Qu’est-ce que ce foutu vampire qui n’avait même pas été capable d’échapper à de simples humains avait de si spécial pour qu’Adam continue à s’accrocher à lui de la sorte ? Pour qu’il continue à remuer ciel et terre pour le retrouver, et pour le ramener à lui ? Katherine ne comprenait pas. Elle ne voulait pas comprendre. Ça lui semblait tellement flou ! Sullivan était en tout point décevant et elle ne saisissait pas très bien ce que son créateur lui trouvait,
encore. Plus le temps passait et plus le frère de sang de la Russe paraissait pathétique… Surtout aux yeux de la Russe en question. Il n’avait rien. Il n’était personne. Il n’était qu’un insecte qui avait eu la chance de croiser la route d’Adam, et qui s’était accroché à lui. Un parasite, qu’elle aurait voulu exterminer sans en avoir le droit. Parce que son créateur ne lui aurait pas pardonné ce petit écart de conduite. Alors, elle devait juste se taire. Et accepter que tout tourne autour du petit et lamentable Sullivan Moore. Freya ? Elle n’existait que pour atteindre John, et donc Sullivan. La Louisiane ? Ce n’était que pour se rapprocher de l’Irlandais… Elle commençait à en avoir marre. Le vampire avait disparu pendant un an, et Adam continuait pourtant à vouloir le retrouver. A vouloir le tourmenter. Si ce n’était que ça… Katherine n’en pouvait plus. La jalousie la bouffait chaque jour un peu plus. N’avait-elle pas prouvé qu’elle était la meilleure ? Qu’elle valait milles fois mieux que cet espèce de méprisable déchet ? Ce n’était visiblement pas assez. Jamais assez. Et elle n’en pouvait plus, de se dire que ce n’était pas assez. Qu’elle ne pouvait pas effacer Sullivan de la mémoire de son créateur... Elle aurait voulu qu’il n’existe jamais. Qu’il crève avant même qu’Adam n’ai posé les yeux sur lui. Elle allait exploser si elle ne se confiait pas très vite. Si elle ne disait pas très vite à son créateur ce qu’elle avait sur le cœur.
En faisant un tour pour essayer de remettre ses idées en place, de faire redescendre une certaine pression qui s’accumulait dans tout son être, la vampire eut une idée succulente pour amener le sujet qui la tourmentait sur le tapis d’une tendre façon. Tous les sens en éveil, elle essaya de repérer ce qui ferait un merveilleux repas pour elle et son créateur. Et ce fut sur une jeune femme, blonde, qui ne devait pas avoir plus de 18 ans que la brune jeta son dévolu. Elle ferait parfaitement l’affaire… D’une démarche trainante, jouant avec des pans de tissu qui pendaient de sa robe, Katherine s’approcha du futur repas ambulant, lui offrant un sourire sympathique…Glaçant aurait peut-être été un terme plus approprié, vu la façon dont l’humaine la regarda avant de se détourner pour marcher un peu plus rapidement. En trois enjambées à vitesse vampirique, Katherine se retrouva devant elle en faisant claquer sa langue contre son palais.
« Les rues ne sont pas très sûres pour les humains, la nuit tombée… » lâcha la Russe d’une voix chantante, tout en continuant de s’approcher de la jeune femme. Celle-ci reculait à chaque pas que faisait la vampire, ce qui fit oublier quelques instants les ressentis qu’avaient cette dernière. Elle s’amusait. Ce n’était pas une proie très difficile à approcher, mais elle avait un instinct certain... Et la peur qui se lisait au fond de son regard amusait beaucoup la Russe. Utilisant à nouveau la vitesse vampirique, Katherine se retrouva en une seconde collée à l’humaine, la tenant fermement par la gorge.
« Toutes ces conneries de parti pro-surnat’ qui font passer les vampires pour des gentils agneaux vous font oublier qui sont les dominants sur cette Terre. » Elle resserra doucement sa poigne, avant de regarder la demoiselle droit dans les yeux ;
« Tu vas me suivre, futur petit repas adoré. Me suivre, et te taire jusqu’à ce que je t’autorise à parler. » Elle relâcha enfin la demoiselle, qui se mit à tousser mais qui suivit immédiatement une Katherine déjà repartie.
Il ne fallut pas très longtemps à la vampire pour arriver vers le logement où elle et son créateur avait élu domicile pour le moment. Une immense baraque, un grand manoir dans lequel Katherine se sentait totalement à sa place. Bien sûr, les habitants de cette maison auraient pu être un obstacle. Ce n’était pas le cas.
« Passe devant. » ordonna la Russe à l’humaine, qui s’exécuta sur le champ, encore sous l’effet de l’hypnose.
« Adaaaam ! J’ai apporté le dineeeer ! » chantonna doucement Katherine, tout en ôtant ses petites bottines avant d’attraper le futur repas par le poignet pour la conduire droit vers le salon.
« Allonge-toi là, et attend. » lâcha sèchement Katherine à l’humaine, en lui montrant une table, avant de s’approcher de son créateur et de lui sourire. Un sourire tendre, que le regard pétillant qu’elle posait sur lui ne faisait que rendre plus tendre encore.
« J’aimerais qu’on parle. S’il te plait. C’est important. Il y a des choses que je voudrais comprendre, et qui me rendent totalement dingues, Adam… » Elle lui adressa un sourire un peu tremblant, avant de montrer l'humaine
« Mais nourris-toi, avant, je l'ai amené exprès pour toi… »