adopté ce soir. Au fond, il était contrarié par cette soirée avortée, après elle avait plutôt mal commencé, mais après une part de lu était satisfait que sa progéniture se soit nourrit de sang humain, enfin. La mort de ce garçon l'effleurait à peine : c'était la loi du plus fort. Ce qui l'embêtait le plus dans cette histoire était les problèmes que cela pouvait leur apporter. Mais ce soir, ils avaient plutôt bien géré la situation. Il croisa la bras et toisa sa progéniture d'un air sévère. Il n'avait pas envie de se prendre la tête encore une fois avec lui mais il fallait mettre les choses au clair et rapidement. John s'excusa avec sincérité et semblait vraiment horrifié par son geste et par les conséquences que cela venait d’engendrer. Bon, peut-être que Sullivan n'aurait pas de sermont à faire, l'anglais se débrouillant vraiment bien tout seul.

Sullivan s'approcha alors de John pour doucement le prendre dans ses bras. Il n'aimait vraiment pas le voir comme cela. Essuyant une larme qui perlait aux coins de ses yeux, il lui dit d'une voix qui se voulait fataliste :

« Je pense que tu n'auras plus le choix, désormais John. Même si cela peut te paraître dur, si tu retournes aux habitudes que je t'ai apprise, tu ne tueras plus comme ce soir ... Et puis, on disjoncte tous à un moment donné non ? »

Un rire jaune sortit de lui quand il repensa à la véritable tuerie de l'accident de voiture plusieurs années auparavant. John l'avait sorti de là alors qu'il avait totalement pété un câble en vidant une créature délicieuse. Sullivan ne savait toujours pas ce qui a bien pu lui prendre. Il reprit son sérieux avant de reprendre :

« Je n'aime pas te savoir comme ça et Elyane peut le comprendre ce soir. Tu as besoin de repos et de faire le point. Réfléchis à ce que je t'ai dis ce soir. Les choses changent John, et ce sera toujours comme cela. »

Sullivan avait un petit côté fataliste, peut-être du à son grand âge. Il soupira alors en prenant la direction de la cuisine où se trouvait Elyane. Cette dernière s'était fait un thé et machouillait des raisins. Heureusement qu'ils avaient encore de quoi manger pour les humains. Elle lui demanda des nouvelles de John. Un air fatigué apparut sur le visage du vampire.

« C'est John. Fidèle à lui-même, il y a des hauts et des bas. Je te laisse deviner où il en est actuellement. Mais ça passe toujours. Du moins c'était toujours passé par le passé. Je peux le gérer, tu n'es pas obligée de rester. »

Pourtant, la jeune métamorphe ne semblait pas décidé à partir et se rapprocha de lui. Elle posa une main douce sur son bras et lui demanda si lui voulait en parler. Sullivan ne s'était jamais confié à quelqu'un à part John. Donc il n'avait que lui-même pour parler de ses problèmes avec sa progéniture. Il tourna la tête vers elle et fit un non avec. Tellement peu habitué par ce genre de situation, il préférait garder ses sentiments pour lui. Pourtant, il était inquiet pour son meilleur ami et la soirée venait de le fatiguer, Elyane devait probablement le sentir. Pour ne pas paraître totalement fermé pour autant, et dans un élan qu'on ne lui connaissait pas, il attira la jolie brune vers lui pour la prendre dans ses bras et poser son visage sur sa tête. Ce contact l'apaisait quelque-peu et au fond de lui il était heureux qu'Elyane soit là ...

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Sujet: Re: Secret de polichinelle ♣ PV Sullivan & John